La Presse Bisontine 169 - Octobre 2015

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 169 - Octobre 2015

BREGILLE

La tournée des quartiers Le grand oral de Jean-Louis Fousseret Déconstruction de la friche de la Rhodia, lancement de l’opération des Vaîtes, avenir de l’ancien hôpital

Saint-Jacques… Pendant plus d’une heure le 11 septembre à Bregille, Jean-Louis Fousseret a énuméré les grands dossiers en cours de la municipalité. Mais c’est un autre sujet qui ce soir-là a lancé le débat dans la salle.

A près une année de mandat, Jean-Louis Fousseret s’est engagé à visiter chaque quar- tier de Besançon pour échan- ger avec les habitants et écou- ter leurs remarques. Des visites en immersion, souvent menées au pas de charge, mais qui ont le mérite d’exister à une époque où l’on reproche à la clas- se politique de ne plus être en prise directe avec le terrain.Ainsi, le 11 sep- tembre, il a rencontré les Bisontins du secteur des Clairs-Soleils, Vareilles, Prés-de-Vaux et Bregille. Le soir, ils étaient une soixantaine à assister à la réunion publique animée par Monsieur Fousseret accompagné pour l’occasion de plusieurs de ses adjoints. Pendant plus d’une heure, l’élu a présenté la situation de Besançon, déclinant un à un les projets engagés et ceux à venir. Parmi les grands chan- tiers attendus, il y a celui de l’aménagement des Vaîtes, une opéra- tion immobilière de plus de 1 000 loge- ments “qui va démarrer l’année pro- chaine.” L’autre sujet important est celui de la reconversion de l’hôpital Saint- Jacques “pour lequel on a de grands projets et qui s’achèvera dans quinze ans.” Un autre dossier qui concerne en premier chef les habitants du quartier visité est la démolition de la friche indus- trielle de la Rhodia aux Prés-de-Vaux. Après des années de procédures (il y a toujours des recours judiciaires), la vil- le en est devenue propriétaire pour l’euro symbolique “sachant que la décons- truction coûtera entre 3 et 5 millions d’euros. Nous conserverons seulement les bâtiments qui ont une valeur patri- moniale” a rappelé lemaire.Mais il fau- dra patienter encore quelques années avant de voir s’effondrer l’ancienne “cathédrale” industrielle. Au cours de sa présentation, Jean-Louis Fousseret a encore abordé les ques- tions de la sécurité publique, de la vidéo- protection à laquelle il est favorable, de la gestion de l’eau et des déchets. Il a évoqué, pêle-mêle, la démocratie par- ticipative, la culture et le sport, un sec- teur où les dirigeants de club “doivent

se rendre compte que l’époque de l’argent facile est terminée, en tout cas à Besan- çon. Nous soutenons les clubs qui for- ment les jeunes d’ici.” Le maire s’est prononcé également sur le rôle que doit désormais jouer la ville, privée de son titre de capitale régionale au profit de Dijon, dans le cadre de la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté. “On ne se faisait pas trop d’illusions car Dijon est une ville plus grosse que Besançon et plus proche de Paris. Mais pendant trois mois, nous avons ferraillé avec Maire-Guite Dufay pour conser- ver ici la D.I.R.E.C.C.T.E., la D.R.E.AL., le Rectorat. Je ne veux pas que la ville devienne une sous-préfecture. Nous devons conserver notre capacité

Jean-Louis Fousseret : “Je ne veux pas que la ville devienne une sous- préfecture.”

le public qui écoutait le maire lancé dans un monologue teinté de satisfac- tion. C’est une tout autre affaire qui ce soir-là a fait sortir de leurs gonds des habitants du quartier : la sup- pression de la navette qui transporte

les enfants entre l’école des Prés-de- Vaux et celle de Bregille. Une préoc- cupation du quotidien qui pour les parents d’élèves dépasse toutes les autres (voir encadré). T.C.

d’entreprendre. Nous devons continuer à nous développer, et pour cela il faut continuer à construire.” Tous ces grands sujets, qui sont por- teurs d’enjeux pour l’avenir, n’ont pas franchement suscité de réactions dans

