La Presse Bisontine 164 - Avril 2015

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 164 - Avril 2015 40

LARNOD

Mademoiselle Anne Apprendre à lire l’heure…un jeu d’enfants

En lançant sa petite entreprise de création de montres pour enfants, un créneau laissé inoccupé par les grands industriels, Anne Frachebois a choisi de produire localement pour des questions de qualité. Avec une pédagogie adaptée, elle va faire gagner du temps aux enfants et aux parents.

nisme visible. Je devais avoir 10 ans.” Un âge déjà bien avancé quand on sait qu’elle a décidé de s’adresser aux enfants dès l’âge de 5 ans. C’est à ce moment-là que se fait l’apprentissage des heures, minutes, secondes. Celui de la prise de conscience du temps qui passe.Alors autant joindre l’utile à l’agréable en ayant aus- sitôt sa première montre et en apprenant ces concepts nouveaux en s’amusant. Une approche ludique qui permet de donner des repères temporels. “Si vous dites à un enfant on part dans dixminutes, ça signi-

ciales : l’aiguille des heures est repré- sentée par une tortue, lente, celle des minutes par un mouton, plus rapide, et celle des secondes par un lapin, très rapide.” En complément de la montre, dans un joli coffret, un petit livre vient raconter l’histoire de ces trois animaux qui font une course autour d’un arbre. Ce concept semble si bien fonctionner que d’autres déclinaisons sont en cours afin notamment de proposer un objet utilisable par les écoles… Et les idées ne manquant pas,Anne ne se contentera pas de satisfaire les plus jeunes.Mais chaque chose en son temps. Anne savoure déjà ce premier succès. “Les premiers retours que j’ai eus en lançant cette collection venaient des parents ou des grands-parents qui me félicitaient pour la méthode pédago- gique employée” explique Anne Fra- chebois, heureuse aujourd’hui d’avoir aussi des témoignages des enfants : “Ils sont avant tout heureux d’avoir une vraie montre qui leur donne un peu l’impression de franchir un cap.” Un objet utile et symbolique, preuve jus- tement que le temps passe et qu’à 5 ans déjà, le moment est venu de le com- prendre peut-être pour mieux l’apprécier.

D esigner industriel et graphiste d’expérience, Mademoiselle Anne, c’est le nom de son entre- prise, est aussi et surtout

maman de deux enfants. Elle a d’abord pensé à eux en concevant leur première montre, celle avec laquelle on apprend l’heure, et dont on aura le souvenir pen-

dant longtemps, parce que justement c’est la première. Et la sienne juste- ment ? “Bien sûr, jem’en souviens. C’était une Swatch transparente avec méca-

La fierté d’avoir sa première montre.

fie quoi pour lui ? Qu’il a le temps de regarder un film ou juste de se prépa- rer à partir ?” Le temps est en effet pour les enfants un concept complexe et abstrait. Alors pour faciliter l’apprentissage de la lecture de l’heure, Anne a décidé de s’appuyer sur des éléments ludiques et concrets. “J’ai créé des aiguilles spé-

Mademoiselle Anne propose une gamme de produits colo- rée et ludique pour apprendre l’heure aux enfants.

Mademoiselle Anne - 14, Route de la Maltournée à Larnod Tél. : 06 81 95 16 76 – mademoiselle.anne@free.fr www.mademoiselle-anne.fr

EN BREF

HORLOGERIE Au salon de Bâle du 19 au 26 mars “Nous voulons revenir à ce qui a fait le succès d’Émile Péquignet”

Macarons Le 20 mars a été déclaré “jour du macaron”. C’est une opération nationale au profit de l’association “Vaincre la mucoviscidose” à laquelle la pâtisserie Baud de Besançon, membre de la prestigieuse association Relais Desserts, participe. Des bénévoles de cette association seront présents dans les deux boutiques bisontines le 20 mars pour informer et sensibiliser les clients. Outre l’opération phare 1 don = 1 macaron, Baud propose également à la vente de jolis tabliers siglés au prix de 10 euros qui seront reversés à l’association Vaincre la mucoviscidose. Rens. 03 81 81 20 12. Concours La 17 ème édition du concours Talents B.G.E. de la création d’entreprise est lancée. Les porteurs de projet et nouveaux entrepreneurs ont encore un mois et demi pour enregistrer leur participation. Chaque année, plus de 1 500 entrepreneurs dans toute la France entrent dans la course. Ils ne seront plus que 100 chefs d’entreprise primés lors de la phase régionale et, parmi eux, 10 recevront en plus un prix national. Conditions d’inscriptions : avoir créé son entreprise entre le 1 er janvier 2014 et le 31 mars 2015. Les candidats doivent avoir été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise. Rens. 03 81 47 97 00.

