La Presse Bisontine 172 - Janvier 2016

Développement L’ÉVÉNEMENT 8

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

Un Pôle métropolitain

Besançon et Dijon, mêmes combats Plutôt que de se tirer dans les pattes, les deux villes vont se réunir au sein d’un nouveau Pôle métropolitain qui sera créé au cours du premier semestre 2016. Avec Jean-Louis Fousseret comme président ?…

Jean-Louis Fousseret et François Rebsamen ont symboli- quement scellé leur rapproche- ment le 26 novembre dans un train reliant Besançon à Dijon.

U ne opération de communica- tion comme les politiques les affectionnent.Jean-Louis Fous- seret et François Rebsamen, lemaire deDijon,ont pris place ensemble dans un T.E.R. qui reliait Besançon et Dijon jeudi 26 novembre dernier. La presse était convoquée au grand large. Scoops et révélations en vue ? Pas vrai- ment. Il s’agissait de confirmer (l’annonce avait déjà été éventée de part et d’autre) la création prochaine d’un Pôle métro- politain entre les deux actuelles capi- tales régionales. Pas une collectivité de plus, mais seulement un syndicat mix- te qui regroupera les deux aggloméra- tions Ce futur pôle, qui sera doté d’un petit budget annuel de 67 000 euros, sera destiné à favoriser la coopération entre les deux voisines. La création de ces pôles métropolitains a été rendue possible par une loi du 16 décembre 2010.

L’annonce de cette création vient contre- carrer les tentations d’opposer les deux grandes villes à l’heure oùDijon devient capitale de la nouvelle région Bour- gogne-Franche-Comté. “Il était temps demontrer ensemble comment nous pen-

protagonistes que François Rebsamen, pour apaiser Jean-Louis Fousseret pour lequel la question du siège de l’I.N.S.E.E. désigné à Dijon lui est restée “en tra- vers de la gorge” comme il le dit lui- même,préfère désormais parler de “gran- de capitale interrégionale Besançon-Dijon.” Officiellement, les bans du mariage entre les deux villes sont publiés. En coulisses, la compéti- tion demeurera toujours entre les deux “sœurs” pour attirer les entreprises. Rien de plus normal après tout. La présidence de ce futur pôle devrait être “tournante”. Jean-Louis Fousseret pourrait être son premier président. J.-F.H.

sons que demain Besan- çon et Dijon seront les moteurs de cette nouvel- le grande région” justi- fie Jean-Louis Fousse- ret. Avec près de 500 000 habitants, les agglomé- rations bisontines et dijonnaises représentent 20 % de la population globale des deux régions réunies en une seule. “Cette colonne vertébra- le que représente ce Pôle métropolitain permettra à nos deux aggloméra-

tions de porter ensemble les grands pro- jets de demain” renchérit François Reb- samen. En l’absence de ce pôle, les deux partenaires estiment que le risque est réel de voir les villes périphériques être attirées par d’autres régions : Belfort vers l’Alsace, Sens vers Paris ou enco- re Mâcon vers Lyon. Pour Jean-Louis Fousseret, ce pôle qui sera officielle- ment créé “avant la fin du premier semestre 2016” doit clairement servir à “faire des opérations de lobbying .” Parmi les projets concrets de ce futur pôle figure notamment l’amélioration de la desserte ferroviaire. Les deux maires et présidents d’agglomérations souhaitent “renforcer la desserte, les

cadencements et améliorer les temps de parcours entre Besançon et Dijon.” Dans cette optique, lemaire de Besançon sou- haite soutenir l’initiative engagée par Marie-Guite Dufay pour pouvoir utili- ser les T.G.V. Besançon-Dijon avec un ticket deT.E.R.Autre projet évoqué : le prolongement de la fibre optique bison- tine jusqu’à Dijon via le réseauA.P.R.R. longeant les autoroutes. La création d’un cluster santé entre les deuxmétro- poles est également à l’ordre du jour. Le maire de Dijon évoque même, en ne plaisantant qu’à moitié, “la création d’un grand club de foot entre les deux villes.” L’entente semble telle entre les deux

Utiliser les T.G.V.

Besançon- Dijon avec un ticket de T.E.R.

Besançon Avancer avec des partenaires suisses Jean-Louis Fousseret veut renforcer la coopération transfrontalière

Créations Une quarantaine d’implantations par an Sur le territoire de la C.A.G.B., 150 projets d’entreprises ont été concrétisés sur les quatre dernières années. Avec Témis comme vitrine.

