La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

LE DOSSIER

La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

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DES MILLIERS DE BISONTINS DANS LA GALÈRE

Avec l’arrivée de l’hiver, La Presse Bisontine a fait le tour des principales associations qui aident les plus démunis, toujours plus nombreux dans la capitale régionale. Plus de 10 000 ménages bisontins sont en dessous du seuil de pauvreté (photo L. Charrier/Myop - Secours Catholique).

On gagne 1 630 euros par mois et par personne dans le Grand Besançon Étude Moins de précarité qu’ailleurs L’I.N.S.E.E. Franche-Comté a passé au tamis les indicateurs de la pauvreté sur le territoire de la C.A.G.B. Les quartiers sensibles sont connus. Mais des secteurs se “précarisent” comme Novillars par exemple.

L a pauvreté et les difficultés sociales seraientmoins présentes dans la communauté d’agglomération du Grand Besançon que dans des agglomérations comparables. C’est la principale conclu- sion d’une étude que vient de rendre publique l’I.N.S.E.E. Franche-Comté. Sur les 59 communes de la C.A.G.B.

(soit 177 400 habitants),le revenu annuel par unité de consommation s’établit à 19 500 euros par an, soit 1 630 euros par mois et par personne. C’est un peu supérieur à la moyenne des cinq agglo- mérations équivalentes à celle de Besan- çon (Metz, Amiens, Poitiers, Limoges et Caen). Au sein de la C.A.G.B., les ménages les

plus aisés disposent de 6,3 fois plus que les ménages les moins favorisés. Ce qui fait dire à l’I.N.S.E.E. que “la situation est un peu moins inégalitaire dans le Grand Besançon qu’ailleurs” résume Audrey Mirault, chargée de mission à l’institut de statistiques. Et, avec 6 050 euros par an contre 5 200 euros ailleurs, “le niveau de revenu des plus pauvres est moins dramatique que dans les autres agglomérations” complète l’experte. Là où la situation est moins favorable pour la C.A.G.B. par rapport aux cinq autres agglomérations de taille comparable, c’est sur le front de l’emploi. “ Dans l’agglomération de Besançon, il y a plus de temps partiels, plus de C.D.D., plus d’intérimque dans les autres agglo- mérations” poursuit Audrey Mirault. Les écarts de revenus se font plus cruels en ville. Entre les plus pauvres et les plus riches, l’écart est de 1 à 9 pour Besançon alors que dans les communes périphériques, cet écart n’est que de 1 à 3. La concentration des ménages pauvres de la C.A.G.B. se fait, logique, dans la ville-centre.On connaît les quar- tiers populaires comme Planoise ou la Grette. D’autres cependant ont bascu- lé ces dernières années dans une situa-

tion plus précaire : c’est le cas de Rivot- te et de Tarragnoz par exemple. “Le quartier Battant-Madeleine présente également des caractéristiques sociales marquées par la forte présence de ménages à revenus faibles, de personnes âgées vivant seules et d’étudiants” ajou- te l’I.N.S.E.E. Franche-Comté. Et appa- raissent, en dehors des quartiers ciblés comme prioritaires dans les politiques publiques, d’autres fragilisés comme les Hauts de Saint-Claude par exemple. Parmi les 59 communes de l’agglomération bisontine, une en par- ticulier a vu sa situation se précariser ces dernières années : Novillars, qui concentre plus de 30 % de logements sociaux. “L’agglomération pourra déci- der d’intervenir sur ces quartiers popu- laires de Novillars qui sont en veille pour nous” note Karima Rochdi, vice- présidente de la C.A.G.B. chargée de la politique de la ville.En périphérie,même si les communes de la C.A.G.B. hors Besançon présentent peu de signes de fragilité sociale, l’évolution récente montre toutefois une dégradation des indicateurs de pauvreté et de précari- té plus importante que dans la ville- centre. “La crise n’a pas épargné ces ter-

Karima Rochdi, vice-présidente de la C.A.G.B. chargée de la politique de la ville. C’est désormais l’Agglo qui gère cette mission.

ritoires périphériques” complèteAudrey Mirault. Sur Besançon, les efforts porteront sur deux quartiers en particuliers dans le prochain programme de rénovation urbaine : Planoise et les 408. LaVille a officiellement inscrit ces deux quartiers comme “candidats” aux financements de l’État pour, soit poursuivre les inves- tissements en matière de logements comme c’est le cas à Planoise, soit pour tout reprendre à zéro comme la mérite le quartier des 408. En clair, raser les immenses barres et reconstruire des nouveaux programmes adaptés aux exi- gences de l’époque. “Clairs-Soleils n’apparaît plus comme un quartier prio- ritaire” ajoute Nicolas Bodin, adjoint bisontin à l’urbanisme. J.-F.H.

Concentration des ménages pauvres de la C.A.G.B. dans la ville-centre de Besançon (source I.N.S.E.E Franche-Comté).

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