La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014

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L ’ H u m e u r

ENQUÊTE

Cinq semaines et demi de vacances

Les médecins travaillent

L a L.G.V. Rhin-Rhône va fêter ses trois ans le rances. La Presse Bisontine a exhumé de vieilles études qui datent respectivement de novembre 1994 et juin 1996. En plei- ne euphorie pro-T.G.V., la S.N.C.F. tablait alors sur une esti- mation de près de…12 millions de voyageurs. “Le T.G.V. Rhin- Rhône permettra un accroissement global du trafic ferroviaire de 40 %” fanfaronnait alors l’opérateur ferroviaire. Trois ans après la mise en service de la première tranche, force est de constater que la réalité est tout autre : un trafic de moins d’1 million de passagers par an, soit 12 fois moins que les esti- mations de l’époque et un déficit pour la S.N.C.F. de plus de 60 millions d’euros par an. À ce rythme, le capital investi - 2,312 milliards d’euros - est loin d’être amorti. Quand on l’interroge sur les trafics précis de la ligne, la S.N.C.F. reste étrangement muette, alors qu’avant la mise en service de la ligne, elle publiait tous les ans un mémento qui donnait le trafic précis à destination de la Bourgogne et de la Franche-Comté… 11 décembre. Fêter n’est peut-être pas le terme le plus approprié. Car le trafic est loin d’être au niveau des espé-

51 heures par semaine

C’est une des conclusions de la vaste enquête que vient de rendre publique l’union régionale des professionnels de santé. Les 1 856 médecins libéraux de la région génèrent aussi plus de 1 000 emplois directs.

L es médecins installés en cabi- net libéral travaillent en moyen- ne 51 heures par semaine (sans compter leurs activités médi- cales annexes) et s’autorisent enmoyen-

ne 5 semaines et demi de repos par an. C’est un des résultats de la vaste enquête menée par l’union régionale des professionnels de santé qui a inter- rogé les presque 1 900 médecins qui

exercent sur le territoire régional. Il s’agissait également de comprendre l’évolution du métier sur les 5 der- nières années. Sur ce point, “deux tiers des médecins, surtout les généralistes, estiment que leur temps de travail a augmenté depuis 5 ans et 77 % d’entre eux l’attribuent à l’augmentation de leurs tâches administratives et détri- ment du temps médical disponible à consacrer à leurs patients” résume Christine Bertin-Belot, président de l’U.R.P.S. C’est ainsi que pour pré- server leur temps médical, 30 % des médecins libéraux ont modifié l’organisation de leur cabinet au cours des 5 dernières années, principale- ment en se regroupant, pour 37,5 % d’entre eux, ou en recrutant du per- sonnel à temps plein ou partiel ou en faisant appel à des sociétés de servi- ce. Un peu plus des deux tiers (68 %) des médecins libéraux francs-comtois déclarent avoir des salariés, que ce soit à titre individuel ou partagés entre plusieurs médecins. Et malgré la cri- se, “23 % des médecins déclarent avoir embauché des salariés depuis 5 ans, 27 % ont augmenté le temps de travail de ceux-ci et seulement 9 % ont licen- cié” ajoute l’étude. La même enquête

a évalué le nombre de salariés des médecins libéraux à 605 équivalents temps plein pour les spécialistes et 361 pour les généralistes, soit près de mille emplois pour la région Franche- Comté. Au chapitre des charges, en 2013, 77 % des médecins interrogés ont constaté “une forte hausse de leurs charges pro- fessionnelles et de leurs impôts” par rapport à l’année précédente. Malgré l’augmentation de leur chiffre d’affaires (plus de la moitié des médecins le confirment), leur bénéfice a diminué pour plus de 40 % d’entre eux à cau- se de cette hausse des charges. Face à cette situation les conduisant para- doxalement à “travailler plus pour gagner moins”, 45 % des médecins ont

volontairement réduit leur activité, 26 % l’ont augmentée. Enfin, l’enquête révèle que les plus jeunes médecins (moins de 45 ans) ont une pratique légèrement différente de leurs aînés : ils exercent davantage dans des communes de moins de 10 000 habitants, plus souvent en cabinet de groupe (près de la moitié) ou en mai- son de santé pluridisciplinaires (14 %) et prennent plus de jours de repos (1 semaine de plus en moyenne). Et les deux tiers des médecins étant à moins de 5 ans de la retraite envisagent de prolonger leur activité en la cumulant avec leur retraite, ou d’avoir une acti- vité salariée, ou encore de faire des remplacements. J.-F.H.

Face à l’augmentation des charges, 45 % des médecins ont volontairement réduit leur activité.

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