La Presse Bisontine 171 - Décembre 2015
BESANÇON 14
La Presse Bisontine n° 171 - Décembre 2015
ENQUÊTE
Entraide familiale Les familles se serrent les coudes Dans le Doubs, l’entraide au proche d’une même famille fonctionne. On est prêt à se rendre service pour garder un enfant par exemple, mais à condition que cela ne dure pas trop longtemps.
L’ observatoire de la famille de l’U.D.A.F. du Doubs a réalisé une enquête auprès de 5 000 ménages sur le thème des com- plémentarités entre les solidarités fami- liales et les solidarités publiques en supposant que le contexte économique actuel encourage l’entraide familiale gratuite. Au final, il ressort de ce travail “qu’il Secours Catholique 21 000 ménages en situation de pauvreté L e Secours Catholique vient de publier ses statistiques dʼaccueil en Bour- gogne-Franche-Comté. Il apparaît quʼà lʼéchelle de la grande région, le Secours Catholique “a rencontré dans ses accueils plus de 21 000 ménages en situation de pauvreté.” Ce chiffre est en diminution par rapport à celui de 2013. Cela sʼexplique par une politique dʼactions plus individuelles et dʼactions
29 % des personnes interrogées accom- pagnent un proche de façon quotidien- ne ou presque faute d’avoir pu trouver un service public de proximité capable de prendre à sa charge, au moins en partie, cet accompagnement, pour gar- der un enfant par exemple ou aider une personne dépendante. Si globalement l’entourage familial est prêt à se rendre disponible pour rendre service à un proche, c’est toujoursmieux lorsque la durée est réduite dans le temps.Le cas typique est celui des“Chic- oufs”, contraction de “chic ils arrivent, ouf ils repartent” , qui résume le senti- ment que des grands-parents ont à l’égard de leur(s) petit(s) enfant(s) lors- qu’ils en ont la garde. L’aide apportée par la famille peut générer des pro- blèmes dès lors qu’elle perturbe l’emploi du temps chez l’accompagnant ou qu’elle l’impacte financièrement. “L’attente des familles, c’est de faire en sorte que la collectivité les accompagne au quoti- dien avec des structures telles que des crèches, et elles tricotent tout le sur-mesu- re en cas de problème. C’est un senti- ment général qui ressort de l’enquête” ajoute Catherine Ème. L’observatoire de la famille indique encore que même s’ils sont volontaires, 49 % des Doubiens ont déjà rencontré des difficultés à aider un proche.Aucu-
existe une importante entraide entre les membres d’une même famille.Mais elle est le plus souvent ponctuelle. Cela n’est pas une question de catégorie sociale, mais plutôt la conséquence d’un servi- ce public de proximité qui n’est pas dis- ponible” résume Catherine Ème, char- gée de mission pour l’observatoire de l’Union départementale des associa- tions familiales duDoubs.Dans le détail, dʼaccompagnement avec des aides moins nombreuses mais plus élevées et plus ciblées afin dʼêtre plus efficace dans la lutte contre la pauvreté. Les prin- cipales demandes faites au Secours Catholique sont des demandes dʼécoute, de conseil et dʼaccueil, ainsi que des demandes dʼaide alimentaire lesquelles ont pourtant de plus en plus tendance à être prises en charge par dʼautres associations. Enfin, 8 ménages ren- contrés sur 10 au Secours Catholique ont été adressés par des services sociaux. 66,4 % des personnes aidées en 2014 sont de nationalité française, 11,3 % du Maghreb, et 7,2 % dʼEurope de lʼEst. 64,9 % des personnes ont entre 25 et 50 ans.
L’observatoire de la famille de l’U.D.A.F. a sondé 5 000 ménages. Plus de 600 ont répondu à l’enquête.
ne catégorie de population n’est plus touchée qu’une autre. “Deux éléments les mettent particulièrement en péril : la fréquence de l’aide fournie et lemanque de soutien de la collectivité.” Plus de la moitié des personnes interrogées sont
à la recherche d’information pour accom- pagner leur proche. 25 % des accom- pagnants aimeraient un soutienmoral de la part d’un tiers ou le conseil de pro- fessionnels. T.C.
Made with FlippingBook flipbook maker