La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014 L’ÉVÉNEMENT GENS DU VOYAGE : L’INSOLUBLE CASSE-TÊTE

La C.A.G.B. n’a toujours pas rempli ses obligations en matière d’aires d’accueil. Mais le moindre projet se confronte souvent à la réticence de riverains.

Tension

Contre l’implantation d’une aire

Montboucons : des riverains en colère écrivent au maire

À Besançon, le chemin de la Providence porte mal son nom. Dans le quartier des Montboucons, un lopin de ter- re communal d’environ 5 ares a été choisi dans cette impasse bordant la rocade pour devenir un futur terrain familial pour les gens du voyage. Le choix de la Providence qui ne résulte pour le coup d’aucune décision divine mais de la décision de laVille, doit per- mettre à des gens du voyage dits “séden- tarisés” d’y poser durablement leurs caravanes. Entre 3 ou 4 pourraient y stationner. But affiché par cette vente de terrain actée le 19 juin lors d’un vote au conseil municipal de Besançon entre la Ville et la communauté d’agglomé- ration : que les “sédentaires” libèrent en partie l’aire d’accueil de laMalcombe à Besançon réservée aux itinérants. Les riverains ne l’entendent pas ain- si. “Nous avons été révulsés de n’avoir pas été informés et consultés au préa- lable sur ce projet. On l’a appris un peu avant les vacances.Depuis, on s’est mobi- lisés” relate Robert Capelli. Dans ce chemin bordé d’un champ où quatre vaches montbéliardes pâturent, l’union semble faire la force. “Tous les riverains - soit 20 familles - se sont réunis et ont notifié le 25 août au mai- re leur opposition à ce que terrain soit implanté au cœur de la rue. Il y a una- nimité” , ajoute Vladimir Chatelet. Cet habitant installé au 6, du chemin craint

Ils s’opposent à la création d’un terrain familial destiné aux gens du voyage, qui devrait se situer chemin de la Providence. Installée pour la plupart depuis près de 30 ans ici, la vingtaine d’habitants craint pour sa tranquillité. 12 terrains familiaux en projet dont 2 à Besançon S elon le schéma départemental pour lʼaccueil et lʼhabitat des gens du voyage du Doubs 2013-2018, la com- munauté dʼagglomération du Grand Besançon doit trouver 12 terrains fami- liaux de répartition équilibrée sur dif- férents secteurs, dont 2 à Besançon. La C.A.G.B. doit acquérir le foncier et aménager le terrain pour lʼaccueil des caravanes avec un petit bâtiment conte- nant les équipements sanitaires et une salle de réunion, la caravane restant lʼhabitant principal des familles. Les terrains seront loués pour un loyer adap- té à leurs ressources.

Robert Capelli, Vladimir Chatelet et Gino Cipriani (de la droite vers la gauche), comme les 17 autres familles du chemin de la Providence, estiment que leur impasse n’est pas le bon lieu.

quoi le choix des Montboucons alors qu’il existe déjà l’aire de Pirey déjà située sur la colline des Montboucons ?” se demande un autre. Aux Montboucons, la rue de la Provi- dence est prête à livrer bataille.À l’heu- re où nous bouclions ces lignes, le mai- re Jean-Louis Fousseret n’avait pas répondu aux riverains. Contactée, l’op- position municipale s’est déplacée avec Jacques Grosperrin et Michel Omou- ri (U.M.P.). Alerté également, le conseiller général du canton Vincent Fuster a répondu au courrier des rive- rains. Il a promis qu’il engagerait une réflexion avec le maire à ce sujet. E.Ch.

Cipriani à qui la Ville a notifié qu’un de ses terrains était non-constructible alors qu’il se situe plus loin de la roca- de que celui réservé aux gens du voya- ge. Le choix du lopin de terre situé en bordure de la voie expresse ne fait pas l’unanimité. “Je pense à ces gens qui vont vivre à quelques mètres du bruit, de la pollution et à moins de 12 mètres de la maison la plus proche” dit Robert Capelli. À demi-mot, les résidents disent craindre pour leur sécurité et leur tran- quillité. “On a surtout peur de voir des machines à laver devant chez nous alors que nous avons toujours fait attention à bien entretenir nos maisons. Pour-

par exemple une baisse de la valeur de sa maison de 30 %. “Qui veut des caravanes devant sa fenêtre ? ” inter- roge un résident. Au-delà de ça, les riverains disent être

“atterrés d’apprendre que l’évolution des règlements d’urbanis- me permettrait (peut- être) d’installer des caravanes dans une zone destinée à l’habi- tat pavillonnaire. C’est une négation des prin- cipes de l’état de droit.” Une décision que ne comprend pas Gino

“À moins de 12 mètres d’une maison.”

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