La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

BESANÇON

16 La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

POLITIQUE Les cantonales de mars prochain La droite est déjà en ordre de bataille Avec les élections de mars prochain, les Conseils généraux deviendront les Conseils départementaux. Et les limites des cantons seront modifiées. À droite, on s’apprête à désigner les candidats. Les premiers noms circulent.

A ux dernières nouvelles, les élections cantonales, rebaptisées, élections départementales, doi- vent se tenir les 22 et 29 mars 2015. Ce seraient les dernières avant la suppression annoncée des Départements.Àmoins d’un nouveau revirement du gou- vernement car d’après les der- nières annonces, les Départe- ments ruraux seraient maintenus. Reste à savoir si le Doubs sera considéré comme tel… Du côté de la droite, on a choisi d’aller vite : “Tous nos candidats seront connus d’ici début décembre, de manière à com- mencer à faire campagne avant la fin de l’année. Nous sommes prêts à lancer le top départ de la mobilisation pour les cantonales” confie Michel Vienet, le secré- taire général de l’U.M.P. du Doubs. La principale nouveauté de ce scrutin départemental sera la parité : la future assemblée

départementale comprendra pour la première fois autant de femmes que d’hommes. Deuxiè- me nouveauté, qui a d’ailleurs fait l’objet de près de 2 000 contentieux auprès du Conseil d’État et d’une grogne de cen- taines d’élus locaux, c’est le redé- coupage cantonal. Le Doubs tota-

mental de l’U.M.P. qui se tenait le 31 octobre permet d’y voir plus clair dans les intentions du par- ti de droite. Pour Michel Vienet, il ne fait aucun doute que la droi- te, à travers une alliance U.M.P., U.D.I. et MoDem, peut faire bas- culer le Département au soir du 29 mars prochain. “Nous pou- vons raisonnablement miser sur le gain de 10 à 12 cantons sur 19” estime Michel Vienet. Sur le secteur de Besançon, la droi- te compte déjà conquérir trois des six cantons.Avec quels can- didats ? Les premiers sont calés. Sur Besançon 1 (Planoise et com- munes proches), c’est Michel Omouri qui se collera à cette lourde tâche de faire basculer le secteur à droite (voir ci-dessous). Sur Besançon 4, deux noms sont cités : la MoDem Odile Faivre- Petitjean et l’U.M.P. Alain Lori- guet, le nouveau maire de Thi- se. Du côté de Saint-Vit, la droite miserait sur la conseillère actuel- leAnnick Jacquemet (U.M.P.) et ThierryDecosterd,maire de Bur-

lise actuellement 35 cantons, il n’en comptera plus que 19 lors du prochain scrutin. Dans chaque futur can- ton, deux conseillers départementaux seront élus, obliga- toirement un hom- me et une femme. es futurs candidats devront avoir cha- cun un suppléant. Dans le paysage politique de la droi- te départementale, des noms commen- cent à circuler. Le bureau départe-

La principale nouveauté

Marie-Laure Dalphin et Philippe Gonon, conseillers municipaux de Besançon : deux des possibles candidats de la droite sur un des six cantons bisontins.

sera la parité.

gille. Pour Besançon 2, Yves Guyen, maire d’École-Valentin et Michel Vienet sont candidats à l’investiture, Michel Vienet ayant même proposé à Françoise Branget de faire équipe avec lui. Sur Besançon 2, les noms qui circulent sont Serge Rutkowski (U.M.P.,maire d’Auxon-Dessus), Philippe Gonon (U.D.I.) et Lau-

rent Croizier (MoDem), tous trois candidats, ainsi que Marie-Lau- re Dalphin, candidate également. Sur Besançon 5, Ludovic Fagaut est candidat. Thérèse Robert, maire de Gennes devait être éga- lement sollicitée. Sur Besançon 6, le Bisontin Pascal Bonnet est candidat. À noter que Patrick Ronot, conseiller général sor-

tant du canton d’Amancey est candidat à l’investiture sur un canton bisontin.Un comité dépar- temental de l’U.M.P. se tiendra le 1 er décembre àVercel pour affi- ner ce travail de préparation. La reconquête a bien démarré pour la droite départementale. J.-F.H.

