La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

A g e n d a

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

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“Victor Hugo est un “produit universel” La directrice de la Mission Victor-Hugo fait le point sur la première année d’ouverture de la Maison Victor-Hugo alors que démarre une exposition conjointe avec la Bibliothèque et le musée du Temps, consacrée à une collection d’objets du grand homme. ANNIVERSAIRE - APRÈS UN AN D’OUVERTURE

une petite biblio- thèque au premier étage où sont déposées des dizaines d’éditions de Victor Hugo, dans toutes les langues, que les étudiants du C.L.A. nous appor- tent régulière- ment. C’est très attachant. Nous recevons aussi des visites d’autres étrangers aussi comme cette Mexicaine, des- cendante d’un pré-

A.B.-P. : Elle devrait évoluer vers un rapprochement avec les autres musées de Besançon et fonc- tionner sur le même modèle que les musées. L’objectif premier de cette Mission est maintenant rempli. L.P.B. : Le 20 septembre, une grande exposition démarre, qui aura lieu jus- qu’au 4 janvier, intitulée “Autour de Vic- tor Hugo”. De quoi s’agit-il ? A.B.-P. : Cette une exposition coréa- lisée par la Bibliothèque muni- cipale de Besançon, le musée du Temps et laMaison natale deVic- tor Hugo a entièrement été conçue à partir des documents offerts par Norbert Ducrot-Granderye. Elle se décline en cinq axes : Besançon et Victor Hugo, la vie politique, la vie familiale, les des- sins et la musique. L.P.B. : Rappelez-nous qui est Norbert Ducrot-Granderye ? A.B.-P. : C’est un généreux dona- teur de la ville de Besançon. Grand amateur d’art, collection- neur et bibliophile, il est origi- naire de Pontarlier. Le premier grand ensemble qu’il a donné à Besançon concerne l’œuvre de son cousin Charles Lapicque, offert au musée des beaux-arts et qui a fait l’objet d’une exposi- tion en 2011. Le second don, objet de cette exposition qui s’ouvre, concerne la vie et l’œuvre de Vic-

L a Presse Bisontine :Un an après l’ouverture de la Maison nata- le de Victor Hugo au 140, Gran- de rue à Besançon, le pari semble-t-il réussi ? Arlette Burgy-Poiffaut : Le sujet était pour le moins délicat d’ouvrir la maison de Victor Hugo quand on sait qu’il n’y est resté que les pre- mières semaines de sa vie. Il ne fallait pas se ridiculiser en expo- sant son berceau ou d’autres bibe- lots du genre. Mais il fallait resi- tuer cette maison dans tous les combats que cet homme a livrés tout au long de sa vie, là, ça avait du sens. D’ailleurs nous n’avons

jamais annoncé que cette mai- son était un musée, mais plutôt un lieu de mémoire. En cela, j’estime que le pari est vraiment réussi. L.P.B. : Et sur le plan de la fréquenta- tion après un an d’ouverture ? A.B.-P. : Le bilan est plutôt posi- tif. À l’ouverture de cette mai- son, je tablais dans mes rêves sur 20 000 visiteurs la première année. Nous sommes à près de 27 000 un an tout juste après son ouverture, nous sommes donc très satisfaits de ce chiffre.

L.P.B. : Un succès qui s’explique com- ment selon vous ? A.B.-P. : D’abord cette maison est cosy, son cadre intimiste lui don- ne l’allure d’une vraie maison d’écrivain.Mais ce qui plaît avant tout, c’est ce rapport à la moder- nité qu’offre cette maison. Ce qu’a dit et fait Victor Hugo dans ses principaux combats, où en est- on aujourd’hui ? C’est une belle question qui a tout son sens. Vic- tor Hugo a abordé les questions de la liberté des peuples, de l’enfance, la condition de la fem- me, la liberté de la presse, autant de thèmes qui sont toujours au cœur de l’actualité aujourd’hui. Bien sûr il y a quelques visiteurs déçus de ne pas voir par exemple les meubles qui ont appartenu à Hugo mais l’essentiel n’est pas là. Nous assumons pleinement le choix qui a été fait de faire de cette maison un lieu d’évocation plus qu’un musée. L’idée était d’être complémentaire avec ce qui existe déjà à Paris ou à Guer- nesey comme musées consacrés à Hugo. Enfin, ce lieu correspond parfaitement à la tendance actuel- le du tourisme urbain qui se déve- loppe. Et c’est un lieu de prome- nade aussi pour les familles, notamment le dimanche où la maison est ouverte gratuitement. L.P.B. : Quelle est l’origine géographique des visiteurs ? A.B.-P. : Sur les 27 000 visiteurs, on a comptabilisé 16 000 Bison- tins. Plus environ 6 000 Francs- Comtois hors Besançon. Le res- te, c’est 7 300 Français d’autres régions et 2 500 étrangers, essen- tiellement en provenance d’Allemagne, de Suisse, d’Italie. Nous avons aussi de nombreux étudiants du C.L.A. car Victor Hugo est lu dans le monde entier, c’est un personnage universel. À ce propos, nous avons aménagé

“Des dizaines de livres de Hugo, dans toutes les langues.”

sident Mexicain, qui a raconté qu’elle possédait quelques lettres échangées entre son arrière- grand-père et Victor Hugo tous deux amis ! Il y a plein d’anecdotes autour des visiteurs. L.P.B. : Comment doit vivre cette mai- son en dehors de ses espaces muséo- graphiques ? A.B.-P. : Cette maison est en lien direct avec le reste des structures bisontines. Nous avons récem- ment reçu A.T.D.-Quart Monde pour une collaboration sur une d’exposition. L’I.R.T.S. va orga- niser une journée sur la contri- bution de la culture à la lutte contre la pauvreté, nous les y aiderons. Les échanges sont per- manents avec les acteurs locaux. C’est ainsi qu’il faut voir ce lieu de culture. Avec l’Université, on a mis en place des bourses “Vic- tor Hugo” qui accueillent des étu- diants d’Amérique Latine. Enco- re une fois, Victor Hugo est un “produit” universel, plus queVau- ban d’ailleurs. Un lieu comme celui-ci peut fonctionner seul mais il est nécessaire de l’animer et de le renouveler régulièrement. C’est nécessaire si on veut que les Bisontins y reviennent régu- lièrement, il faut qu’ils soient attirés par la nouveauté. L.P.B. : Comment va évaluer la Mission Victor-Hugo que vous dirigez, mise sur pied justement pour créer cette Mai- son Hugo ?

DE PALMAS BLACK M & LE WATI B Zoom Les dédicaces du Livre d’or En un an, des centaines de commentaires ont été écrits sur le Livre d’or de la maison natale, dans toutes les langues. Petit florilège. “Quelle émotion, quelle réussi- te. Que quelques moments dans les premiers instants de lʼimmense Victor Hugo inspirent les nom- breux visiteurs, petits et grands, qui auront le privilège de visiter cette belle maison.” Martin Hirsch “Merci à la ville de Besançon dʼhonorer la mémoire du grand homme.” Nelson Montfort “Très beau lieu, instructif et mili- tant. Nʼoublions pas que la misè- re et la faim représentent le quo- tidien de millions dʼenfants. Soyons hugoliens dans nos vies.” “Reviens Victor, reviens !” “Ceux qui vivent sont ceux qui luttent et Victor Hugo est pour nous Bisontins et Bisontines lʼhomme de tous les combats.” “Jʼy suis tombée par hasard… Extraordinaire ! Bravo pour cette réalisation superbe.” “Très bel hommage à notre figu- re nationale dans sa ville natale qui a fait briller et qui continue de faire briller une noble idée de la France dans le monde.” “Là où on se rend compte que la pensée de Victor Hugo manque cruellement. Belle leçon de cul- ture à conserver pour les géné- rations futures.”

cinq axes : Besançon et Victor Hugo, la vie politique, la vie fami- liale, les dessins et la musique. L.P.B. : Quels en sont les objets les plus “forts” ? A.B.-P. : Il y a notamment cette lettre de sa maîtresse Juliette Drouet à Victor Hugo en février 1848 au moment de la Révolution, l’autre deVictor Hugo à son épouse pendant cette “fata- le insurrection de juin 1848.” Il y a aussi ce fameux courrier adres- sé à son fils au sujet de la fuite de Juliette. On pourra voir aus- si la fameuse mèche de cheveux que Victor Hugo avait offerte à Juliette Drouet avec cemot : “Vous avez ce qui est dedans, la pensée. C’est bien le moins que vous ayez aussi ce qui est dessus, les che- veux.” Une des autres originali- tés de cette donation est de com- porter un grand nombre de partitions quelquefois bien illus- trées sur des poèmes de Victor Hugo. Tous ces objets sont pré-

tor Hugo. De cet- te exposition du musée du Temps, nous aurons ici à la Maison Victor- Hugo quelques objets symbo- liques. L.P.B. : Elle raconte quoi cette exposition ? A.B.-P. : Cette expo- sition reçoit le concours scienti- fique de Jean- Marc Hovasse, sans doute le plus grand connais- seur actuel deVic- tor Hugo. Elle se décline autour de

“Il y a plein d’anecdotes autour des visiteurs.”

ARY ABITTAN

BRIGITTE FONTAINE

FRÉDÉRIC FRANÇOIS

JEU. 23 OCT. 2014 20h ZÉNITH DE DIJON SAM. 25 OCT. 2014 20h AXONNE (MONTBÉLIARD)

JEU. 13 NOV. 2014 20h30 KURSAAL BESANÇON

SAM. 8 NOV. 2014 20h30 MICROPOLIS BESANÇON

MER. 12 NOV 2014 20h30 KURSAAL BESANÇON

SAM. 15 NOV. 2014 20h30 MICROPOLIS BESANÇON

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