La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

23

Banque alimentaire Collecte La Banque a besoin de renflouer ses “caisses” Basée à Besançon, la Banque alimentaire du Doubs distribue 1 400 tonnes de denrées à 56 associations. Face à l’augmentation des besoins et une aide qui tarde à arriver, certains produits manquent. Vendredi 28 et 29 novembre, elle espère regonfler ses stocks lors de la collecte nationale.

bien huilée, certes, mais qui doit sans cesse rechercher des sources d’approvisionnement.Grâce à la ramas- se opérée par 9 camions conduits par des bénévoles qui vont chercher les pro- duits frais jetés (mais consommables) par les hypermarchés, l’association réa- lise un tiers de son approvisionnement. “L’autre tiers provient des industriels et enfinde la collecte nationale qui se dérou- le cette année vendredi 28 et samedi 29 novembre” rapporte Gérard Ferrand, membre du conseil d’administration de la Banque alimentaire. Si des bénévoles gèrent la ramasse, les livraisons, l’association travaille avec cinq salariés permanents : “Notre bud- get était encore il y a peu de 90 000 euros… Nous sommes aujour- d’hui à environ 300 000 euros” témoigne le trésorier de la Banque alimentaire. Les craintes liées à la fin des subven- tions de l’Union européenne “sont aujour- d’hui dissipées” explique Gérard Fer- rand. La France a compensé le retard d’approvisionnement de l’U.E. “Nous étions tendus en riz et pâtes” avoue Arnaud Hincelin, délégué général de la Banque alimentaire du Doubs qui s’étend désormais en Haute-Saône et à Belfort.

I ci des boîtes de ravioli empilées les unes sur les autres, là-bas du riz. Plus loin, des salades et des fruits entreposés dans le rayon frais. L’entrepôt de la Banque alimentaire situé aux Prés-de-Vaux à Besançon res- semble à une société de logistique où

les palettes soigneusement rangées, à peine arrivées, repartent aussi vite. Près de trois tonnes de produits frais transitent ici avant de rejoindre les étals des associations de solidarité com- me le Cabas, le Secours catholique, la Croix rouge, Emmaüs…Une machine

Gérard Ferrand, bénévole membre du conseil d’administration de la Banque alimentaire.

La pénurie est toutefois quasi impos- sible. La Banque alimentaire a réussi à organiser un système de ramasse effi- cace dans de nombreux hypermarchés : “La seule limite est que nous aurons bientôt fait le tour de ces magasins et qu’il sera difficile d’aller plus loin” témoigne le délégué général. Les super- marchés donnent le surplus dont les dates limite de consommation sont proches. Il évite ainsi le gaspillage. À la Banque alimentaire ensuite de livrer au plus vite ses associations. “La der- nière fois, nous avons eu beaucoup d’artichauts que nous avons livrés par exemple à Planoise.Nos bénévoles expli-

quent parfois comment on peut les pré- parer pour les manger” explique Gérard Ferrand. Seule autorité capable de réaliser la ramasse de manière permanente, la Banque alimentaire a gagné en flexi- bilité. Toutes les associations qui s’approvisionnent ici reversent une som- me fixée à 11 centimes du kilo à la Banque alimentaire. Un versement “nécessaire” ne serait-ce que assurer le fonctionnement de la flotte de véhi- cules. Une véritable entreprise… qui emploie des salariés peu qualifiés afin de leur offrir une expérience. E.Ch.

Tous les jours, vers 11 heures, les 9 camions de la Banque alimentaire reviennent chargés d’aliments frais récupérés dans les hypermarchés de Besançon et du Doubs.

Grandes surfaces Des partenariats Quand la grande distribution joue le jeu T ous les matins aux alen- tours de 10 heures, le camion de la Banque ali- mentaire se gare devant le Plusieurs enseignes de grandes surfaces alimentaires du Grand Besançon ont noué des partenariats avec des associations caritatives. L’exemple de Carrefour-Valentin.

de la solidarité. C’est un “contrat de don de nourri- ture” qui lie le magasin Carrefour à la Banque alimentaire. La grande surface met gratuitement à la dis- position de l’association caritative des produits alimentaires dont la date limite de consommation arrive à expiration. “On peut également donner des produits dont la date est encore lointaine mais qui par exemple ont subi un choc ou dont l’aspect n’est pas tout à fait conforme pour le vendre. Nous avons juste interdiction de don- ner des boissons alcoolisées, des pro-

sin de Valentin soutient également d’autres causes comme celle du Secours Populaire. En octobre der- nier, l’hypermarché a collecté 320 kg de jouets et a donné, à partir de ses stocks d’invendus, “une dizaine de palettes de vêtements.Ce genre d’action fait vraiment partie de la culture de nos équipes” se félicite Éric Mazuer. Le profit, c’est un des objectifs affi- chés de la grande distribution. Mais au-delà des clichés, il existe dans le Grand Besançon des enseignes qui sont sensibles au fait que tout le monde n’a pas la chance de pouvoir faire ses courses en grande surface. Super UDevecey et Carrefour-Valen- tin notamment ont décidé de jouer, sans l’afficher ostensiblement, la car- te de la solidarité. J.-F.H. Tous les matins, la Banque alimentaire de Besançon vient récupérer des produits préparés par les salariés de Carrefour-Valentin.

quai de chargement de Carrefour- Valentin. Auparavant, les chefs de rayon auront soigneusement sélec- tionné les produits frais qui feront partie du prochain chargement.Ain- si, comme ce 12 novembre dernier où 264 kg de denrées ont été char- gées (dont 43 kg de viennoiseries, 16 kg de pain, 152 kg de fruits et légumes, 5 kg de boucherie…) par les trois bénévoles de la Banque ali- mentaire. À ce rythme, les chiffres sont impres- sionnants : en unmois, les dons effec- tués par Carrefour-Valentin à la Banque alimentaire peuvent atteindre les 15 tonnes. “Entre le début de l’année et le 31 octobre, nous avons précisément donné 136 935 kg de denrées, soit 136 tonnes en 10 mois” résume Éric Mazuer, le res- ponsable de la sécurité de Carrefour, chargé de comptabiliser les dons. Ce n’est pas tout : dans la même tour- née, le camion de la Banque ali- mentaire fera étape au Super U de Devecey qui joue également le jeu

duits à la coupe, farcis ou en vrac” poursuit M. Mazuer. Et toutes les pré- cautions d’usage sont prises : “On ne donnera jamais un produit si la date limite est dépassée.” L’enseigne Carrefour est également partenaire de laBanque alimentaire pour les collectes que l’association réalise auprès du public, dans les maga- sins. Même chose pour les collectes effectuées par les Restos du Cœur. Le maga-

Près de 15 tonnes par mois.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker