La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015
BESANÇON 18
La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015
JEU
Changement de propriétaire Nouvelle donne au Casino de Besançon Le groupe lyonnais “Joa” a acquis le Casino de Besançon. Il investira plus d’1,5 million d’euros sur deux ans dans la rénovation du bâtiment. Extension du parc à machines et animations sont prévues.
I ls ont mis une nuit pour retirer les enseignes du groupe Barrière et promettent d’aller vite pour fai- re entrer le Casino de Besançon dans le top 50 des établissements fran- çais. Le groupe lyonnais Joa, troisiè- me opérateur français de casinos et de loisirs pose cartes sur table à Besan- çon sans bousculer les habitudes de ses fidèles clients bisontins mais assez pour en séduire de nouveaux. Car l’économie du jeu est en perte de vites- se. 62ème établissement français sur 200, Besançon n’échappe à cette spi- rale déflationniste même si l’ancien délégataire de service public a réalisé une année 2014 stable (+ 1 %). Président du groupe Joa qui pèse 200millions d’euros de chiffre d’affaires
et emploie 1 500 personnes, Laurent Lassiaz a officialisé - mardi 3 novembre - l’acquisition du Casino, annonce qui intervient à quelques semaines de l’ouverture d’un nouvel établissement à La Seyne-sur-Mer pour un montant
de 20 millions d’euros et un an après la création d’un autre au lac du Der, dans la Marne. Joa, qui a investi l’an dernier 50 millions d’euros et enregistré une croissance nette de 8,6 % sur son chiffre d’affaires, veut- il tout croquer ? “Notre ambition est d’être la marque qui permette de changer le regard des
“Utiliser le bar et le restaurant comme générateurs de trafic.”
client, l’extension du parc de machines à sous (130 actuellement) et l’augmentation du nombre de postes de roulette anglaise électronique, le déploiement de l’offre de jeux en ligne du groupe et surtout le renforcement des événements festifs donnant une lisibilité au lieu. Joa estime que ce Casino installé dans un édifice Belle époque “a du poten- tiel de développement.” Il investira 1,5 million d’euros début janvier dans ces travaux… à peine dix ans après une première période de restauration. Des réunions doivent se dérouler avec la Ville, propriétaire des lieux. Cou- rageux lorsque l’on sait que la branche a dévissé de 15 % en recettes sur un marché national estimé à 2,5 milliards d’euros par an. “Nous allons innover sur les jeux, utiliser le bar et le res- taurant comme générateurs de trafic mais aussi développer notre visibilité sur la frontière suisse” commente le président assisté par Amine Tadlaoui Ouafi, directeur général. Joa “ veut amener Besançon dans le top 50 des Casinos français.” Le groupe possède déjà celui de Luxeuil-les-Bains en Haute-Saône et Santenay en Bour- gogne. Il maille désormais le Grand Est de la France. Ses concurrents basés à Salins-les-Bains, Neuchâtel, Blotz- heim, n’ont qu’à bien se tenir. Malgré cette reprise, pas de change- ment dans l’équipe de 80 salariés, qui
personnes sur le Casino. Le taux de pénétration dans la population est seu- lement de 14 %. Nous restons un sec- teur qui intrigue. À nous de changer ce regard dans un marché qui a dégrin- golé depuis 2008 et l’interdiction de fumer dans ces lieux” répond le prési- dent du groupe, plutôt transparent sur la méthode. Son objectif : la rénova- tion du restaurant, du bar, une nou- velle carte, l’amélioration du parcours
demeure. Elle a déjà concocté un pro- gramme d’animations à l’approche des fêtes de fin d’année : un dîner spec- tacle “Une nuit à Paris” le 11 décembre au restaurant, deux soirées de Noël, une soirée Réveillon…Faites vos jeux. E.Ch. une somme calculée sur le produit brut des jeux. En 2014, Pour le Casino a reversé à la Ville 618 000 euros. Elle subventionne également des actions culturelles : 200 000 euros ont été dis- tribués (compris dans ces 618 000 euros), répartis entre le Fes- tival International de Musique de Besan- çon Franche-Comté (54 400 euros), la Rodia (36 400 euros), la program- mation annuelle de la Scène Natio- nale de Besançon (109 200 euros). Le Casino reste également un sponsor de clubs sportifs locaux et dʼassociations pour près de 10 000 euros en 2014 contre 7 420 euros en 2013. Zoom Ce que rapporte le Casino à Besançon C haque mois, la société verse un loyer de 36 000 euros à la Vil- le. Le Casino reverse à la Ville
Laurent Lassiaz,
président du groupe Joa (à
gauche), et Amine Tadlaoui- Ouafi, directeur général du Casino de Besançon.
