La Presse Bisontine 165 - Mai 2015

34 LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Bisontine n°165 - Mai 2015

L’ÉLU DU MOIS

Ludovic Fagaut

La politique lui va si bien Au conseil municipal de Besançon, il siège dans l’opposition. En revanche, au Conseil départe- mental, il a intégré l’exécutif. À 37 ans, Ludovic Fagaut fait partie de la nouvelle garde montante de l’U.M.P. Petit à petit, il gagne ses galons.

Ludovic Fagaut (U.M.P.) fait partie des nouveaux élus pleins d’ambition et d’idées qui émergent sur l’échiquier politique local.

B eaucoup de Bisontins ont découvert Ludovic Fagaut lors de la campagne des élections municipales de mars 2014. L’homme alors âgé de 36 ans qui pointait en cin- quième place sur la liste du can- didat U.M.P. Jacques Grosperrin a surpris par son implication et son assurance. Un comportement qui dévoilait à la fois son tem- pérament combatif, mais aussi une expérience tirée de presque vingt ans de militantisme au R.P.R. tout d’abord, à l’U.M.P ensuite. Après avoir œuvré dans le silla- ge de ses pairs à droite, Ludovic Fagaut est sorti de l’ombre en devenant à son tour candidat. Il l’avait été en 2008, aux côtés de Jean Rosselot, mais son nom apparaissait en queue de liste. À l’époque, l’aventure électorale tourna au fiasco pour cette équi- pe mal préparée, qui se fit lami- ner dans les urnes face à un Jean- Louis Fousseret réélu dès le

premier tour. C’est donc Jacques Grosperrin qui lui a donné sa chance pour de bon en l’invitant à rejoindre son groupe lors des dernières élections municipales. Les deux hommes se connaissaient de longue date. Ils se sont rencon- trés à la l’U.F.R.-S.T.A.P.S. de Besançon : le judoka Grosperrin enseignait au footballeur Fagaut qui suivait des cours pour deve- nir professeur de sport. “C’est le milieu sportif qui m’a d’abord

didat Grosperrin s’est fait presque natu- rellement. Cette fois, la droite était pré- parée, organisée, animée par l’envie de la victoire. Elle avait réussi l’union avec le centre. Bref, elle avait tout pour gagner. À l’arrivée, Besançon, bastion du socialisme, vacillera. Mais la ville ne tombera pas sous la percée de la droite qui fut coupée dans son élan par le Front National présent au second au tour. “Ce n’est pas passé loin. Nous avons créé une belle dynamique à Besançon. Il y a eu une déception c’est vrai, car nous avions suscité beaucoup d’attentes lors de la campagne. Nous étions déçus surtout pour tous les électeurs qui ont

défaite cuisante des Bleus. Mais ce jour-là, Fagaut a marqué le seul but de la France et la Marseillai- se a retenti dans une salle de 8 000 personnes. Inoubliable ! “Le sport m’a servi dans mon engagement politique” avoue le footballeur qui joue encore à Montfaucon. Le 26 avril, on le retrouvera au départ de la Diagonale du Doubs. Son investissement sur le canton Besançon 5 a donc payé. Il a enle- vé le mandat, rejoignant ainsi les élus de l’union de la droite et du centre qui ont fait basculer le Département du Doubs. “C’est la proximité avec les gens qui est importante. C’est ce lien que je veux entretenir. Avec mon équipe, nous allons organiser régulière- ment des permanences dans les communes du canton pour que les citoyens puissent venir nous ren- contrer et nous faire part de leurs observations.” Dans la nouvelle assemblée, il a même hérité de la vice-présidence en charge des col- lèges, du sport et de la culture. Un rôle politique sur mesure pour ce prof de sport de métier, qui a évolué depuis vers des fonctions de direction. Ce père de trois enfants est en effet principal des collèges de Sancey-le-Grand et de Pierrefontaine-les-Varans, après avoir été principal adjoint au col- lège de Saône. “Je n’oublie pas mon métier depuis que je suis élu. Je fais la part des choses. Mon rôle est d’être aussi au côté des élèves pour les accompagner dans leur parcours scolaire.” Âgé de 37 ans, Ludovic Fagaut fait partie de cette nouvelle géné- ration d’élus, gonflée d’ambition et d’idées, qui émerge sur l’échiquier politique local et sur laquelle il faudra compter dans les années à venir à Besançon. Sa place dans l’exécutif départemental renforce sa position au conseil municipal où jamais le banc de l’opposition n’avait été aussi fort politiquement (il y a désormais un sénateur et cinq conseillers départementaux en exercice sur des cantons en partie bisontins). Une évolution qui modifie les rap- ports de force au sein de la muni- cipalité. Attendons de voir main- tenant si Ludovic Fagaut est aussi habile pour avancer en politique qu’avec une balle au pied. Il est déterminé à gagner ses galons qui seront peut-être un jour ceux d’un capitaine. T.C.

