La Presse Bisontine 172 - Janvier 2016

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 172 - Janvier 2016

ARMÉE

Recrutement

Après les attentats, ils veulent s’engager Depuis les événements tragiques de Paris, des jeunes affluent au Cirfa de Besançon pour s’engager ou recueillir des informations. Les plus vieux souhaitent devenir réservistes. Mais cet élan “patriotique” se tasse un peu depuis décembre.

L entement, la pression sur le centre de recrutement de l’armée à Besançon retombe. Quelques jours après les attentats qui ont tou- ché Paris le 13 novembre, fai- sant 130 morts, de nombreux citoyens français ont en effet spontanément pris contact avec l’armée. Cette dernière recrute 10 000 postes par an dont cer- tains dans ses six régiments de Bourgogne-Franche-Comté. Qu’est-ce qui incite les Bison- tins à revêtir le treillis : l’envie de vengeance ? “Pas du tout. Ce qu’ils veulent, c’est se rendre uti- le” dit le chef du bureau Air au Centre d’information et de recru- tement des forces armées (Cir- fa). Même constat du côté de l’armée de Terre : “Depuis le 13 novembre, c’est 30 % de contacts en plus pour nous et 50 % au niveau national. Les gens prennent des informations soit par Internet, soit par télé- phone, ou se rendent sur place” dit le commandant en charge de recruter les futurs militaires

du rang ou des sous-officiers. Parmi ces demandes, beaucoup ne trouveront pas suite. Pour- quoi ? Simplement parce que les candidats ont dépassé l’âge légal de 29 ans. Des personnes âgées de 60 ans ont proposé leur service. À chaque demande, l’armée de Besançon répond. Dans ce cas, c’est par la néga- tive. Elle peut toutefois propo- ser à des “seniors” de devenir réservistes. Alexandre, Bisontin de 17 ans et demi, fait partie de ces jeunes désireux de s’engager pour le

Alexandre, 17 ans et demi, veut s’engager

dans l’armée de terre. Il est accueilli au Cirfa de Besançon.

pays. C’est la troi- sième fois qu’il se rend ici. Il est venu au Cirfa avec son père. Cette fois, c’est certain, il veut rentrer dans le rang. Les atten- tats n’ont rien changé pour lui : “Depuis tout petit, je veux devenir militaire” dit le

garçon. Le directeur des res- sources humaines lui rappelle qu’il faudra passer des tests psy- chotechniques, physiques, que l’obtention du permis de condui- re est le bienvenu, surtout lorsque l’on n’a pas de diplômes en poche. Le garçon en est conscient. Il doit avoir l’accord de son père pour s’engager. Ce dernier veut des informations. Parmi les futures recrues, beau- coup rêvent de devenir para-

chutistes ou d’intégrer les uni- tés d’élite. Au final, peu de pla- ce. La plupart deviendront mili- taires du rang (engagé volontaire de l’armée de terre) pour une durée initiale de 3, 5, 8 ou 10 ans. L’armée recherche en priorité des personnes qualifiées ou des métiers spécifiques allant de cuisinier en passant par élec- tricien et infirmier(e). La plu- part des contacts sont des hommes. Les femmes repré- sentent un quart des contacts

et 13 % des effectifs de l’armée de terre. “Nous rappelons aux futurs engagés volontaires qu’ils seront amenés à se déplacer… mais aussi qu’ils peuvent construire un projet de carrière militaire. Les Francs-Comtois veulent souvent rester dans leur région” commente le comman- dant. Au sein de l’armée de l’air, on peut devenir pilote d’hélicoptère avec le bac uniquement. Pour les recalés à l’engagement, demeure la réserve ou la sec-

tion de réserve et d’appui de l’armée de l’air. Depuis décembre, les demandes d’engagement se tassent légè- rement. Les opérations séduc- tion vont donc se poursuivre pour attirer les forces vives du pays dans les trois corps (terre, mer, air). Attention, une fois le contrat signé, impossible de recu- ler. Sinon, cela s’appelle de la désertion, un acte puni par la loi.

Des jeunes qualifiés recherchés.

E.Ch.

Zoom Besançon perd une compagnie de combat

AVEC LEVRAI SUR-MESURE, PAS UN MILLIMÈTRE DE PERDU RANGEMENTS & MEUBLES SUR MESURE

P as sûr que les militaires Bisontins aient une folle envie de quitter la capitale com- toise pour Valdahon, certes attachante, mais moins attractive. Ils nʼauront, à vrai dire, pas le choix. Lʼété prochain, une quatrième compagnie de combat de 125 militaires du 19 ème régiment du génie de Besançon - basé au Quartier Joffre - sera incorporée au camp du Val- dahon dans le cadre dʼun redéploiement. Besan- çon comptait 4 931 militaires en poste dont 680 civils employés par lʼarmée et 1 204 réservistes, soit 7 243 personnes (chiffres de 2013). Parmi les 125 soldats bisontins, certains garderont leurs

attaches familiales dans le Grand Besançon, dʼautres pourraient sʼinstaller sur le plateau. Une excellente nouvelle pour Valdahon qui bénéficie, directement ou indirectement, de la présence de soldats qui consomment ici. Le 13 ème régiment du génie est composé dʼenviron 1 000 personnels militaires et civils. 60 % dʼentre eux vivent en chambre militaire. “On sʼen réjouit, commente le maire de Valdahon Gérard Limat. Cette annonce conforte le camp militaire. Nous avions eu la confirmation en septembre lorsque le chef dʼétat-major (Pierre De Villiers) nous avait dit quʼil avait un œil attentif sur Valdahon.”

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Les militaires bisontins vont rejoindre le camp du Valdahon (photo 13 ème R.G.). Centre d’informations de recrutement des forces armées (Cirfa), quartier Ruty, rue Bersot à Besançon. Ouvert du lundi au vendredi. www.sengager.fr

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