On ne connaît pas encore le contenu du G.L.C.T. auquel réfléchit Jean- Louis Fousseret, ni les actions qu’il pourrait mener ou quels partenaires français et suisses y seraient asso- ciés. Le maire veut pour l’instant res- ter discret sur ce dossier qui est à l’état embryonnaire. En revanche, il est clair sur ses ambitions. “Je vais prendre la tête d’un G.L.C.T. Je sou- haite que Besançon soit la tête des relations franco-suisses pour former, avec Dijon, un pôle métropolitain transfrontalier” dit-il. Le projet serait donc coordonné en accord avec la nou- velle capitale régionale côté France. Pour la Suisse, des villes comme Neu- châtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle seraient invitées à participer au Grou- pement local de coopération trans- frontalière. Lausanne devrait être également sollicitée.

Le maire de Besançon travaille à la création d’un Groupement Local de Coopération Transfrontalière (G.L.C.T.). Ce projet ambitieux qui consiste à réunir des villes françaises et suisses autour d’actions communes donnerait à l’ancienne capitale régionale comtoise une dynamique nouvelle.

T ous les ans, le service “éco- nomie” de l’Agglomération de Besançon détecte une bon- ne centaine de projets d’implantations d’entreprises et en concrétise de plus en plus. En 2011, pas moins de 183 projets avaient été détectés, 27 “seu- lement” ont abouti. Le ratio fut meilleur en 2012 avec 37 concréti- sations sur les 120 projets détectés. Un peu mieux encore en 2013 avec 44 concrétisations sur les 122 projets détectés. En 2014, 103 projets d’installations ont été étudiés, avec un taux de concrétisation de quasi- ment un sur deux : 42 installations. Le technopôle Témis, devenu vitrine du Grand Besançon, qui avait eu du mal à démarrer, poursuit son “rem- plissage”. Plus de 130 entreprises y sont désormais implantées. Les der-

nières nouveautés. - Dernières implantations sur Témis : Ixblue (ex-Photline), T.I.M.M. : Hip- test, 3S (deux entreprises issues de feu Smartesting), C.M. Drones, M.C. Robotics. - Les opérations immobilières en cours : Trigone en zone de service à côté de l’hôtel All Suite (2 000 m 2 déjà commercialisés dont siège social de E.C.L.) A venir :Microtech 2 (2 500 m 2 utiles de tertiaire scientifique et indus- triel) + Village d’entreprises (2 x 1 000 m 2 divisible à partir de 75 m 2 ) - Sur Temis Santé : un nouveau res- to U du C.R.O.U.S., l’entreprise P.C. Bio (mise en service en cours), une salle de bio production de l’E.F.S., un laboratoire de cytopathologie dans Bioparc-tranche 2 livrée en décembre dernier.

À Besançon, dans les milieux économiques, politiques, uni- versitaires, beaucoup sont convaincus que l’ancienne capitale régionale de Franche-Com- té a intérêt à tisser des liens avec la Suisse. Elle partage sans doute plus de points de commun avec les can- tons de Neuchâtel et de Vaud qu’avec Dijon, ne serait-ce que sur la ques- tion du savoir-faire horloger et des microtechniques. Le maire, Jean-Louis Fousseret, n’ignore pas la piste de la coopéra- tion transfrontalière. Au contraire, il est persuadé qu’elle est porteuse d’une dynamique nouvelle pour sa ville. Il semble décidé à vouloir donner plus de consistance aux liens qui existent

co-valdo-genevois qui réunit notam- ment la Région Rhône-Alpes, le Conseil départemental de Haute-Savoie, le Conseil départemental de l’Ain, la Ville de Genève et son canton. Ce G.L.C.T. du Grand Genève a pour rôle de “gérer les dossiers transfrontaliers dans trois grands domaines : la mobi- lité, l’aménagement et l’environnement. Il doit aussi réaliser, organiser et gérer le lancement des études nécessaires à la réalisation du Projet d’agglomération franco-valdo-genevois” mentionne le G.L.C.T. du Grand Genève.

déjà entre Besançon et la Suisse (N.D.L.R. : elle est jumelée avec Neuchâtel). Monsieur Fousseret tra- vaille actuellement à la création d’un Groupement Local de Coopération Transfrontalière. Les G.L.C.T. sont des entités juridiques qui permettent à une association de col- lectivités entre autres d’accomplir des projets et des activités transfronta- lières présentant un inté- rêt commun. C’est dans cet esprit qu’a été créé en 2013 le Grou- pement Local de Coopéra- tionTransfrontalière fran-

“Je vais prendre la tête d’un G.L.C.T.”

Genève a été le premier G.L.C.T. franco-suisse. Suivra bientôt Besançon-Neuchâtel.

La zone Témis héberge désormais 130 raisons sociales différentes.

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