La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

24 DOSSIER I

La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

Coluche coiffe, et écrit les lettres de motivation Depuis peu, l’aide des Restos du Cœur de Besançon n’est plus uniquement alimentaire. C’est une aide à la personne. Des bénévoles sont spécialisés dans l’aide au retour à l’emploi, l’octroi de microcrédits ou la coiffure. Restos du Cœur L’aide à la personne prend un autre sens

Nombre de repas distribués lors de la précédente campagne d’hiver Besançon : 148 175 soit 2203 adultes et 126 bébés Chalezeule : 58 818 soit 885 adultes et 40 bébés Ornans : 9 403 soit 139 adultes et 7 bébés

D ans l’une des salles des Restaurants du Cœur de Chalezeu- le, on trouve les tra- ditionnelles étagères remplies de victuailles distri-

buées les mardis et vendredis après-midi. Un peu plus loin, une porte donne accès à une sal- le où cohabitent une bibliothèque et des bacs pour se laver les che- veux. Un salon de coiffure ici, ça détonne. Il est d’une grande aide à écouter la dizaine de béné- voles qui se relaient deux fois par semaine pour apporter de l’aide et un soutien psycholo- gique. “Les Restos du Cœur font de l’aide à la personne” résume Daniel Conversy, bénévole au centre. Un service qui plaît même s’il est difficile de recru- ter des bénévoles. Ils sont 66 à Chalezeule et 144 à Belin. Domi- nique Siron fait partie de ceux- ci. Coiffeur à la retraite jadis basé à Franois, Dominique don- ne de son temps dans le deuxiè- me centre des Restos, situé à Planoise. “Les gens apprécient. C’est très demandé” explique Jacques Martinet, qui confirme que les nouveaux services d’aide à la personne se développent. Il existe le désormais connu ser-

langue demeure le plus grand frein au retour à l’emploi.” Les Restos ne supplantent donc pas Pôle emploi. Le service de “Retour à l’emploi” est encore trop récent pour dire combien d’individus ont retrouvé la vie active mais il a le mérite d’aiguiller les bénéficiaires vers le bon chemin. En matière de solidarité, aucune aide n’est de trop. E.Ch. Jacques Martinet, président des Restos du Cœur du Doubs : “L’aide n’a jamais bais- sé depuis la création.” L’équipe des Restos du Cœur de Chazeleule accompagne les personnes à la recherche d’emploi, de C.V.

vice de microcrédit et les conseils bud- gétaires. Franck Possenti - à l’antenne de Cha- lezeule - a pour l’année 2013 finan- cé le projet de 4 per- sonnes. “Il y avait 26 demandes que nous ne pouvons pas toutes honorer car il faut que les personnes aient un minimum pour vivre” dit-il. Ces

Des liens renoués cent ans plus tard.

prêts à 1% entre 780 et 3 000 euros financent le passage du permis de conduire, une voitu- re, un achat d’électroménager. Mais l’autre aide, de taille, est celle à la rédaction de lettres de motivation ou de C.V. Les béné- voles appellent cela “le soutien retour à l’emploi”. Nombreux sont les bénéficiaires à ne pas maîtriser l’écrit. Les bénévoles les aident voire les orientent vers des organismes de forma-

tion ou des associations pour apprendre le français. Ils leur arrivent de régler aussi des conflits. “J’ai pu aider une per- sonne qui partait en retraite. Elle était en conflit avec son employeur, relate Daniel Conver- sy. Nous sommes là pour les remotiver même si nous nous sentons parfois démunis car même un emploi de manœuvre demande aujourd’hui une qua- lification. La barrière de la

Dominique Siron est coiffeur bénévole pour les Restos du Cœur.

Collecte Éviter les risques alimentaires L’ancien prof de médecine devenu Monsieur Propre Professeur de médecine à la retraite, Uyen Nguyen forme bénévolement les membres de la Banque alimentaire afin d’éviter les risques alimentaires chez les bénéficiaires.

L a Banque alimentaire du Doubs gère chaque jour des centaines de kilos de marchandises et transporte aussi bien des pro- duits frais que des boîtes de conserve. Si elle n’a - heureu- sement - jamais été condamnée pour “intoxication alimentaire”, elle prend garde à ne laisser aucun détail de côté lorsqu’el- le distribue les denrées récu- pérées dans les magasins. Il en va de sa légitimité et de sa res- ponsabilité. Il y a 5 ans, alors qu’il était enco- re professeur au C.H.R.U. de Besançon,UyenNguyen a accep- té d’offrir ses compétences et son temps pour former les béné- voles aux bonnes pratiques de l’hygiène alimentaire. C’est le “Monsieur propre et froid” de la

Banque alimentaire : “Quand un bénévole retient ces deux prin- cipes que sont le respect du froid et la propreté, c’est bien. C’est la base, car les personnes à qui nous donnons sont souvent plus

des procédés de transport : “Je demande aux bénévoles trans- porteurs de mettre moins de 30 minutes pour rapporter les ali- ments car après ce temps, les microbes doublent toutes les 20 minutes” explique le médecin. Il peut paraître comme tatillon. Il assume : “Des bénévoles me disent après les formations que ce que je demande est trop exi- geant. Disons que l’on doit tendre vers le meilleur afin de limiter encore davantage les risques.” Le professionnel suit à la lettre le guide des bonnes pratiques de l’hygiène, un livre de 130 pages. En matière de sécurité sanitaire, la Banque alimen- taire est aussi rigoureuse qu’un hypermarché.

fragiles que nous au niveau de la santé” résume l’ancien professeur de physiologie au C.H.R.U. de Besan- çon. Durant une jour- née de formation, il explique aux nouveaux venus les règles à res- pecter afin de ne pas casser la chaî- ne du froid. Il a demandé par exemple de revoir

Le guide des bonnes pratiques de l’hygiène.

E.Ch. Professeur de médecine à la retraite, Uyen Nguyen transmet ses connaissances aux bénévoles pour éviter les risques alimentaires.

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