La Presse Bisontine 164 - Avril 2015

BESANÇON 10

La Presse Bisontine n° 164 - Avril 2015

CYCLISME Morgan Kneisky “Ce titre de champion du Monde est le plus fort” Sacré champion du Monde 2015 de cyclisme sur piste en France, le Bisontin Morgan Kneisky est devenue une référence mondiale de son sport. Un succès qui pourrait lui ouvrir de nouvelles portes. Car la vie de champion n’est pas toujours rose.

La famille réunie autour de son champion. Louison, dans les bras de son tonton Morgan, a un exemple à suivre…

L es deux genoux posés sur le bois, il a embrassé la piste une fois la ligne d’arrivée franchie. Cet- te image d’un Français sacré champion du Monde de cyclis- me sur piste dans l’épreuve dite de l’Américaine a fait le tour des chaînes télévisées et de la presse dimanche 22 février. Pour Morgan Kneisky, rien n’était préparé. C’était une façon pour lui de remercier le Vélodrome créé à Saint-Quentin-en-Yve- lines où il a pu s’entraîner des mois durant avant cet événe- ment mondial. C’est son troi- sième titre de champion duMon- de. Il rentre dans un cercle très fermé. Rentré à Besançon, sa ville, où ses parents habitent,

plus belle épreuve. Le vélodro- me était plein. Cette fois, c’était vraiment émotionnellement le plus fort… L.P.B. :Peut-être parce que vos parents (Martial et Gisèle), votre petite amie, votre sœur, étaient près de vous ? M.K. : Il y avait effectivement ma famille mais aussi les membres de l’Amicale cycliste bisontine (club qui l’a formé) avec le Bel- ge (Pierre-Yves Bordy, son pre- mier entraîneur, Pascal Orlan- di). Toute cette ambiance, cela m’a donné des ailes et cela a fait passer la fin de course plus vite. Quand il a fallu faire l’effort pour faire la différence, ce fut déterminant.

le cycliste formé à l’Amicale cycliste bisontine a retrouvé avant d’enchaîner de nouveaux tours de roues, sur la route cet- te fois. Et peut-être pour les J.O. de 2016. Entretien. La Presse Bisontine : Ce troisième titre de champion du Monde a-t-il une saveur particulière ? Morgan Kneisky : Pour moi, ce titre est vraiment unique.Tous les ans, je me disais qu’il serait toujours plus dur d’être à nouveau champion du Monde. La première année (en 2009 à Pruskow alors qu’il a 21 ans), c’était une surprise. La deuxième fois (en 2013 àMinsk), c’était dans ma discipline pré- férée (l’Américaine). C’était la

portes vers le monde profes- sionnel même si je me sens bien dans mon équipe anglaise. C’est une belle expérience humaine : je me suis rendu là-bas la pre- mière semaine de mars pour fêter avec eux mon titre. Cela fait bientôt trois ans que j’y suis et j’ai ma vie en France. Je ne désespère pas de trouver une équipe pour disputer des courses internationales qui me font rêver.

remercié en vous invitant au conseil municipal. Vous n’oubliez pas qu’il y a toujours ce projet de piste voulu par l’amicale cycliste bisontine sur le site de Témis… M.K. : Si j’ai embrassé le vélo- drome à Saint-Quentin-en-Yve- lines, c’est aussi pour remercier la fédération qui nous a construit une piste. Vu qu’il n’y en a plus à Besançon, je me suis entraî- né exclusivement là-bas. L.P.B. : Un mot à nos décideurs bison- tins ? M.K. : Ma carrière est davanta- ge derrière que devant moi. Pour ma reconversion et aider les jeunes, une piste à Besançon, je l’aimerais bien ! Propos recueillis par E.Ch.

L.P.B. : À demain A 27 ans, ce maillot arc-en-ciel revêt une dimension par- ticulière ! M.K. : Chaque fois que l’on ramè- ne une médaille, on se dit que le travail paye… Tout le mon- de travaille mais disons que j’ai été récompensé pour le mien. Depuis quelque temps, je me posais des questions : jeme disais que je commençais à me faire vieux d’autant que les jeunes poussent. Ce titre m’a remoti- vé. Je n’ai pas eu de difficultés à remonter sur le home-trainer une fois rentré à Besançon. L.P.B. : Il vous a remotivé. Vous ouvri- ra-t-il de nouvelles portes vers des équipes professionnelles de renom ? M.K. : J’espère effectivement que cela m’ouvrira de nouvelles

L.P.B. : Lesquelles par exemple ? M.K. : Les classiques.

L.P.B. :Et si on vous demande de lâcher la piste ? M.K. : Tout me dépendra de ce que l’on me propose.

