La Presse Bisontine 172 - Janvier 2016

BESANÇON 18

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

DÉVELOPPEMENT Un siège régional ? Besançon voulait le siège de l’Agence française pour la biodiversité Le maire a fait pression pour que cette nouvelle agence nationale ait son siège à Besançon. Finalement, ce sera Montpellier. Mais Jean-Louis Fousseret espère le siège régional.

L’ Agence française pour la bio- diversité est un projet prévu par la loi sur la biodiversité. L’idée : mieux protéger, gérer et restaurer la biodiversité en Fran- ce. Cette agence doit, selon les textes, “donner plus de cohérence et de dyna- misme à la préservation des espèces sauvages et des milieux naturels.” Cet- te nouvelle structure doit être dotée d’un budget de fonctionnement de 226 millions d’euros, pas moins. Les missions de cette nouvelle agence devraient couvrir “la connaissance, le conseil et l’expertise, la formation et la communication, la gestion et la sur- veillance des milieux, l’action inter- nationale.” Cette nouvelle structure n’a pas vocation à se substituer aux acteurs existants, mais à les aider dans leurs domaines de compétences respectifs. La future agence s’inscrit aussi dans la volonté de mutualisa- tion et de simplification administra- tive du gouvernement. Selon le minis- tère, elle devrait dans ce cadre regrouper l’Onema (Office national de l’eau et desmilieux aquatiques), l’Établissement public des parcs nationaux, l’Agence

des aires marines protégées et le grou- pement d'intérêt public A.T.E.N., soit environ 1 200 agents (dont 900 de l’Onema). “L’ambition de l’agence étant d’être une structure d’animation et d’appui aux acteurs de la biodiversité terrestre ou marine” disent les textes. La ville de Besançon, par la voix de sonmaire, s’était portée candidate pour accueillir le siège national de cette agence. La capitale comtoise misait notamment sur son statut de “capita- le de la biodiversité” (catégorie ville de plus de 100 000 habitants) décro- ché en 2010. Finalement, c’est Montpellier qui a décroché la palme, sans doute pour compenser la perte de son statut de capitale de la nouvelle région (comme Besançon pourtant) face à Toulouse. Si les problématiques d’ordre mariti- me sont aussi visées par l’agence, on peut comprendre dès lors que Mont- pellier ait été préféré à Besançon. Jean- Louis Fousseret a l’explication. “Mont- pellier est retenue parce que quasiment les trois quarts des laboratoires qui agissent dans le domaine de l’environnement sont là-bas” indique

le maire de Besançon, visiblement déçu, mais qui ne s’avoue pas totalement vaincu. “Je suis candidat à la possible implantation d’une agence régionale ou interrégionale. Je suis allé plaider cette candidature au ministère de l’Écologie. J’ai bon espoir.” Sur ce dos- sier, le maire de Besançon affirme avoir le soutien de son ami maire de Dijon François Rebsamen. À en croire les spécialistes, Besançon aurait l’avantage d’être une zone “écotone”, c’est-à-dire une zone de transition écologique entre deux écosystèmes, méditerranéen et continental. Un argument de plus selon le maire. Dans le même esprit, Jean-Louis Fous- seret plaide actuellement pour que les nouveaux tribunaux administratifs annoncés récemment par la garde des Sceaux Christiane Taubira aient leur siège régional à Besançon, “pour com- penser le fait que Besançon ait perdu la Chambre régionale des comptes” dit- il. En matière d’équilibre Besançon- Dijon, François Rebsamen a beau être son ami, Jean-Louis Fousseret fait en ce moment feu de tout bois. J.-F.H.

Le chef-lieu du Doubs comptait sur son statut de “ville verte” pour convaincre les autorités nationales.

