La Presse Bisontine 159 - Novembre 2014

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 159 - Novembre 2014

L ’ H u m e u r

TRANSPORT

Pôle d’échange de la gare Viotte

Ne l’appelez plus gare Viotte mais pôle d’échanges multimodal de Besançon. Train, bus, tram, taxi, auto-partage et vélo en libre-service sont réunis dans un même lieu. Les voyageurs ne connaissent pas encore toutes les possibilités. Nouvelle gare Viotte : “Allez-y par quatre chemins”

D epuis mars dernier à Besançon, les nouveaux élus possèdent une tablette numérique. Non pas pour jouer avec, mais pour recevoir des docu- ments de travail. C’est ce que l’on appelle “la dématé- rialisation”. Plutôt que d’imprimer des centaines de pages à chaque réunion de commission ou conseil muni- cipal, un simple clic suffit pour ouvrir les dossiers. C’est économique et écologique. Et cela fonctionne. Mais les doublons n’ont toutefois pas disparu, au point de frois- ser Pascal Bonnet, élu U.M.P. et conseiller communau- taire : “On reçoit au total 3 000 courriers par courrier sur 6 ans pour les seules séances de la C.A.G.B. alors que l’on pourrait les déposer par navette à la mairie dans les 55 boîtes des élus de Besançon…” dit l’élu qui pointe le surcoût et la lenteur du système. Il a par exemple reçu à quelques heures seulement d’une réunion un document pourtant envoyé huit jours auparavant. Pascal Bonnet a promis Ces “chers” courriers froissent Pascal Bonnet

L orsqu’ils inaugurent un espa- ce, les élus aiment rappeler des anecdotes, histoire de prouver qu’ils connaissent le site, qu’il a évolué… en bien. Palme à Claude Jeannerot qui dans son discours d’inauguration du Pôle d’échange mul- timodal de la Gare Viotte de Besan- çon jeudi 2 octobre a rendu l’assistance nostalgique. Dans les années cinquante, le président aimait cette gare Viotte… parce qu’il y retrouvait sa grand-mère sur le quai. “Les bâtiments étaient alors

en bois” narre le président du Doubs. Marie-Guite Dufay, elle, y retrouvait un homme, devenu son mari. Elle se souvient de cette vue magnifique sur la Citadelle. 60 ans plus tard, seul Jean-Louis Fousseret n’a pas fait de rappel historique. Le maire de Besan- çon s’est félicité du devenir de cet espa- ce : “Ce n’est pas une gare de sous-pré- fecture mais une gare digne d’une capitale régionale.” Viotte - où 10 000 usagers transitent par jour - a effectivement évolué. Près

de 15 millions ont été investis dont 7,1 millions par Besançon, 3 millions d’euros de la Région, 3,2millions d’euros de la C.A.G.B., 0,8 million du Doubs, 0,9 de la S.N.C.F., 0,2 de R.F.F. et 0,3 d’E.F.F.I.A. Les travaux débutés le 27 novembre 2012 ont permis : la création d’un qua- trième quai, un nouvel accès traver- sant qui permet de rejoindre la rue de Vesoul, un parking souterrain de 65 places, un autre au Nord (280 places), un local vélo fermé, un dépose-minu- te de 60 places et une gare routière regroupant les stations de bus, les taxis, le tout à proximité de l’arrêt du tram et des vélos en libre-service. Le nou- veau slogan “allez-y par quatre che- mins” se prête assez bien. E.Ch. L e buffet de la gare est fermé depuis lʼété. “Plusieurs pistes exis- tent pour y accueillir des services, commerces ou bureaux” dit Christophe Thouvenin, directeur territorial Bour- gogne-Franche-Comté à Gare et Connexions. Pour lʼassociation des usa- gers des transports bisontins (A.U.T.A.B.), “la création de la boutique Easy (rez- de-chaussée) qui fait office de sandwi- cherie et de point presse ne compense

d’alerter l’agglomération à ce sujet. L’histoire ne dit pas s’il enverra un e-mail ou postera une lettre signée de sa plume…

Boutiques : “On a perdu des services”

pas la fermeture du buffet de la gare” estime Patrick Noblet qui reste toute- fois conquis par ce pôle dʼéchange et notamment la création de la “Mobilignes” au niveau zéro. Il sera possible dʼacheter dans cette boutique - qui ouvre courant octobre - des billets de bus et tram et dʼy trouver des informations. “Les voya- geurs ne savent pas encore quʼils béné- ficient du dépose-minute devant le fron- ton de la gare. Dans lʼensemble, cʼest

une réussite. Il y a quelques retouches : davantage dʼabribus et de plus grands parcs de vélos fermés et surveillés” conclut le responsable de lʼA.U.T.A.B. qui promet dʼêtre vigilant sur la nouvel- le desserte T.G.V. en 2015. Pour le reste, Jean-Louis Fousseret a promis que les anciens locaux Sernam pourraient accueillir une cité adminis- trative. Wait and see…

