La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

Chefs d’entreprise, Commerçants,

La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

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Constat L’analyse des besoins sociaux Des milliers de ménages bisontins en galère À Besançon, des milliers de familles ont recours à l’aide alimen- taire et aux prestations sociales comme l’indique le rapport d’analyse des besoins sociaux publié par la Ville et le C.C.A.S.

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2 - 5 350 ménages

bénéficient du R.S.A. En 2012, on dénombre à Besançon 5 350ménages qui bénéficient du Reve- nu de Solidarité Active (R.S.A.), ce qui correspond à 8,8 % des ménages. Ce nombre a augmenté de 5 % (soit 249 allocataires) entre 2009, la première année de mise en place du R.S.A. et 2012, la dernière année connue. Les deux tiers bénéficient du R.S.A. socle. Il s’agit de personnes n’ayant pas du tout d’activité. Leur nombre a connu une augmentation de 9 % entre 2009 et 2012. Le R.S.A. Activité quant à lui, concerne près de 23 % des allocataires du R.S.A. Ce nombre a diminué de 5 % entre les deux années de référence. Plus de la moitié des bénéficiaires du R.S.A. vivent seuls à Besançon. Les familles monoparentales allocataires du R.S.A. quand à elles sont surre- présentées. C’est un tiers des bénéfi- ciaires alors qu’au niveau démogra- phique elles ne représentent que 10 % des ménages bisontins. La part des bénéficiaires du R.S.A. dépasse les 10 % dans les quartiers de Palente (11 %), Chopin et rue Battant (19 %), Clairs-Soleils (20 %), Grette (21 %), Cassin et Époisses-Bourgogne (22 %), Piémont (23 %), Époisses-Cham- pagne (24 %), Diderot (27 %), Île-de- France (31 %). Près du tiers des bénéficiaires du R.S.A. a moins de 40 ans. Parmi ces jeunes, la moitié a moins de 30 ans. 3 - 4 200 allocataires ne vivent que des prestations sociales Besançon compte plus de 4 200 allo- cataires vivant seulement de presta- tions sociales (soit près de 7 % des ménages), et plus de 2 300 sont béné- ficiaires de l’A.A.H. (association adul- te handicapé). Plus de 7 500 ménages bisontins (soit un peu plus de 12 %) bénéficient d’une prestation de reve- nu garanti.

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1 - 10 445 ménages en dessous du seuil de bas revenus Chaque année, la ville de Besançon et le C.C.A.S. publient l’analyse parta- gée des besoins sociaux. Le document présenté à l’occasion du conseil muni- cipal de novembre révèle, dans le cha- pitre “pauvreté-précarité”, que le nombre de ménages vivant en dessous du seuil de bas revenus (1 001 euros par mois en 2012) évolue plus lente- ment à Besançon entre 2011 et 2012 que dans le reste de la France. La pro- gression est de + 0,5 % dans la capi- tale comtoise quand elle croît de 1,7 % à l’échelle du pays. En 2012, ce sont donc 10 445 ménages bisontins qui

vivent sous le seuil de bas revenus (population bénéficiant de prestations de la Caisse d’Allocations Familiale), ce qui représente 21 863 personnes. “Depuis 2008, on constatait une aug- mentation annuelle régulière d’environ 400 ménages. Entre 2010 et 2011, cet accroissement avait été de 161 ménages puis de 58 ménages l’année suivante. Le ralentissement de la progression du nombre de ménages concernés est donc confirmé. Il s’établit pourtant à un niveau jamais atteint depuis 2007” indique le rapport. Il apparaît égale- ment que les revenus des 10 % des ménages les plus pauvres continue de diminuer depuis 2008 (- 8,7 %),

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4 - Le nombre d’impayés à E.D.F. progresse de 67 % La précarité énergétique est un phé- nomène qui s’est accru avec l’évolution du coût des matières premières. Les ménages modestes, souvent logés dans un habitat ancien ou peu isolé, connais- sent en effet des difficultés pour régler leurs factures énergétiques dont le montant ne cesse d’augmenter. Ces impayés qui s’accumulent peuvent par- fois amener les ménages dans la spi- rale du surendettement. À Besançon, le nombre de situations d’impayés à E.D.F. a augmenté de 67 % entre 2012 et 2013.

