La Presse Bisontine 160 - Décembre 2014

La Presse Bisontine n° 160 - Décembre 2014 ‘ 540

BESANÇON 10

L e c h if f re

Des agressions gratuites, en pleine rue SÉCURITÉ La violence progresse Les services de police de Besançon observent une augmentation de 25% des violences faites aux personnes. Des histoires malheureuses qui pour certaines s’achèvent au service des urgences du C.H.U.

C’ est en millions d’euros les retombées économiques engendrées par le tourisme dans le Doubs en 2014. 5 200 personnes sont employées dans le secteur du tourisme dans 2 200 entreprises. L’activité hôtelière se maintient à un niveau constant depuis 2004. Sur les dix dernières saisons, la durée moyenne de séjour dans les campings est à la baisse, alors que le nombre d’arrivées et de nuitées est glo- balement stable depuis le milieu des années 2000. L’hiver approche et le ski avec : le chiffre d’affaires du ski alpin et nordique dans le Doubs a généré 4 millions d’euros.

S i la délinquance, dans son ensemble est en baisse de 16% à Besançon, les services de poli- ce observent une recrudescen- ce de la violence aux personnes de l’ordre de 25% sur les dix derniers mois. “On remarque qu’il y a un problème d’alcool dans un certain nombre de faits de violence. Mais ces actes ne sont pas tous commis sur fond d’alcoolisation. Il y a aussi le cas d’individus qui vont frapper gratuitement une personne. On fait la nuance entre des gens qui se bat- tent entre eux mais qui se connaissent, et un agresseur qui va s’en prendre

giques. “Elle a été choquée. Elle hésite désormais à sortir le soir dans Besan- çon” raconte un proche. Les agressions sont parfois plus violentes. Il y a quelques mois, tard dans la nuit, au centre-ville, un homme a été passé à tabac à la batte de baseball ! Selon nos informations, la victime ne connais- sait pas ses agresseurs. Ces histoires malheureuses s’achèvent au service des urgences de Besançon. Sans avoir établi de statistiques pré- cises, les équipes soignantes notent une augmentation du nombre des agres- sions violentes. “Définitivement oui, cela fait deux à trois mois qu’il y a une recrudescence des agressions en ban- de. Ce sont des gens qui se font agres- ser par quatre ou cinq individus. Il y a des coups de couteau, des coups de barre de fer. Ce qui surprend, c’est l’inattendu, ces agressions sont gra- tuites. C’est une violence d’un autre ordre. La nouveauté, c’est l’injustice et l’inconnue. Se faire agresser sans rai- son provoque un traumatisme moral chez les victimes. Certaines ne s’en sor- tent pas” observe le professeur Lau- rent Obert, chirurgien orthopédique, chef du service orthopédie et trauma- tologie. Une à deux fois par semaine, les urgences traumatologiques accueillent des victimes d’agression violente. Les services de police estiment qu’il ne faut pas “noircir le tableau. Dire que le centre-ville devient impraticable à cause de la violence, ce n’est pas vrai.

Mais une personne peut toujours être à la merci d’un voleur, d’un agresseur. Nous avons pris en considération les marqueurs de violence pour renforcer notre vigilance sur le terrain que l’on occupe.” Le nombre des interpellations et le taux d’élucidation ont d’ailleurs augmenté indique l’Hôtel de Police de la Gare d’Eau. T.C.

sans raison à quelqu’un qu’il ne connaît pas” notent les bureaux de la Gare d’Eau. Être au mauvais endroit au mauvais moment, la mésaventure est arrivée récemment à une jeune femme. Alors qu’elle sor- tait d’un bar du centre- ville après minuit avec des amies, elle a été prise à partie par un groupe de trois individus. Après l’avoir insultée, l’un d’eux l’a frappée. Prévenue, la police est arrivée suffi- samment vite sur les lieux pour interpeller l’auteur des coups. Mais pour la victime, au-delà des contu- sions, l’agression a laissé des séquelles psycholo-

“Elle hésite désormais

Une à deux fois par semaine, le service des urgences traumatolo- giques prend en

à sortir le soir.”

charge des personnes victimes

d’une agres- sion violente.

SOCIAL

Personnes majeures ou mineures Sexualité, contraception, la réponse au bout du fil Le Point Écoute Régional sexualité,

D u lundi au vendredi, une psychologue et une conseillère conjugale répondent aux appels téléphoniques qui arrivent au Point Écoute Régional à Besan- çon. Ce service créé par l’Agence

Régionale de Santé (A.R.S.) ren- seigne des personnes de tous les âges sur des questions de sexua- lité, de contraception et d’interruption volontaire de grossesse. “Les appels sont ano- nymes. On sait juste si la per-

sonne est majeure ou mineure. Les questions les plus fréquentes portent sur la marche à suivre pour une interruption volon- taire de grossesse. Il y a aussi des demandes sur la procédu- re de dépistage à la suite d’un rapport sexuel à risque. Nous avons aussi des filles inquiètes parce qu’elles ont oublié de prendre leur pilule. Les ques- tions sur les pratiques sexuelles sont plus rares” détaille le Point Écoute Régional. La plupart des appels sont localisés sur Besan- çon et sa région. En 2013, le P.E.R. en a reçu 253 dont 175 venaient de personnes majeures et 78 de mineurs. “Nous sommes sur la même tendance en 2014” précise encore le service. Le dialogue qui s’instaure au téléphone entre la personne en attente de conseils et le pro- fessionnel spécialisé dans les questions de sexualité, d’I.V.G. et de contraception est aussi l’occasion, en fonction des situa- tions, de faire de la prévention. “On rappelle par exemple qu’il faut une contraception afin

d’éviter la contraception d’urgence.” Mais il arrive aus- si qu’au bout du fil des gens soient désemparés. “Oublier sa pilule, ça peut arriver à toutes les filles. On peut relativiser. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une I.V.G., il nous arrive d’avoir au téléphone des per- sonnes en pleurs. D’autres sont plus calmes et sont déjà prêtes à entrer dans une démarche de soin” détaille le Point Écoute Régional. Ce service est dans son rôle lorsqu’il indique à un interlo- cuteur les structures spéciali- sées les plus proches de chez lui où il trouvera une prise en charge adaptée à sa situation : médecin, hôpital, centre de pla- nification. Les choses sont par- fois plus compliquées en milieu rural. “Les gens peuvent être assez démunis surtout lorsqu’il s’agit de mineurs. Ils ne veu- lent pas forcément aller voir le médecin de famille. Certains se replient sur Internet.” Mais rien ne vaut le conseil avisé d’un professionnel.

contraception, I.V.G., conseille au téléphone les personnes qui ont des questions par rapport à l’un ou l’autre de ces thèmes.

Beaucoup de questions portent sur l’interruption volontaire de grossesse.

Point Écoute Régional sexualité, contraception I.V.G. Tél. : 0820 209 127 Du lundi au vendredi de 10 heures à 18 heures

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