L’entreprise horlogère Péquignet n’est pas sortie de la procédure de redres- sement judiciaire. Mais elle est en phase de reconquête des marchés sous l’impulsion de son nouveau directeur Laurent Katz. Elle sera présente à Bâle.

L a Presse Bisontine :Vous avez repris l’entreprise Péquignet en 2012 alors qu’elle était en redressement judiciaire. Com- ment se porte-t-elle aujourd’hui sachant que la procédure judiciaire s’étend sur dix ans ? Laurent Katz : La société n’est pas rentable. Mais cela fait partie de notre plan de marche. On savait en reprenant Péquignet qu’il y aurait quelques années difficiles. Nous sommes tou- jours dans une phase de recons- truction. Nous reprenons tout à zéro dans un contexte où la crise n’épargne pas l’horlogerie. L’important est que l’on tienne nos objectifs, même si nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir que cette entre- prise était dans un état de san- té plus dégradé que nous l’avions imaginé. L.P.B. : Quelle est votre stratégie com- merciale pour la marque ? L.K. : Nous voulons revenir à ce qui a fait le succès d’Émile Péquignet, à savoir des montres de bonne qualité, jolies, pour femmes et pour hommes, avec une présence plus forte auprès d’une clientèle féminine. En 2013-2014, nous sommes reve- nus aux fondamentaux de la marque. Nous avons travaillé sur de nouveaux designs, de

L.K. : Nous allons présenter une montre de plongée manufactu- rée. Les finitions sont particu- lièrement soignées et son prix est vraiment compétitif. J’espère qu’elle rencontrera un beau suc- cès. En dehors de Bâle, chaque saison nous essayons de mettre sur le marché soit des nouveaux modèles, soit des modèles exis- tants que nous avons amélio- rés. L.P.B. : Vous êtes attaché au Made in France qui estampille vos montres. Pourquoi ? L.K. : On assume le Made in France. Cela crée d’ailleurs des secousses sur certains marchés. Mais nous devons être cohé- rents avec la stratégie que l’on met en place. Nous avons pous- sé la chose jusqu’à changer le parc de voitures de société en prenant des voitures françaises et même des marques franc- comtoises. Les actionnaires de Péquignet croient au savoir-fai- re français. Philippe Spruch, notre actionnaire majoritaire a aussi racheté les 2/3 des actions de l’entreprise Guy Degrenne. L.P.B. : Émile Péquignet avait associé sa marque à l’équitation. Êtes-vous en quête d’une nouvelle association d’image ?

nouvelles collections en veillant à se maintenir dans un rapport qualité-prix répondant aux attentes du marché. Cela fonc- tionne plutôt bien.Nous sommes dans des gammes de prix qui s’échelonnent de 800 à 2 500 euros pour les femmes et de 800 à 1 200 euros pour les hommes. Péquignet est connue sur ce créneau-là. L.P.B. :Vous serez présent à Bâle pour la deuxième année consécutive depuis la reprise de la société. C’était impor- tant pour vous de revenir sur ce salon ? L.K. : Je n’ai pas assez de recul pour le dire.En2014,c’était notre première participation en tant qu’exposant. Nous avons pré- senté six nouvelles collections.

Tout était nouveau. Je sais que le fait d’être présent à Bâle ne nous don- ne pas un blanc- seing pour revenir sur le marché. En revanche, si vous n’êtes pas sur ce salon, vous n’êtes plus dans la cour- se. L.P.B. :Allez-vous pré- senter un modèle en particulier lors du salon 2015 ?

“On assume le Made in France.”

Laurent Katz est le président du directoire de l’entreprise Péquignet qui emploie 46 salariés. Pour l’instant 50 % de son activité est liée à l’export.

L.K. : Les milieux du cheval et du golf sont surinvestis par les marques horlogères. Par rap- port à notre stratégie, je crois plus aujourd’hui à une asso- ciation avec le savoir-faire fran- çais. Je cherche plutôt des gens

qui incarnent l’excellence fran- çaise pour représenter notre marque. Le chef cuisinier Yan- nick Alléno (3 étoiles au Guide Michelin) en fait partie. Il por- te une de nos montres. Propos recueillis par T.C.

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