QUARTIER

Candidat U.M.P. Michel Omouri veut gagner Planoise

M ichel Omouri sera certain d’être investi par l’U.M.P. le 1 er décembre. Mais il a déjà endossé le costume de candidat officiel de son parti pour les prochaines élections départe- mentales sur le canton de Besan- çon-Planoise qui a été élargi, dans le cadre de la réforme territoriale, aux communes de Dannemarie-sur- Crête,Avanne-Aveney,Vaux-les-Prés, Franois et Chemaudin, Il est prêt à entrer en campagne avec l’ambition de faire basculer à droite ce canton ancré à gauche. S’il y parvient, il aura réussi un tour de force en ren- versant ce bastion socialiste (Saïd Lotfi est l’actuel conseiller général). “C’est un des cantons les plus diffi- ciles pour la droite” reconnaît Michel Omouri. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on ne se bat pas dans les rangs de l’U.M.P. pour s’y présenter. Lucide, le candidat sait que la par- tie n’est pas gagnée d’avance mal- gré un contexte national favorable qui ne suffira pas à le faire élire. Cette victoire, s’il la veut, il devra l’arracher. Âgé de 44 ans, ce fils de Harki a un tempérament combatif en politique. À Planoise, il ne sera pas parachu- té en terre inconnue. Ce quartier, il le connaît pour y avoir vécu de longues années. Il y a encore ses habitudes. Son expérience de conseiller muni- cipal d’opposition lui donne en plus l’expertise suffisante pour cerner les problèmes de ce secteur bisontin où vivent plus de 20 000 habitants. “J’aurais pu choisir un autre can-

À 44 ans, le conseiller municipal d’opposition se présente aux élections départementales. Candidat de la droite, il estime avoir l’expérience nécessaire pour faire basculer ce canton ancré à gauche.

ton, plus facile.Mais le fait d’être élu à la ville me permet de prendre connaissance des dossiers et des pro- blèmes qui subsistent ici. J’ai énor- mément travaillé pour construire mon analyse. Ici, les gens se sentent abandonnés. Paupérisation, préca- rité, problèmes d’emploi, de la jeu- nesse, de tranquillité publique, voilà les enjeux de ce canton. Jusqu’à pré- sent, le Conseil général n’est pas inter- venu à lamesure des difficultés sinon elles seraient résolues et nous n’aurions pas 70 % d’abstention aux cantonales. Je sais ce qui m’attend, je sais ce que je dois faire” annonce Michel Omouri. L’ambiguïté de ce canton urbain est qu’il y a confusion dans l’esprit des administrés entre la politique de la ville et celle qui relève du Conseil général. Une spécificité à laquelle Michel Omouri a réfléchi pour adap- ter son rôle d’élu départemental le

ponsabilité de solliciter les bons inter- locuteurs pour le résoudre. Il faut être multi-compétences. Ce conseiller est général car il doit avoir un regard plus large sur les politiques de la vil- le” annonce le candidat. Michel Omouri prétend même que son élection permettrait justement de faire évoluer positivement le quar- tier de Planoise en jouant sur un rapport de force politique entre des élus de sensibilités différentes. “Nous serions contraints de travailler ensemble avec le maire Jean-Louis Fousseret autour de vrais enjeux, et d’apporter des solutions. Je précise que le Département soutient finan- cièrement les politiques de la ville.” Salarié lui-même du Conseil géné- ral du Doubs, il n’aura pas d’autre choix que de mettre entre paren- thèses sa carrière professionnelle s’il venait à siéger à la future assem- blée départementale. “Je serai conseiller départemental à temps plein. Je m’investirai à cent pour cent sur ce canton qui ne sera plus seu- lement urbain puisqu’il sera élargi à des communes périphériques. Ce temps sera nécessaire pour être à l’écoute des maires.” On comprend dans son propos que Michel Omouri est déjà en campagne. Il espère prendre sa revanche dans une élection, où sur son nom, sans parti, il avait réuni tout de même près de 10 % des suffrages en 2008. À l’époque, la socialiste Barbara Romagnan était sortie en tête des urnes. T.C.

cas échéant. “Je conçois la fonction de conseiller com- me celle d’un mai- re d’arrondissement qui doit prendre toutes les problé- matiques à bras- le-corps. Je veux être un coordina- teur. Si je suis interpellé sur un dossier qui ne relè- ve pas directement de ma compéten- ce, ce sera ma res-

“Je serai conseiller départemental à temps plein.”

Michel Omouri n’a pas encore de binôme féminin. Des discussions sont en cours.

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