La Presse Bisontine 172 - Janvier 2016

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

ÉCONOMIE : JEAN-LOUIS FOUSSERET PASSE

Au moment où Besançon perd son statut de capitale régionale au profit de Dijon, le maire Jean- Louis Fousse- ret fait du développe- ment écono- mique le prin- cipal objectif de son dernier tant que pre- mier vice-pré- sident de l’as- sociation nationale Fran- ce Urbaine n’est pas étrangère à ces ambitions. mandat. Sa nomination récente en

Besançon est-elle vraiment “Business friendly” ? Économie L’attractivité en question Le magazine L’Expansion place la capitale comtoise à la première place des villes de 100 000 à 200 000 habitants les plus favorables aux entreprises.

ici la qualité de la rigueur que l’on retrou- ve en Suisse, avec qui nous partageons des savoir-faire communs et la proximi- té de la capitale. Il y a encore des choses à construire autour de l’horlogerie notam- ment mais cela peut prendre du temps” analyse cet autre grand patron de la cou- ronne bisontine. Les études nationales ne sont pas for- cément sur la même longueur d’onde que les acteurs bisontins. À en croire le cabinet Global Conseil Corporate qui a mené une étude récente sur les capitales de région, “parmi les grandes villes les moins attractives, figure la quasi-tota- lité des anciennes capitales de région : Limoges, Châlons-en-Champagne, Caen, Besançon,Amiens, Metz, Poitiers et Cler- mont-Ferrand. Pour toutes ces villes, la situation est sensiblement identique : d’année en année, les actifs partent et les emplois baissent. Les cadres et profes- sions intermédiaires sont sous-repré- sentés. Les entreprises ne s’implantent plus. Jusqu’à présent, il leur restait la fonction publique pour faire tourner l’éco- nomie locale. Mais avec la perte du sta- tut de capitale, le cercle vicieux risque de se boucler définitivement” prédit le cabinet d’études dans un tableau bien sombre. La réalité est sans doute entre les deux. J.-F.H.

B esançon en tête d’un classe- ment ! De quoi clouer le bec aux éternels râleurs qui pen- sent que leur ville est la der- nière de la classe en matière économique, notamment à la traîne de la voisine Dijon. Première sur 46 villes françaises de cette catégorie de popula- tion. Sur les trois critères de sélection, elle arrive 1 ère en terme de formation (nombre d’étudiants, de formations pro- posées, de grandes écoles…), 2 ème pour son écosystème ( clusters , incubateurs, pôles de compétitivité, technopoles, pépi- nières d’entreprises…) et 17 ème pour ses infrastructures. Besançon recueille donc la meilleure moyenne. Le magazine éco- nomique rappelle que “l’agglomération compte 710 hectares d’espaces d’activi- tés accueillant 10 200 entreprises.” C’est l’atout majeur sur lequel compte Besan- çon à l’heure où la ville s’apprête à perdre son statut de capitale régionale. “Ce clas- sement est une belle récompense pour Besançon et le Grand Besançon qui, depuis plus de 20 ans développent une politique volontariste en faveur de l’at- tractivité et de la mise en valeur de leur territoire” se félicite le maire Jean-Louis Fousseret qui répète à l’envi que le déve-

trielle de Besançon (R. Bourgeois, 450 salariés). Le patron bisontin met toute- fois un petit bémol : “Besançon souffre depuis 40 ans et souffrira encore hélas de l’affaire Lip. Pour son image et les investisseurs, ça reste catastrophique même si ça s’estompe au fil des ans. Deuxième bémol : comment se dire attrac- tive quand on a encore une telle horreur à l’une de ses entrées de ville ?” poursuit- il en évoquant la friche Rhodia. Pour que Besançon se démarque vrai- ment, il faudrait sans doute qu’elle s’ap- puie aussi sur ses différences, notam- ment l’étiquette de ville verte qui la distingue de bien d’autres villes de sa catégorie. Spécialisée dans l’électromo- bilité, la société Bourgeois a son mot à dire : “Besançon aurait vraiment une carte à jouer sur le plan national en deve- nant moteur dans le développement des bornes de recharge des voitures élec- triques. Voilà une belle manière de prendre de l’avance. Besançon aurait un vrai coup à jouer sur ces technologies propres” plai- de Olivier Bourgeois, directeur général de R. Bourgeois. “La position de Besançon est intéressante à plusieurs titres car nous sommes à mi- chemin entre Paris et la Suisse. On allie

loppement économique est son vrai dada (voir l’interview ci-contre). Une postu- re ? Pas seulement. Outre ses activités de prospection, le maire rencontre régu- lièrement des chefs d’entreprises auprès de qui il vient tâter le pouls de l’écono- mie. Le 27 novembre dernier, loin des caméras, il organisait à nouveau un dîner avec cinq industriels locaux, les patrons de Camelin, Simonin, Scoder, Bourgeois et Métalis.

Les acteurs écono- miques sont-ils du même avis que le magazine L’Expan- sion ? “En ce qui nous concerne, chacun dans nos rôles respectifs, nous nous sommes tou- jours appréciés avec beaucoup de considé- ration réciproque. Le maire de Besançon a toujours su nous écou- ter quand nous avions des projets de déve- loppement” résume Raymond Bourgeois, le P.D.G. de la princi- pale entreprise indus-

“Besançon souffre encore hélas de l’affaire Lip.”

Comme le confirment certains patrons bisontins, le maire estime aussi que la Suisse sera un vrai atout pour Besançon.

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