5 - La demande de l’aide alimentaire progresse

On compte plus de 4 200 bénéficiaires de l’aide alimentaire en avril 2014 à Besançon. En 2013, leur nombre a été particulièrement élevé, jusqu’à 4 707 bénéficiaires en décembre. Toutefois une diminution a été enregistrée depuis le début de l’année 2014.

(Source : analyse partagée des besoins sociaux)

La précarité énergétique est un phénomène qui s’est accru avec l’évolution du coût des matières premières (photo L. Charrier-Myop/Secours Catholique).

Quai Vauban Entraide Protestante Un accueil attentionné, sans trop de compassion

Tout au long de l’année, l’Entraide Protestante distribue l’aide alimentaire. Mais ici on estime que beaucoup de ceux qui en bénéficient ne sont pas les plus miséreux.

s’améliore.Mais des gens se lais- sent aller dans cette situation, et font tout pour ne pas chercher de travail et essayer de s’en sor- tir. Ils comptent sur le système pour les assumer au quotidien. Après quatre ans passés à cette responsabilité, je suis convain- cu qu’on ne voit pas à l’épicerie solidaire les personnes les plus miséreuses, celles qui auraient besoin de l’aide alimentaire mais qui n’osent pas la demander comme des personnes âgées, iso- lées, qui vivent d’une toute peti- te retraite” assume Éliane Mahut. Ce qui agace cette femme éner- gique née avant la seconde guer- remondiale, c’est aussi l’exigence des bénéficiaires quant au choix des produits au moment où les bénévoles remplissent leur cabas. “Nous sommes choqués quand des gens font les diffi- ciles. Par exemple, lorsqu’il y a des endives, on s’entend dire “je n’aime pas ça.” Ou alors quand il y a du chou-fleur, on nous dit “je n’en veux pas parce que j’en ai déjà eu la semaine dernière.” Dès que les produits sont com- pliqués, qu’il faut les préparer, certains rechignent. J’en ai vu jeter la nourriture une fois sor- tis de l’Entraide. C’est dur quand on met tout en œuvre pour fai-

É liane Mahut s’occupe de l’Entraide Protestante à Besançon depuis quatre ans. Avec une petite équipe d’une vingtaine de bénévoles, elle gère cette épi- cerie solidaire dont l’entrée se situe quai Vauban, au rez-de- chaussée de laTour Saint-Esprit. Chaque mardi, ils s’affairent dès le matin pour préparer la distribution de l’après-midi (de 14 heures à 16 heures). “C’est la Banque alimentaire qui nous approvisionne. On trie les fruits et les légumes pour retirer ceux qui sont abîmés, on contrôle les dates de péremption. Nous orga- nisons les choses de façon à ce que la distribution se passe dans de bonnes conditions” remarque Éliane Mahut. Chaque mardi, entre 900 et 1 000 kg de nourritures sont donnés (42 tonnes au total en 2013) aux familles qui se pré- sentent. Le nombre des bénéfi- ciaires est fluctuant. “Nous en avons reçu 94 au printemps, avant de redescendre à 50.

Depuis trois semaines, on remon- te, puisque nous sommes entre 75 et 80 bénéficiaires” poursuit Éliane Mahut qui n’explique pas vraiment ces curieuses varia- tions. “On sait que certains vien- nent quand ça les arrange” obser- ve-t-elle. L’accueil est attentionné à l’Entraide, mais sans trop de compassion envers les bénéfi- ciaires. Au contraire, quand elle le juge nécessaire, la respon- sable de la distribution n’hésite

pas à faire preuve de fer- meté à l’égard des personnes jeunes. “Je les secoue comme s’ils étaient mes enfants. Quelques fois, il y a un réveil. Je suis ravie quand quel- qu’un m’appelle pour me dire que sa situation

“Je l’avoue, je suis un peu désenchantée.”

L’Entraide protestante distribue chaque mardi environ 1 tonne de nourriture.

En théorie, l’aide alimentaire est donnée aux personnes qui peuvent justifier d’un revenu inférieur à 8 euros.À l’Entraide, les bénévoles repèrent les per- sonnes qui sont en grande détres- se et qui passent aussi la porte

de l’association pour rompre l’isolement. “Il y a des gens qui ont perdu un boulot sèchement, et qui sont dans des âges où il leur sera difficile d’en retrouver un.” L’Entraide leur offre un peu de réconfort.

re les choses du mieux possible. Cette exigence est un signe des temps modernes. Je l’avoue, je suis un peu désenchantée.” Mais peu importe sa situation, celui qui se présente ne repart jamais les mains vides.

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