ÉDUCATION Mobilisation des parents d’élèves Ils disent “non” à la suppression de la navette

nent pas la décision de la mairie, qui selon eux sera lourde de conséquences. Tout d’abord, la suppression de la navette le midi obligera les familles qui n’auront pas de solution de transport à mettre leurs enfants à la cantine. “Des assistantes maternelles vont perdre 50 % de leurs revenus avec la suppression de cette navette. Moi, je vais perdre ma nounou” annonce unemaman. “Ce que je déplore, c’est qu’on ne nous laisse pas le

la cantine !” a tenté de temporiser Jean-Louis Fous- seret. “Je dois gérer au mieux les intérêts de cette ville” a-t-il ajouté rappelant que le budget global de l’école dans les comptes de la municipalité est de 11 millions d’euros. Ce qui semble poser problème, c’est le coût de cet- te navette qui bénéficie à une quarantaine d’enfants : environ 60 000 euros par an. Les parents dont les bambins en bénéficient estiment que la collectivi- té peut supporter cette somme au regard du ser- vice rendu. “Ce n’est pas un luxe, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire” dit un papa. Il en veut pour preuve que cette navette a été mise en place en 2008 pour éviter la fermeture de l’école des Prés-de-Vaux. La supprimer en 2016 revien- drait à prendre le risque de mettre en péril des classes. “Pour des raisons pratiques, des parents des Prés-de-Vaux préféreront mettre leur enfant en pri- maire à l’Helvétie ou à Rivotte, plutôt qu’à Bregil- le” redoute un parent. Jean-Louis Fousseret a entendu ces arguments. Il a indiqué que si la suppression de la navette le midi était actée, il était disposé à discuter de l’avenir de ce moyen de transport pour la rentrée 2016. En cas d’arrêt définitif de ce bus, la solution évoquée pour- rait être de créer des classes à plusieurs niveaux.

L e 11 septembre, en réunion publique à Bre- gille, des parents d’élèves ont demandé des comptes au maire Jean-Louis Fousseret sur l’intention de lamunicipalité de supprimer la navet- te qui assure la liaison quotidienne entre l’école maternelle des Prés-de-Vaux et l’école primaire de Bregille. Ce bus véhicule à Bregille les enfants des Prés-de-Vaux scolarisés en primaire, et descend aux Prés-de-Vaux les enfants de Bregille scolari- sés enmaternelle. Pour l’instant, le service de trans- port gratuit est assuré le matin, le midi et le soir. Le 30 juin, les parents d’élèves ont reçu un cour- rier de la municipalité leur indiquant que l’organisation allait changer. “On nous a annoncé que le voyage du midi allait être supprimé à partir des vacances de Toussaint et qu’il n’y aura plus de navette à compter de la rentrée 2016” s’insurge une mère de famille. Les parents d’élèves ne compren- Les parents d’élèves demandent à la muni- cipalité de revenir sur sa décision de sup- primer la navette qui effectue les liaisons le matin, le midi et le soir entre les écoles de Bregille et des Prés-de-Vaux.

choix. Personnellement, je n’ai pas envie d’imposer 9 heures d’affilée de vie en collectivité à mes enfants. Je veux qu’ils aient un temps calme le midi” ajoute une autremère de famil- le. De son côté, Guy a fait son cal- cul. “J’ai une petite-fille en primai- re et un petit-fils en maternelle aux Prés-de-Vaux. Si on supprime la navette, je vais faire 100 kilomètres par semaine pour véhiculermes petits- enfants à l’école. Comment feront les gens qui n’ont pas de voiture ?” s’inquiète le retraité membre du Conseil Consultatif d’Habitants.“Ce n’est quandmême pas le seul endroit de France où les enfants mangent à

Navette supprimée le midi pour commencer.

FRANOIS ZAC La Planche 8, rue Belleville

SAÔNE ZAC La Gare 5, rue du Petit Frêne

Du 01/09/15 au 30/09/15

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online