Les phrases-clés des élus Conseil municipal du jeudi 19 février Le replay du conseil Jean-Louis Fousseret rend un hommage appuyé à Roland Billot, le chef du service culture qui part en retraite : “Il avait les pieds dans la glaise, les mains dans le cambouis et la tête dans les étoiles. Cet homme a tout donné à cette collectivité au travers d’un parcours exemplaire.” Sur le budget 2015 et la hausse des impôts à l’agglomération, Pascal Bonnet (U.M.P.), ironique, s’adresse à Jean-Louis Fousseret : “Apparemment, le président de l’agglomération n’était pas informé de vos engagements de campagne.” Réponse du tac au tac du maire : “Comment un homme honnête comme vous peut raconter de tels mensonges ! Il y a en fait deux Bonnet : un Bonnet avec je discute sympathiquement en dehors du conseil et un Bonnet au conseil qui dit des mensonges.” “Bonnet blanc et blanc Bonnet” ajoute l’élu de droite. “Et il y a deux Fousseret aussi…” Aux élus de droite qui fustigent la politique économique du maire, ce dernier répond : “La différence avec vous, c’est que j’ai bossé 33 ans dans l’industrie. Alors me dire que l’économie n’est pas notre priorité…” Au sujet de la fusion des régions et du rapport Besançon-Dijon, Jean-Louis Fousseret hausse le ton : “Il n’est pas question d’accepter que tout aille dans une ville et rien dans l’autre. Jamais je ne l’accepterai. Sur cette question, je peux devenir hargneux si on me pousse.” Au chapitre des impôts locaux au sujet desquels le maire réaffirme son engagement de ne pas les augmenter, l’adjoint Christophe Lime apporte cette utile précision : “On doit avoir de la clarté par rapport à nos citoyens et dire que si nous maintenons les taux, ça ne signifie pas que les Bisontins ne paieront pas plus d’impôts car l’État augmente les bases.” Après l’intervention de Jacques Grosperrin sur la baisse des dotations de l’État, que Jean-Louis Fousseret ne peut que reconnaître : “Même vous vous ne m’énerverez pas. Et Dieu sait si des fois je pourrais m’énerver avec vous !” Jacques Grosperrin au sujet de la vente ratée de l’ancien conservatoire de Besançon : “Nous avons eu la désagréable surprise de voir le conservatoire en vente sur le bon coin : ça ne fait pas très sérieux Monsieur le maire.” Toujours Jacques Grosperrin s’adressant au maire : “En 2014 je m’interrogeais sur votre projet. En 2015, je m’interroge sur vos ambitions. Lancez des dossiers difficiles et nous saurons vous accompagner.” Philippe Gonon (U.D.I.) donne un bon point au maire : “Je ne reviens toujours pas de la grande braderie que Marie-Guite Dufay a lancée l’an dernier. Je reconnais volontiers que vous vous battez plus qu’elle pour défendre les intérêts de la capitale régionale.” L’écologiste Anne Vignot se lance dans une longue - et soporifique - explication sur la politique écologique de la ville. Le maire la coupe sèchement et s’adresse aux autres élus : “Est-ce que vous avez des questions ? Je dis ça parce que personne n’écoute…”

L.P.B. : Besançon votre ville vous a

BOXE

Khedafi Djelkhir, le retour

Avec “Khedou”, Besançon en route pour l’or olympique Le boxeur bisontin Khedafi Djelkhir est le premier athlète français qualifié pour les Jeux Olympiques de Rio en 2016. Il revient sur sa renaissance.

C’ est un retour tonitruant. Au moins aussi rapide que son direct du droit. À 31 ans, le boxeur bisontin Khedafi Djelkhir a obtenu sa qualification pour les Jeux Olympiques de Rio de 2016. Il l’a obtenue fin février en bat- tant l’Argentin Alberto Melian dans la catégorie des moins de 56 kg de l’A.P.B., compétition pro qualificative olympique, au Palais des Sports Marcel-Cer- dan de Levallois (Hauts-de-Sei- ne). C’était alors le premier ath- lète à être sélectionné pour les olympiades. Ce retour, seulement lui et ses amis y croyaient : “Il y a deux ans, quand j’ai décidé d’arrêter ma carrière, oui, j’étais au fond du trou. J’étais oublié” admet le

champion qui a déjà rapporté des J.O. une médaille d’argent. “J’ai su rebondir” dit-il. À l’annonce de la fin de sa car- rière en 2012, il avait choisi à 29 ans de se consacrer à son travail d’éducateur sportif qui le lie à la Ville de Besançon. “Quand Khedafi est venu nous voir à ce moment-là, il m’avait scotché sur samaturité et sa volonté de trans- mettre les valeurs de son sport. Il a sillonné Besançon pour ren- contrer les enfants” se souvient Jean-Louis Fousseret, le maire. Aujourd’hui, c’est un autre che- min qui attend le champion, désormais papa d’une petite fille. Sûr que sa “petite princesse” com- me il la surnomme regardera les exploits de son papa dont le pro- gramme promet d’être chargé

avant cette olympiade. “Il va devoir d’ores et déjà défendre sa ceinture mondiale” rapporte Sté- phane Hadjeras, président du Besançon Ring Athlétique, le club du champion qui dispose d’une salle d’entraînement à Lafayette. Khedafi viendra s’y entraîner lorsqu’il ne sera pas à l’I.N.S.E.P. à Paris ou avec son entraîneur. “Pour notre club, Khedafi est un modèle. Il l’est même pour tous les sportifs : qui peut se targuer de participer à trois olympiades ?” fait remarquer le président du club qui n’a pasmanqué l’occasion de demander une aide en maté- riel de la part de la Ville. Moti- vé comme jamais,“Khedou”répé- tera ses gammes dans la salle bisontine et à Paris.

Khedafi Djelkhir (2 ème en partant de la gauche) ici en présence de Stéphane Had- jeras, Abdel Ghezali (adjoints aux sports) et

Jean-Louis Fousseret.

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