voté pour nous.” Mais la défaite honorable de mars 2014 n’a pas ébranlé l’enthousiasme ni les convictions de Ludovic Fagaut qui siège désormais dans l’opposition au conseil municipal. Il est égale- ment élu au conseil commu- nautaire. Il en faut plus pour décourager ce militant, Juras- sien de souche, qui a débuté en politique au milieu des années quatre-vingt-dix, en soutenant à Dole le député-maire Gilbert Barbier. À l’époque, c’est dans le terreau familial qu’il a puisé les ressources nécessaires pour devenir militant. Ludovic Fagaut est issu de grands-parents exploi- tants agricoles et de parents d’un milieu modeste. “Mais ma famille est gaulliste annonce l’élu. Quand on vous inculque des valeurs républicaines de mérite, de travail, on ne peut que se tourner vers l’action politique. J’ai toujours eu du respect pour les personnes qui s’engagent par conviction” ajoute-t-il. Au lycée déjà, l’élève de Terminale B affi- chait son intérêt pour la chose publique en organisant, dans le cadre d’un projet de classe, des élections grandeur nature. Une manière de sensibiliser ses cama- rades à l’importance d’aller voter. La politique est dans l’A.D.N. de Ludovic Fagaut. Jacques Gros- perrin l’a mis en selle. Désar- çonné après la ruade des muni- cipales, il chevauche à nouveau et le galop lui réussit. Il a reçu l’investiture de son parti pour se présenter aux élections dépar- tementales de mars dernier sur le canton Besançon 5 en binô- me avec Catherine Cuinet, mai- re de LaVèze. Comme à son habi- tude, il s’est lancé avec détermination dans la campagne profitant du désaveu de la gauche en France pour battre son rival socialiste Yves-Michel Dahoui. “Nous avons frappé à toutes les portes des habitations du can- ton” dit-il. Ludovic Fagaut ne lâche rien. Jamais. C’est un com- pétiteur. En 1999, alors qu’il fai- sait partie de l’équipe de Fran- ce amateur de foot en salle, l’étudiant candidat au C.A.P.E.S. bossait ses cours dans l’avion qui l’emmenait à Singapour où il devait disputer un tournoi international indoor avec un premier match de rêve France- Brésil qui se soldera par une

Bio express Né le 6 août 1978 à Dole 1995 intègre le R.P.R. 1996 entre à l’U.F.R.- S.T.A.P.S. de Besançon 2000 décroche son C.A.P.E.S. 2002 adhère à l’U.M.P. 2008 candidat sur la liste de Jean Rosselot 2009-2013 principal adjoint au collège de Saône Depuis 2013, principal des collèges de Sancey- le-Grand et de Pierrefontaine-les-Varans 2014 est élu au conseil municipal dans l’opposition 2015 est élu au Conseil départemental. Il est vice-président

rapproché de lui, avant la politique. Ensuite, on parta- geait les mêmes idées, les mêmes valeurs. Il y a toujours eu un cli- mat de confiance entre nous” raconte l’ancien étudiant qui a décroché son C.A.P.E.S. à l’âge de 21 ans ! Son engagement dans l’équipe du can-

“Je n’oublie pas mon métier.”

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