La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015

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URBANISME

Devenir du site Saint-Jacques Besançon aura sa “cité du savoir et de la culture”

La future place Saint-Jacques serait dédiée en grande partie aux piétons (image Lou Kat - Thalweg). Les bâtiments classés seraient préservés, contrairement à la plupart des bâti- ments récents, notamment l’ancienne materni- té, voués à la démolition.

Le maire de Besançon veut faire du site de Saint-Jacques le futur pôle d’attraction de la capitale comtoise et rivaliser ainsi avec la “cité de la gastronomie” initiée par Dijon. Il compte poser la première pierre dans trois ans.

7 hectares, 30 000 m 2 de bâti- ments classés ou inscrits, un potentiel de constructions neuves de près de 20 000 m 2 supplémentaires, soit au total 50 000 m 2 . Saint-Jacques est le “pro- jet hors catégorie” du dernier mandat de Jean-Louis Fousseret, qu’il ne mène- ra certes pas à son terme, mais dont il compte bien poser la première pier- re, “certainement en 2018” avance-t- il. C’est ni plus ni moins qu’une nou- velle entrée de ville, un nouveau quartier qu’il s’agira de construire quand les derniers services de l’hôpital auront quitté ce site historique de Saint-Jacques que Jean-Louis Fous- seret qualifie même de “sacré” tant, dit-il, les Bisontins y sont attachés. Pour l’instant, c’est encore l’hôpital de Besançon qui est propriétaire de l’ensemble du site. Le C.H.R.U. comp- te bien vendre ce patrimoine le plus rapidement possible. “Le produit de la vente intégrera le budget concernant le déménagement du C.H.U. sur le site Minjoz qui a démarré fin 2012. Dans le plan de financement du C.H.U., nous avons inscrit la vente de Saint-Jacques à horizon maximal de 2022. Nous sommes largement dans les délais pré- vus car je pense que la transaction se fera beaucoup plus tôt” avance Chan- tal Carroger, la nouvelle directrice générale du C.H.R.U. Reste à répondre à l’interrogation prin- cipale : que va-t-on installer et amé- nager sur ce site ? Sur ce point, les

pistes sont nombreuses et les propo- sitions encore floues, mais un aspect du dossier est bien clair : il s’agit de faire de Saint-Jacques une “cité de la culture, du savoir et de la qualité de vie” promet le maire de Besançon. Sous cette appellation séduisante,mais four- re-tout, on pourra sans doute y trou- ver une médiathèque d’abord. Sur ce site seraient regroupées l’actuelle médiathèque Pierre-Bayle et la biblio- thèque municipale, ainsi que la biblio- thèque universitaire de la fac de lettres. On pourrait trouver, pour le côté qua- lité de vie, du logement et notamment une résidence intergénérationnelle où se côtoieraient personnes âgées et plus jeunes, ainsi que des commerces et notamment une brasserie dont la ter- rasse pourrait donner sur la place

d’autres partenaires est en train de peaufiner le dossier. La magnifique chapelle à la décoration baroque, elle, “ne sera pas vendue à des investis- seurs” rassure le C.H.R.U. Ces potentiels investisseurs ont com- mencé à visiter le site, car “il est évi- dent que la Ville n’aura pas les moyens de porter cette opération à plusieurs centaines de millions d’euros. Les dis- cussions vont s’ouvrir avec la Caisse des dépôts, les grandes banques régio- nales, les groupes nationaux” précise M. Fousseret. “Nous avons déjà eu une quinzaine de visites d’investisseurs potentiels, il y en a quasiment une par semaine ces derniers temps” indique Samuel Rouget, directeur des infra- structures du C.H.R.U. De son côté, Dominique Schauss a noué quelques contacts lors de sa dernière visite au salon des professionnels de l’immobilier, le M.I.P.I.M. de Cannes. Le montage juridique en vue de la créa- tion d’une société de projets se fera au

premier semestre 2016, “afin que l’on puisse commencer à consulter les entre- prises avant la fin de l’année 2016” avance Chantal Carroger. Et donc, selon un calendrier optimal, que la première pierre de cette “cité de la cul-

ture, du savoir et de la qualité de vie” soit posée par le maire actuel en 2018. Histoire aussi de marquer d’une nou- velle pierre son troisième et ultime mandat. J.-F.H.

Les propositions des Bisontins Les ateliers citoyens organisés fin juin sur le site Saint-Jacques ont permis de tâter le pouls de la population sont l’imagination est très fertile sur le devenir de Saint-Jacques. Florilège. Les participants se sont accordés sur la nécessité dʼune continuité entre lʼArsenal (fac de médecine) et la cour dʼhonneur de Saint-Jacques. Ils ont éga- lement souhaité “contraindre le stationnement et favoriser les liens en mode doux : cheminements urbains et perméabilité” note Dominique Schauss, lʼadjoint à la requalification urbaine. Il ressort aussi de ces ateliers que la cour de lʼArsenal doit être “dédiée aux étudiants, ne plus lui conférer un usage “technique”. La cour dʼhonneur doit accueillir de la vie (café, bistrot, restauration, galerie, librai- rie…) aménagée en espace accueillant et noble.” Les Bisontins suggèrent aussi de “prolonger les jardins jusqu'au Doubs : ménager de la vue, supprimer les barrières. Libérer le petit Chamars des véhi- cules, jeux loisir en lien avec la rivière, créer un lien physique avec la rivière.” Dʼautres propositions ont émergé comme un espace de vie étudiante auto- géré 7 jours sur 7 : café associatif, pépinière dʼassociations, bureau des festi- vals. Un espace dʼexpression de la solidarité et de créativité : intergénération- nel, crèche, ludothèque, école, E.H.P.A.D. Une vocation administrative et notamment la cour dʼappel, un grand lieu de culture moteur et fédérateur (genre Metz ou Bilbao ont suggéré certains). Un lieu de partage des cultures artistiques : lieux dʼaccueil dʼassociations. Un lieu de lʼentreprise de lʼinnovation : rencontre jeunes-entreprises. Une maison de la citoyenneté du peuple : pour contrecarrer une société for- tement fragmentée, lieux d'échange. Se tourner vers le Doubs : accueille de programmes de loisir-restauration, petits commerces. Intégrer le site dans des promenades, spectacles estivaux, guinguettes… Un lieu ouvert 7 jours sur 7 à tous. Équipements pour les jeunes, pôle sportif dans lʼarsenal, auberge de jeu- nesse. Accueil des randonneurs et des touristes fluviaux.

Saint-Jacques. Et pour l’aspect création, des ate- liers d’artistes. La Ville de Besançon envisage également la création d’un centre de congrès. “Et pourquoi pas une crèche, pourquoi pas une maison médicale ? On ne s’interdit rien” note Dominique Schauss, l’adjoint bisontin à la requalification urbaine. Un comité de pilotage notamment composé de la Ville, du C.H.R.U., mais aussi du Départe- ment, de la Région et

Pas question de vendre la chapelle.

Chantal Carroger, nouvelle directrice générale du C.H.R.U. Min- joz poursuit les discussions sur la réha- bilitation de Saint- Jacques avec Jean- Louis Fousseret.

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