EN BREF

INITIATIVE

Voyage au Liban La solidarité du postier pour les réfugiés

Voyages, voyages Concert “Voyages, voyages” dimanche 31 janvier 2016 à 17 heures au Grand Kursaal par la Concorde de Saint-Ferjeux pour Madagascar. Quatuor de clarinettes et La Concorde de Saint- Ferjeux sous la direction de son chef Christophe Bouriez. Tous ces musiciens vont unir leurs talents et leur générosité pour soutenir un projet porté par l’association bisontine A.S.A.M. Franche-Comté qui a pour objet la réinsertion en milieu rural de familles de Madagascar en situation de grande pauvreté. L’entrée est libre. Rens. 03 81 80 01 01. Livre Les prix littéraires Marcel-Aymé et Lucien- Febvre seront remis le 16 décembre à 17 h 15 au Conseil régional. Le lauréat du prix Marcel- Aymé est Serge Filippini avec son livre “Rimbaldo”. Celui du prix Lucien-Febvre est Marc Forestier avec “Construire avec les ressources naturelles du massif du Jura”. Ces prix sont décernés par l’Association du livre et des auteurs comtois.

Sur ses deniers personnels et ses vacances, Bertrand Tisserand part au Liban pour aider les réfugiés syriens. Ses collègues de La Poste, son village de Thoraise, sa paroisse, l’ont aidé à récolter 400 kg de vêtements.

“J’ ai pris le goût de ser- vir.” Bertrand Tisse- rand est un agent postal à double casquette. Toute l’année, il livre les plis dans les grandes sociétés bisontines. Mais depuis trois ans, le quinquagé- naire prend plaisir à livrer autre chose : de la solidarité.Après avoir apporté du matériel scolaire dans un orphelinat au Pérou en 2013 et 2014, le postier bisontin demeu- rant à Thoraise est parti ce mer- credi 9 décembre (jusqu’au 18 décembre) à Beyrouth au Liban, un pays où vivent plus d’1,7million de réfugiés syriens. Un vol deMul- house l’a conduit à Istanbul. De la Turquie, il rejoindra Beyrou- th : “Je veux leur apporter du concret : des vêtements, car ces personnes réfugiées ont tout per- du dans le conflit” rapporte le Bisontin qui s’est déjà rendu une fois au Liban. Sur ses fonds propres, il finance son voyage : “En octobre, je fais les vendanges en Suisse pour me payer le voyage (environ

250 euros).” Problème, l’acheminement des dons coûte cher, environ 10 euros du kg embarqué. “J’espère bien avoir un geste de la part de la compagnie aérienne. Je ferai le forcing” assu- re-t-il. Bref, les dons sont les bien- venus. Bertrand utilise également ses congés personnels : “Mes quatre enfants sont grands maintenant… Partir là-bas et aider, c’est une façon de donner du sens à mon existence et casser le quotidien. Je ne suis pas meilleur qu’un autre mais je suis rétribué par le bon- heur des gens. C’est un échange” dit-il humblement. Là-bas, il a des contacts, notam- ment l’orphelinat Saint-Charles à Beyrouth qui aide 150 enfants

Bertrand Tisserand part jusqu’au 19 décembre au Liban pour livrer aux réfugiés syriens des vêtements. Une initiative personnelle.

ments récoltés avec le bouche à oreille. Ses collègues de la plate- forme et de distribution du cour- rier - située rue Albert-Thomas à Besançon - ont rapporté des habits, mais aussi des habitants de sa commune de Thoraise où il est conseiller municipal, sa parois- se de Grandfontaine et celle de Quingey. Le déplacement n’est pas sans risque : “Je connais le pays. Je sais où il ne faut pas aller.

les aider aussi à rester car la Syrie aura besoin de médecins, de maçons. Leur apporter des vête- ments pour passer l’hiver, c’est concret et c’est direct !” conclut le facteur. Un geste qui porte tout son sens à l’approche des fêtes. E.Ch.

J’ai aussi des marches à suivre de l’ambassade. J’ai par exemple loué une voiture immatriculée au Liban” explique-t-il comme pour rassurer sa femme, soucieuse de le voir partir. Bertrand pourrait se rendre à Damas, ville tenue par le régime syrien. “Il faut aider ces personnes courageuses. Il faut

mais aussi des Syriens. S.O.S. Chrétiens d’Orient et Œuvres d’Orient sont ses autres points de chute. Il part avec 400 kg de vête-

Le déplacement n’est pas sans risque.

Pour apporter de l’aide à Bertrand Tisserand : bertrandtisserand@orange.fr

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