La Presse Bisontine 164 - Avril 2015

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 164 - Avril 2015

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HISTOIRE

Trois ans de fouilles archéologiques

Besançon à la recherche de son passé chrétien

Un programme collectif sur trois ans vient de démarrer à Besançon. Les scientifiques se sont lancés à la recherche des églises médiévales chrétiennes de la ville. Premier défi : retrouver l’ancienne église Saint-Étienne à la Citadelle.

S ous les remblais, l’église ? “Vesontio Christiania”, c’est le nom de l’ambitieux projet de recherche officiellement lancé le 10 mars dernier à Besançon. Il s’agit

d’un programme sur trois ans, mené en partenariat entre le service archéo- logique de la Ville et le laboratoire chrono-environnement de l’Université de Franche-Comté, qui porte que la

topographie chrétienne de Besançon entre le IV ème et le XI ème siècle. Cette période médiévale est particulière- ment méconnue à Besançon, plus célèbre pour son patrimoine militaire et son riche passé antique. Cette étu- de se focalisera sur les constructions les plus emblématiques duMoyenÂge : les édifices religieux. “Nous avons ciblé plusieurs églises, détaille Marie-Lau- re Bassi, du service archéologie pré- ventive de la Ville : l’ancienne église Saint-Étienne qui a dû être édifiée vers le IV ème ouV ème siècle et que Vauban avait fait détruire complètement au moment de la construction de la Citadelle. Nous chercherons également l’ancienne égli- se Notre-Dame située à côté de la facul- té rueMégevand et des fouilles se concen- treront également dans le périmètre de la cathédrale Saint-Jean.” L’antique église Saint-Étienne serait à en croire les plans anciens, un vas- te édifice de 80 m de long et de 50 m de large, aussi grande que la cathé- drale Saint-Jean. Les chercheurs ont profité du récent descellement d’une plate-forme de béton supportant un carrousel pour enfants pour entamer les premiers sondages. Premier indi- ce encourageant : les ouvriers ont déga- gé une épaisse couche de remblais, prouvant que ce n’est pas la roche qui affleure directement à cet endroit et qu’il n’est donc pas impossible de tom-

Les fouilles ont démarré au front Saint-Étienne à la Citadelle de Besançon.

ber plus en profondeur sur les restes de la fameuse église Saint-Étienne. Parallèlement à ces premières fouilles

le plus connu de la ville. Nous sou- haiterions vraiment offrir cette connais- sance sur ce patrimoine méconnu” ajou- te Morana Causevic-Bully, du laboratoire chrono-environnement. Le second pôle principal de recherche qui occupera les scientifiques dès cet- te année sera l’église Notre-Dame de l’abbaye Saint-Vincent. Au 28, rue Mégevand, une prospection géophy- sique et des sondages archéologiques seront dès ce mois-ci et en juin pro- chain. J.-F.H.

démarrées ce mois-ci devant le front Saint- Étienne, des prospections géophysiques sont en cours sur les pelouses voi- sines à l’aide d’un appa- reil radar. “Le paradoxe, c’est que jusqu’à mainte- nant aucune investiga- tion géologique n’avait été menée ici à la Cita- delle alors que c’est le site

Un vaste édifice de 80 m de long et de 50 m de large.

Des prospections géophysiques à l’aide d’un appareil radar sont effec- tuées par un étudiant de l’Université.

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