À Viotte, on passe facilement du train au bus, au tram, au vélo…

POLITIQUE Au Parti Socialiste Denis Baud ouvre une “3 ème Voix” L’ancien adjoint au maire crée au sein du P.S. un espace de réflexion intitulé “3 ème Voix”. Son objectif est de nourrir le projet socialiste d’idées neuves en vue de l’élection présidentielle de 2017 qui s’annonce difficile pour la gauche.

D enis Baud n’en a pas fini avec la politique. L’ancien adjoint au maire est toujours un mili- tant socialiste actif observa- teur de l’actualité. Préoccupé par la situation de son parti et par celle de la France - qui ne l’est pas d’ailleurs ? - il réagit à son niveau pour tenter de faire émerger des idées neuves au sein de sa famille politique en vue de la prochaine élection présidentielle. “Il faut baliser l’avenir. Ce que je redou- te, c’est que les trois années qui vien- nent soient encore trois années per- dues. Depuis 2002 on a assisté à un conservatisme de droite et maintenant de gauche. Les grandes réformes d’ampleur qui changeraient les choses sur le fond n’aboutissent pas. C’est pour cela qu’il faut commencer à réflé- chir” dit-il. Avec un président Hollande à 13 % d’opinions favorables, un P.S. divisé, des électeurs désabusés, et une poli- tique qui se construit à coup d’effets d’annonces et de reculades, Denis

Baud, craint qu’il n’y ait “même pas de candidat de gauche au second tour en 2017. Si on devait assister à un duel Nicolas Sarkozy-Marine Le Pen com- me on le prédit, je pense que le résul- tat serait beaucoup plus serré qu’on ne l’imagine. Il y a un désir d’extrême droite dans ce pays, d’où l’importance de sortir le P.S. et la gauche de cette guerre fratricide qui est mortelle. Nous devons nous extraire par le haut de

Denis Baud entend “libérer la parole” au P.S.

gauche “mais à plusieurs conditions qui aujourd’hui ne sont pas réunies. La question du moment où il devra se défaire du poids sclérosant de Fran- çois Hollande et de la manière dont il le fera, va se poser dès les prochains mois. Quand décidera-t-il de “renver- ser la table” pour faire coïncider son ambition et celle de la France ? Mais s’il veut être candidat en 2017, nous devrons mettre à sa disposition un pro- gramme qui apporte des choses nou- velles et qu’on parle autrement de l’écologie ou de l’école par exemple.” Plein de bonnes intentions, mais le chemin pour 2017 est encore long et sinueux. T.C.

C’est parce qu’il ne se résigne pas à voir se préciser ce scénario que Denis Baud crée, au sein du P.S. à Besançon pour commencer, le groupe de réflexion “3 ème Voix.” “Voix, parce que ce genre d’initiative ne fonctionne que si les voix sont écoutées et multiples. Et 3ème, parce que je ne me contente pas, en tant que socialiste, de la voie gouverne- mentale sociale démocrate, ni de celle de l’aile gauche du parti qui n’est plus crédible.” Denis Baud propose que sa famille politique s’affranchisse de ses tabous pour aborder sereinement les questions de société qui préoccupent ses concitoyens. “Est-ce que faire une politique de gauche, c’est forcément proposer une politique égalitaire ? Je

pense que non. Si la France va mal aujourd’hui, ce n’est pas à cause de la mondialisation, mais parce qu’elle décroche de la mondialisation” assu- me le militant socialiste. Dans un sys- tème grippé, il compte amener les membres de sa famille politique à réflé- chir à un projet de société. Avec “3 ème Voix” Denis Baud n’exclut pas d’organiser des conférences à Besan- çon voire de créer une association pour élargir le cercle de réflexion à l’ensemble de ses concitoyens. L’objectif final est bien de contribuer à nourrir le futur projet socialiste qui pourrait être incar- né par Manuel Valls. C’est en tout cas le souhait de Monsieur Baud qui le voit comme l’homme de la situation à

cette division et libérer la parole” prévient l’ancien élu. Il pressent dans les urnes en 2017 une revanche des classes moyennes, celles qui ont le senti- ment de payer pour les autres. “Nous avons l’illusion d’une espèce de calme social actuel- lement. Mais cela ne veut pas dire que ça ne bout pas à l’intérieur de la marmite.”

“Nous devons

sortir par le haut de cette division.”

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