La Presse Bisontine 162 - Février 2015

BESANÇON

16 La Presse Bisontine n° 162 - Février 2015

QUARTIER Rénovation de la Grette Aux “408”, 52 familles font leurs valises Elles seront relogées dans ou en dehors du quartier. Seul bailleur social à gérer les trois immeubles, Grand Besançon Habitat (G.B.H.) va fermer la barre au numéro 13, à moitié vide. La détruira-t-elle ? Décision en mars.

Pascal Curie, président de G.B.H. : “On n’abandonne pas les 408. On a rouvert une antenne début janvier.”

L a rénovation urbaine n’est pas un vainmot aux“408”. Seul véritable quartier bisontin à ne pas avoir bénéficié de l’A.N.R.U. (lire par ailleurs), la Grette, et ses 500 logements, va changer de peau. Va-t-elle éliminer l’une des trois grandes barres ? “C’est un peu tôt pour répondre, dit Pascal Curie le président de Grand Besançon Habitat qui gère ces immeubles. Ce n’est pas G.B.H. qui décidera de la déconstruc- tion mais ce sera le fruit d’une décision globale.” La décision sera prise en mars. Le nerf de la guerre, c’est bien évidemment l’argent : déconstruire coûte 10 000 euros par logement. Réno- ver : c’est 40 000 euros par loge- ment, soit près de 3 millions d’euros pour le seul quartier. Le bailleur social a conscience de l’urgence : soit la Grette se rénove, soit elle se meurt. L’immeuble du numéro 13 (celui dont le toit est coupé) est à moi- tié vide. Seulement 52 familles vivent à l’intérieur et une par-

Zoom Le N.P.N.R.U., une

“chance” pour Besançon J ean-Louis Fousseret, maire et président dʼagglomération, se “réjouit de la décision unanime du Conseil dʼadministration de lʼAgence nationale de la rénovation urbaine (A.N.R.U.) qui place Planoise parmi les 200 quartiers dʼintérêt national et la Cité Brûlard parmi ses 55 quartiers dʼintérêt régional retenus dans le cadre du Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain (N.P.N.R.U.).” En clair, les deux quartiers bénéficieront dʼargent pour se réno- ver. Combien ? Cela dépendra des projets engagés par la col- lectivité même si certains estiment que chaque quartier retenu peut espérer 12 millions dʼeuros. Rappelons que le précédent plan a permis la création du Centre Mandela à Planoise, la des- truction du Tripode, les aménagements devant le Collège Dide- rot, etc. “Mais beaucoup reste encore à faire dans ce quartier de 22 000 habitants” admet le maire, rejoint par son adjoint Nicolas Bodin et Karima Rochdi, vice-présidente à lʼagglomération. “Une partie des fonds pourra aussi servir à dʼautres secteurs comme Novillars dans le Grand Besançon” dit cette dernière.

tie du bâtiment (la droite) est abandonnée. Des vitres cassées ont été remplacées par des pan- neaux en bois. Cette vacance de logement de 55 % “coûte cher et pose problème en terme de sécu- rité. La perte financière a été de 250 000 euros en 2013 et sera vraisemblablement de

a été contraint de blinder les portes des appartements vides afin d’éviter les squats. Dès qu’elle en aperçoit un, elle inter- vient dans les 48 heures avec la police pour déloger les personnes, seule solution rapide évitant le recours à un huissier. Les 52 familles seront reçues et aidées : “Certaines veulent partir du quar- tier, d’autres veulent rester, témoigne le directeur de G.B.H. Yves Daouze. On va les accom- pagner et faire attention au taux d’effort qu’elles devront payer dans leur nouveau logement.” Le bailleur prend financière- ment à sa charge le déménage- ment. Premiers départs finmars. Preuve qu’il n’abandonne pas le quartier, le bailleur a rouvert lundi 5 janvier l’antenne des 408

qui avait été fermée suite à de nombreux incidents gratuits. Une permanence est ouverte 2 heures par jour. Elle pourrait s’étendre. Un gardien est éga- lement de retour. “Notre but est de revenir sur le terrain même si 80 personnes (sur les 125 à G.B.H.) y sont déjà” témoigne le président. Se posera légitiment la question de la destruction de la seconde barre (celle située sur le contrefort de la butte) à un moment où ce type de logements ne convient plus aux locataires. Trop grands, mal isolés, ils sont mal aimés. Seule une chose res- te ici : l’identité d’un quartier qui est attachée au cœur de cer- tains habitants.

560 000 euros en 2014” annonce le président deG.B.H. Le bailleur social doit réagir pour évi- ter ces “pertes de charge” liées au chauffage, à l’entretien des ascenseurs, pour un bâtiment àmoi- tié vide. Du côté de la sécurité, G.B.H.

“560 000 euros de perte en 2014.”

E.Ch.

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