La Presse Bisontine 174 - Mars 2016

BESANÇON 16

La Presse Bisontine n° 174 - Mars 2016

PLANOISE Ouverture en mars Une nouvelle école du numérique à Besançon Après l’école 2089 implantée à Témis, une école alternative du numérique ouvre en mars à Planoise dans ce que les élus appellent déjà “le futur quartier d’excellence numérique.”

ÉCOLES Violence et radicalisme Ils sont les“oubliés de Planoise” Parents d’élèves et communauté éducative des écoles Fourier, Fribourg et Saint-Exupéry à Planoise font publiquement part de leur ras-le-bol. Selon eux, ils devraient avoir les moyens des écoles en zone prioritaire.

réseau lié au dispositif R.E.P. +, ainsi que de la totalité des moyens qui lui sont consacrés” résume un enseignant en colè- re. À l’image de ses collègues, il ressent une vraie injustice. “L’environnement socio-cul- turel des écoles de ce secteur est pourtant identique à celui des autres écoles du quartier. De plus, les problèmes de sécu- rité sont particulièrement mar- qués dans la partie du quar- tier où ces écoles sont implantées - prise d’otages à l’école maternelle Fourier en 2010, fusillade devant l’école élémentaire Fourier en 2015 : une situation exceptionnelle en France. On doit faire face à de la violence domestique, du radicalisme, ça devient très compliqué” juge-t-il. “L’insécurité est réelle, confir- me isabelle Teles, parent d’élève et porte-parole de ce collectif. On demande juste à ce que les enseignants puis- sent faire cours normalement. Et pas à 35 dans une classe. Il y a une vraie insécurité, ça devient très chaotique. Être reconnu “éducation prioritai- re” permettrait d’avoir plus de moyens humains pour s’occuper des enfants.” Le ministère, interpellé sur cette question début 2015, n’a jamais apporté de réponse aux requérants. Ruminant leur colère, ils ont décidé de sortir de leur silence et en appellent aujourd’hui aux élus locaux pour faire entendre leur voix.

O n appelle ça pudiquement “école alternative”, plus prosaïquement “école de la deuxième chance” parce qu’elle s’adresse en priorité aux personnes sans qualification ou diplôme, à la recherche d’un emploi ou en reconversion pro- fessionnelle. Portée par l’organisme régional Online For- mapro (100 salariés, sur 13 sites en France), cette école d’un nou- veau genre est en cours d’aménagement à Planoise, “dans des anciens locaux des douanes, en face du C.C.A.S., à côté de La Poste de Planoise indique le maire Jean-Louis Fousseret. Cette école est desti-

L eur sentiment d’injustice et de colère ne cesse de grandir, à tel point qu’ils ont décidé désormais de la cla- mer haut et fort. Les parents d’élèves et la communauté éducative des écoles Fourier, Fribourg et Saint-Exupéry à Planoise s’estiment victimes d’une injustice flagrante. Ces écoles sont situées dans le quartier de Planoise à Besan- çon, un secteur classé en Z.U.S. (Zone Urbaine Sensible) et identifié comme étant un quar- tier d’intérêt national dans le nouveau programme national de renouvellement urbain

(N.P.N.R.U.). Malheureuse- ment, elles sont rattachées administrativement au bas- sin de recrutement du collè- ge Voltaire qui lui, n’est pas un établissement reconnu com- me relevant de l’éducation prioritaire. Conséquence : ces quatre écoles (trois mater- nelles et une élémentaire) n’ont toujours pas été inté- grées au dispositif d’éducation prioritaire du ministère de l’Éducation nationale, contrai- rement aux 12 autres écoles du quartier de Planoise. “Elles ne peuvent donc pas bénéfi- cier du nécessaire travail en

À la manœuvre de cette nouvelle école, Christophe Boutet, responsable de l’organisme Online Formapro.

née aux jeunes qui ont décroché mais qui ont du talent ou sont ingénieux dans le domaine du numérique.” Deux sessions annuelles de 15 personnes chacu- ne sont prévues. Accessible sans condition de diplô- me, cette école se

donne donc pour objectif de pro- poser à tous les jeunes, quel que soit leur parcours scolaire, l’accès le plus direct au milieu profes- sionnel de l’informatique et du numérique. La formation dure- ra six mois, avec une période de stage en entreprise de deux mois. L’école baptisée “Access Code School” s’inscrit dans le projet

plus global du Grand Besançon de développer un vrai pôle numé- rique à Planoise. Dans ce péri- mètre, on devrait y retrouver à moyen terme un espace de coworking, un FabLab (atelier de fabrication en 3D), consti- tuant une nouvelle “coopérati- ve du numérique” résument les services de la C.A.G.B. J.-F.H.

Un espace de coworking, un FabLab.

L’école maternelle Fourier avait fait l’objet d’une spec- taculaire pri- se d’otages en 2010.

J.-F.H.