BREGILLE
Chasse en ville Sommés de repousser les sangliers Parce qu’ils causent des dégâts près des maisons, l’administration demande aux chasseurs de prélever davantage de sangliers. Ce qui ne les enchante guère. Opération à Bregille.
S i les chasseurs de Besançon n’avaient pu organiser mer- credi 5 novembre une battue pour déloger les sangliers - soi- disant - présents à Bregille, la direc- tion départementale des territoires (D.D.T.) l’aurait fait pour elle. “Il faut préserver l’équilibre agro-sylvo-cyné- gétique et la sécurité” explique l’administration avec un terme bien à elle. Lors d’une battue dite “adminis- trative”, tous les animaux vus sont tués et ensuite envoyés… à l’équarrissage. “Ce n’est pas toujours la règle, corrige la D.D.T. Après avoir subi un contrôle sanitaire, le gibier peut être donné aux agriculteurs victimes de dégâts ou donnés à des œuvres de bienfaisance.” Un paradoxe pour ce chasseur bison- tin : “Toute l’année, nous faisons atten- tion à ne pas tirer une mère qui a des petits. Et là, on nous demande de tout tuer ! Impensable.” Pas question tou- tefois pour l’administration d’entrer
en conflit avec les chasseurs : “On tra- vaille avec eux, mais à des périodes, comme en février (fin de la chasse) nous devons opérer pour des raisons de sécu- rité des battues administratives.” Finalement, la chasse organisée entre les Clairs-Soleils, le fort de Bregille, mais aussi le bois de Chalezeule, n’a pas permis de déloger des hardes de cochons malgré le renfort de 50 chas-
chasse le restant de l’année mais auto- risé par la Ville de Besançon. Ces opérations, près des habitations, nécessitent des consignes de sécurité que les disciples de Saint-Hubert ont respectées : pas de fusil pour les tra- queurs amenés à déloger les sangliers installés près des maisons, des tirs fichants, une communication aux autres utilisateurs de la forêt sur le début et la fin de la battue. “Nous avons accep- té que des battues s’organisent plus tôt que les autres années afin que les ani- maux ne se concentrent pas seulement ici, rapporte Anne Vignot (E.E.L.V.), adjointe en charge des espaces verts à Besançon. La D.D.T. a trouvé néces- saire d’être plus active dans les prélè- vements.” Si la Ville n’a aucun pouvoir dans l’attribution de bracelets, néces- saires pour le prélèvement d’un ani- mal, elle dit vouloir recueillir des infor- mations scientifiques quant aux populations. Le sujet “sanglier” n’est en tout cas pas nouveau à Besançon
seurs et d’une ving- taine de traqueurs accompagnés de leurs chiens. Un seul san- glier de 90 kg a été prélevé : “Il s’agit d’un ragot (mâle d’environ 3 ans)” précise Patrick Gibey, président de l’A.C.C.A. de Besan- çon et responsable de la battue. Une opéra- tion parfaitement hui- lée et préparée dans un lieu interdit à la
“Tout tirer, c’est impensable !”
Un sanglier prélevé au fort de Bregille par les chasseurs de Besançon. Objectif : déloger les animaux.
et dans les grandes agglomérations. Depuis le début des années 2000, l’animal, malin, a compris qu’il valait mieux se gîter sur les contreforts de Bregille. “Il nous est arrivé de prélever vingt sangliers en une journée à cette époque-là” se remémore un chasseur bisontin.
Couvert de buis parfois impénétrables, le massif de Bregille est un lieu idéal. Il devrait d’ici la fin d’année attirer de nouveaux sangliers à la recherche d’un endroit “paisible”. Ils sont prévenus : l’administration veille. E.Ch.
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