La Presse Bisontine 174 - Mars 2016

BESANÇON 14

La Presse Bisontine n° 174 - Mars 2016

L ’ h u m e u r

SPORT

Découverte

Roller derby : un sport… et un art de vivre

Baptisez-vous

qu’ils disaient…

A ustrasie, La Comté de Bourgogne, Lotharin- gie, Burgondie, B.F.C., Centre-Est, Bourgogne- Franche-Comté, BourgCom- té, Franche-Bourgogne,

concertation pour choisir son futur nom depuis mardi 16 février. Est-ce du pipeau comme le fut le référendum sur la gare T.G.V. à Besançon ? En matière de concertation et de référendum, les Comtois sont échaudés. Mais lorsqu’il s’agit d’identité, ils répondent. Pas question de laisser un morceau de Comté aux Bour- guignons.

21 heures au gymnase desTor- cols à Besançon. Les adeptes du badminton quit- tent les lieux. Après eux, une bande légèrement plus délurée prend place : celle des Voodoo Vixens Rollers derby Grand Besançon. Casque bariolé d’autocollants, coudières en ver- sion léopard pour certaines, tee-shirt version tête de mort, la troupe est prê- te à être lachée… Une fois les patins enfilés, les pratiquantes de Roller der- Inventé par les femmes et pour les femmes, le Roller derby est fait de codes. L’excentricité est la bienvenue. À Besançon, on se rend coups pour coups…

Grande Comté… à vous de jouer. Ou pas. La Région que l’on nom- me pour le moment Bourgogne-Franche- Comté lance une

Juliette Lett, qui pratique depuis quatre saisons ce sport. Les coups sont permis “mais pas n’importe lesquels, tient à pré- ciser la joueuse. C’est très réglementé.” Deux fois par semaine, le mardi à par- tir de 21 heures et le vendredi soir,“Kin- ky” aliasMagali,“Wazberry” (pour Jus- tine) et les autres se retrouvent pour l’entraînement. Elles sont en moyenne une dizaine à pratiquer régulièrement ce sport fait de codes. Premier code : se trouver un surnom. Ensuite, et c’est presque obligatoire, il faut un style ves- timentaire. Pour Kinky, les coudières sont version léopard.Marine a opté pour le short en jean et les collants de diffé- rentes couleurs. C’est rafraîchissant. Depuis une dizaine d’années, le Roller derby est influencé par la mouvance punk, forme de troisième vague fémi- niste : “C’est plus une contre-culture. Nous sommes de plus en plus de licen- ciées” ajoute Magali Mouls, présidente de l’association depuis septembre 2015. “Ce sont les hommes qui cherchent désor- ‘

mais à se faire une place dans notre sport” s’amuse Justi- ne Lett.

Pour pratiquer, il faut bien évidemment commencer par bien patiner. Marine Winc- kel, la benjamine, est pas- sée par là. Si elle n’a pas le droit de faire de match du fait de son âge (15 ans), elle peut s’entraîner. Comptez environ 200 euros pour s’équiper.Il y a bienun cham- pionnat de France dans lequel les Bisontines ne sont toutefois pas engagées. Pour autant, elles rencontrent d’autres équipes comme Dijon, Belfort, Genève… Le prochainmatch à domicile se dérou- lera le 5 juin. D’ici là, le coach (un hom- me) aura l’occasion de faire répéter les stratégies à ses joueuses. Et surtout, leur donner la “niaque” pour sortir les adversaires du track. “C’est plus une contre- culture.”

by font tout pour se donner l’image de “mauvaises graines”.Âgées entre 15 et 44 ans, elles sont dans la vie des employées, des étudiantes.Tout ce qu’il y a de plus normal. Né aux États-Unis, le roller derby est un sport d’équipe féminin de contact se pratiquant en quads (patins à roulet- te) sur une piste en forme ovale. But du jeu : “Que l’une des joueuses parvienne à dépasser en un laps de temps donné les joueuses adverses sans se faire pro- jeter au sol ni sortir de la piste” explique L’équipe “Voodoo Vixens Roller derby Grand Besançon” montre les crocs.

Magali Mouls, la présidente.

RECHERCHE Santé Quel rôle ont les compléments alimentaires chez les sportifs ?

