La Presse Bisontine 169 - Octobre 2015

BESANÇON 14 STATIONNEMENT

La Presse Bisontine n° 169 - Octobre 2015

Expérimentation La vidéo-verbalisation arrive à Besançon

L’immense parvis de la gare Viotte est réservé aux taxis. Tout contrevenant qui s’y aventurerait avec son véhicule sera automatiquement verbalisé. Une caméra filmera les plaques d’immatriculation.

L aVille de Besançon confir- me l’information : “Un site est effectivement envi- sagé pour cette mise en place car des problèmes récur- rents sont rencontrés et les pan- neaux nombreux et les passages de police fréquents ne suffisent pas à faire respecter les inter- dictions” commente la direction de la police municipale. Ce site, c’est le parvis de la gare de Besan- çon-Viotte. Dotées de caméras, ces dernières seront les mou- chards de la police. Après avoir capté les plaques d’immatriculation, le système transmet directement l’amende au domicile de l’automobiliste. “Il s’agit d’une possibilité d’usage réglementaire de la vidéo-pro- tection” complète la direction de la police bisontine qui déroule les arguments en faveur de cet- te expérimentation : “Les trans- ports sont régulièrement bloqués du fait des véhicules enmauvais stationnement avec les consé- quences sur la régularité des voyages mais également sur la sécurité et l’accessibilité des per- sonnes transportées (autocars éloignés des quais aménagés du fait de la présence d’automobiles

en stationnement irrégulier…).” Ce nouveau dispositif de vidéo- verbalisation entrera en vigueur “dans les prochaines semaines” annonce la police sans plus de précisions. Ce projet, s’il est approuvé par les taxis ou les cars de transport de voyageurs qui sont parfois bloqués par des automobilistes indélicats, n’est pas du goût de tout le monde. Buraliste en face de la gare, Claudine Schacherer désapprouve. “Avec tous les tra- vaux qui ont été effectués dans le périmètre de la gare, il est deve-

interdit ici. Les voitures se garent sur nos emplacements ! En pério- de d’affluence, on ne peut pas faire notre métier correctement. On cherche une place… et on se fait encore engueuler” témoigne un taxi. Lorsque l’on annonce aux professionnels que des P.V. seront dressés, ils se montrent dubitatifs : “Baliverne, lâche un d’eux. Les policiers municipaux viennent et ne verbalisent pas les véhicules qui n’ont rien à fai- re ici malgré le fait que c’est 4 points en moins sur le permis.” Selon eux, la vidéo-verbalisa- tion n’améliorera pas la situa- tion : “Il faut une barrière pour empêcher les voitures de sta- tionner ici et une meilleure signa- lisation du dépose-minute.” La vidéo-verbalisation s’étend de plus en plus en France. Plus de 50 villes l’ont déjà adoptée. Ce procédé vise à filmer grâce aux caméras de surveillance toutes les infractions de sta- tionnement, le non-respect des distances de sécurité ou le fran- chissement d’un feu rouge. La première expérimentation est apparue à Draguignan en 2008 afin de verbaliser les véhicules stationnés en double file dans

nu impossible pour mes clients de se garer. La mairie avait laissé entendre que ce par- vis pourrait servir d’arrêt temporaire pour les clients de nos commerces. Et on s’aperçoit qu’il n’en sera rien.” Sur le parvis de la gare Viotte, les taxis alternent entre colère et espoir : “Personne ne respecte les inter- dictions et le sens

“Il est devenu impossible pour mes clients de se garer.”

Les taxis, favorables à la répression, réclament une barrière devant le parvis.

le centre-ville. L’expérience a été reprise dans la ville de Cannes en 2009 puis à Nice au cours de l’année 2010. Depuis, de nom- breusesmunicipalités ont rejoint le mouvement, comme Istres, Nîmes, Chartres,Aix-en-Pro- vence ou encore Marseille

et Paris. Dans toutes ces villes, ce sont essentiellement les infrac- tions au stationnement qui sont verbalisées, sauf à Paris, où la circulation sur les voies de bus et le franchissement de feu rou- ge peuvent aussi faire l’objet d'un P.V. Le développement de

la vidéo-verbalisation s’étend aussi aux autoroutes. Sur l’A7 à Marseille, sur l’A1 et l’A6 en région parisienne, la vidéo-ver- balisation permet de sanction- ner les conducteurs qui circu- lent sur les voies réservées. J.-F.H.

POLITIQUE

Une initiative de Sylvie Thivet

Une association des maires ruraux du Grand Besançon en projet Sylvie Thivet, élue à Osselle et conseillère communautaire, veut créer une association des maires ruraux du Grand Besançon afin que les petites communes puissent faire davantage entendre leur voix à l’Agglo.

A u conseil communautaire, le débat est trop centré sur Besançon au goût de Sylvie Thivet. L’élue qui siège à l’Agglo pour Osselle où elle est première adjoin- te, voudrait que les communes rurales sortent de leur retenue pour prendre davantage de place dans les discussions et osent faire entendre leur voix. Elle fait donc une proposition ori- ginale pour rétablir une forme d’équilibre entre Besançon et les 57 autres communes de la C.A.G.B.

mais aussi des communes rurales qui ont des attentes qu’elles doivent réussir à exprimer en conseil communautaire. Aujourd’hui, elles n’osent pas les faire partager. Je ne sais pas pourquoi.” L’association jouera un double rôle de cataly- seur des projets des communes rurales et de porte-voix pour les défendre à la C.A.G.B. pour qu’elle y apporte son concours. “Je pense notam- ment à des structures multi-activités ou à une salle polyvalente à mutualiser. Ce sont des équi- pements qui contribuent à entretenir une dyna- mique dans nos villages malmenés par la loi N.O.T.R.E. Aujourd’hui, ces demandes ne sont jamais formalisées en Conseil communautai- re. Je ne suis même pas certaine qu’elles le soient dans les différentes commissions. Je le regrette car les maires sont plein de bonne volonté. Ils ont des idées, ils ont l’envie d’agir mais ils n’en ont pas toujours les moyens.” Sylvie Thivet contactera tous les maires début novembre avec l’espoir de donner corps à cet- te association. Elle espère au moins en réunir une douzaine pour commencer. En revanche, si elle est à l’origine de cette initiative, la conseillère communautaire d’Osselle ne pour- ra pas porter cette association puisqu’elle n’est pas maire.

Son idée est de créer une asso- ciation des maires ruraux du Grand Besançon, comme il en existe dans d’autres aggloméra- tions à l’exemple du Mans. “Mon but n’est pas d’entrer en opposi- tion avec Besançon ou avec Jean- Louis Fousseret car on sait que nos villages ne pourraient rien individuellement sans le soutien de l’Agglo” prévient d’emblée la conseillère divers droite. “J’observe simplement que l’on subit un peu la politique bison- tine qui s’impose à la C.A.G.B. Or, il n’y a pas que Besançon à la communauté d’agglomération,

“On subit un peu la politique bisontine.”

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