La Presse Bisontine 169 - Octobre 2015

LE GRAND BESANÇON

33 La Presse Bisontine n° 169 - Octobre 2015

Des pommes plein les paniers ! La cueillette libre des pommes rencontre un franc succès dans le verger de la Grange Mélot. Les maraîchers envisagent déjà de renouveler l’opération l’année prochaine en ouvrant la cueillette aux légumes. MAMIROLLE La Grange Mélot

RUREY

Un resto dans un poids lourd

Bienvenue à la table itinérante d’Éric Dubrez Pendant plus de deux ans, Éric Dubrez a trans- formé un semi-remorque

truck , comprenez une table d’hôtes itinérante. Ce bricoleur ingénieux, ancien salarié du bâtiment reconverti depuis en pizzaïolo, a transformé la remorque de son camion en une structure modulable. Elle se déploie pour prendre la for- me d’un mobile home dans lequel il a aménagé une piz- zeria confortable d’une tren- taine de couverts (il y a même un plancher chauffant). “Je ne fais pas dans le conventionnel, je l’avoue” s’amuse Éric Dubrez qui a travaillé pendant deux ans et demi sur ce projet. “Je

vais aller de village en village, là où il n’y a pas de commerce, pour apporter un service qui n’existe pas ou qui n’existe plus” ajoute le commerçant itiné- rant. Il abandonnera donc, au moins pour un temps, la ven- te à Rurey de pizzas à empor- ter qu’il cuit au feu de bois grâ- ce à un four mobile. L’itinéraire d’Éric Dubrez dépendra de la demande qui peut venir d’une association par exemple comme d’une mai- rie. “J’aime cette vie de noma- de. Mon bonheur, c’est de ren- contrer des gens” dit-il. L’expérience n’est pas nouvel- le pour le commerçant. Il y a quelques années, avant de se sédentariser, Éric Dubrez a parcouru les routes de Franche- Comté avec un resto ambulant qu’il avait déjà aménagé dans un semi-remorque. Ce nouveau projet ne sera sans doute pas le dernier. Son rêve est de fai- re un jour un road show (évé- nement sur la route) en se déplaçant avec un camion cus- tomisé à l’effigie d’une grande marque qui communiquerait par ce biais d’une manière ori- ginale. T.C.

D ans quelques jours, Éric Dubrez quittera Rurey pour prendre la route au volant de son 38 tonnes sans destination précise. Il s’en va pour sillonner les routes de France et s’arrêter là où on l’appellera. Car son poids lourd n’est pas tout à fait comme les autres. Il en a fait un home en pizzeria. Bientôt, il sillonnera les routes de France et s’arrêtera là où on le demandera.

I sabelle Cerisier et Lionel Bideaux ne s’attendaient pas à un tel engouement en invi- tant les particuliers à cueillir librement les pommes du verger de leur exploitation agricole,pro- posées au prix de 1 euro le kilo quelle que soit la variété. “Les gens viennent avec un cabas ou avec une cagette qu’ils remplis- sent. En deux jours, environ 1,5 tonne de pommes a été écoulée. Cela fait plaisir” remarque Isa- belle Cerisier. La cueillette libre est ouverte jusqu’à lami-octobre. Le succès de l’opération donne des idées aux deux maraîchers qui envisagent d’organiser le même service pour les légumes dès l’année prochaine. Les projets ne manquent pas à la Grange Mélot, la ferme où se sont installés Lionel Bideaux et Isabelle Cerisier il y a un an seu- lement. Ils exploitent 16 hec- tares répartis entre les vergers, lemaraîchage,et la culture céréa- lière. Le bilan de cette premiè- re année est plutôt positif. “Nous avons investi dans notre outil de travail, dans les serres en parti- culier. On a les moyens de fonc- tionner correctement” remarque Lionel Bideaux. Leurs jardins

Lionel Bideaux et Isabelle Cerisier proposent aux particuliers de venir cueillir librement les

pommes de leur verger

(1 euro le kilo).

ont plutôt bien donné cette sai- son malgré la chaleur et les dif- ficultés d’arrosage. Les deux professionnels candi- dats au label bio pour leur exploi- tation sont encouragés dans leur travail par les clients qui se pré- sentent au magasin pour ache- ter les fruits et les légumes en vente directe. “Je viens là tout simplement parce que je trouve des fruits et des légumes qui ne sont pas calibrés comme dans la grande distribution, et qui ont du goût. En me fournissant ici, je contribue à soutenir l’agriculture locale. C’est impor- tant par les temps qui courent” remarque Nathalie en glissant

dans son panier les tomates qu’elle vient d’acheter. “Et au moins, je sais ce que je mange !” enchérit Martine. La Grange Mélot répond à la demande des consommateurs qui sont de plus en plus nom- breux à se tourner vers les cir- cuits courts pour acheter les fruits, les légumes, les fromages, la viande même. À la Grange Mélot, ils trouveront prochai- nement de la farine à pain, pro- duite à partir des céréales cul- tivées sur place. Une manière pour Lionel Bideaux et Isabel- le Cerisier de créer de la valeur ajoutée à partir d’un produit qu’ils cultivent.

Éric Dubrez devant son semi-remorque restaurant, prêt pour le départ. En dehors du service, il vivra à l’étage.

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