Désormais pharmacienne, Marine Brisard a consacré lorsqu’elle était étudiante une thèse à la nutrition des triathlètes et à l’utilité des compléments alimentaires. Un prix vient de la récompenser.

sium (ou le fer), pour lequel il n’existe pas de surdosage, une mauvaise utilisation peut s’avérer contre-productive. “L’hydratation est aussi impor- tante pour le sportif que ses stocks de glucose. Trop de vitamine C produit un effet pro-oxydant alors que le sportif recherche l’inverse. Un excès de protéines peut être mauvais pour les reins. Par exemple, les complexes miné- ralo-vitaminiques pourront être conseillés aux sportifs d’endurance venant acheter des compléments alimentaires sui- te une fatigue passagère. Les boissons isotoniques, gels, barres énergétiques seront conseillés lors des épreuves d’endurance afin d’apporter du glucose.” Les compléments protéiques seront plutôt conseillés aux athlètes pratiquant des sports de force. Des travaux qui intéressent : “Des étudiants en S.T.A.P.S.m’ont contacté mais aussi un labora- toire pour que leur envoie ma thèse” annonce-t-elle. Marine a participé à un colloque à Marseille où elle a présenté son travail à un congrès de nutri- tion : “C’est assez rare, car en

U n an après la présen- tation de sa thèse devant un jury, récom- pensée par un prix de thèse d’exercice en officine,Mari- ne Brisard n’a pas eu besoin d’ingérer un complément ali- mentaire pour se souvenir des conclusions. Ce marché du com- plément alimentaire pour les sportifs - ou pour ceux qui pré- parent un concours - n’a cessé de se développer depuis les années quatre-vingt-dix. Il a intéressé l’ex-étudiante, elle- même triathlète au “Tri Val de Gray”, qui a fait de la nutrition du sportif le sujet de sa thèse d’exercice en pharmacie. Elle s’est intéressée au triple effort, un sport d’endurance alliant natation, vélo et course à pied. Pour beaucoup de sportifs recher- chant la performance, l’entraînement n’est pas le seul élément pour progresser, “l’alimentation joue un rôle fon- damental” précise la pharma-

cienne…d’où l’intérêt de se nour- rir correctement. En introduc- tion de son travail, elle rappel- le que “plusieurs siècles avant Jésus-Christ, dans le cadre des Jeux Olympiques antiques, on préconisait aux “sauteurs” de manger de la viande de chèvre, aux boxeurs du taureau et aux lutteurs du porc.” Une “bonne alimentation” pour sportif pas- se-t-elle aujourd’hui forcément

carences” explique la thésarde. L’étudiante a questionné 180 triathlètes de la région pour connaître leurs habitudes ali- mentaires. Parmi eux, 70 % en consomment et 82 % pensent manger équilibré. Les complé- ments alimentaires améliorent- ils les performances ? “Non, répond Marine Brisard. Si le sportif n’a pas de carence, alors ils n’ont aucun effet sur la per- formance sportive. Mais s’il y a déficit en vitamines, sels miné- raux, fer, il y a des effets.” Sa thèse a dressé un bilan détaillé du rôle des macronu- triments (glucides, lipides, pro- téines) et de l’hydratation pour le sportif d’endurance, compa- rant différents régimes ali- mentaires et proposant des conseils nutritionnels pour pré- parer au mieux une compéti- tion et récupérer ensuite. Ont- ils des effets néfastes ? “Il n’y a jamais eu d’accidents” témoigne la scientifique.À part le magné-

par les complé- ments vendus en pharmacie, para- pharmacie, maga- sins de sport ? “Du moment où l’on possède une ali- mentation équili- brée, les complé- ments alimentaires ne sont pas néces- saires. En revanche, après 10 heures d’entraînement par semaine, le sportif peut développer des

Un laboratoire intéressé

Marine Brisard, auteur d’une thèse sur l’utilisation des compléments alimentaires chez les triathlètes.

par ses travaux.

courses de triathlon et son tra- vail en officine à Gray, Marine Brisard a prévu une cure de vitamines et minéraux. On n’est jamais aussi bien conseillé que par soi-même. E.Ch.

général il s’agit de travaux issus de la recherche (masters, docto- rats). Cela témoigne de l’investissement de l’étudiante” commente sa directrice de thè- se Sylvie Devaux. Pour préparer ses prochaines

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