La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

38

Daniel vérifie un “contact” destiné à l’aéronautique.

INDUSTRIE Diehl Augé Découpage “On dessine une nouvelle belle histoire” Au bord de la rupture à la fin des années 2000, l’entreprise spécialisée dans le découpage de produits mécatroniques se séparait de 30 personnes en 2012. Quelques années après, dans la discrétion la plus totale, elle renoue avec les bénéfices, embauche et reverse des primes.

La société a diminué les gaspillages.

Une des forces de la société : posséder le savoir-faire pour créer et réparer elle-même ses outils de découpe.

“O n nous croyait morts. Nous so mmes là et bien là.” Thierry Lambert, le P.D.G. et Éric Devaux, le directeur général, sont confiants. Mais ne fanfaronnent pas. Non, la direction générale de la société Diehl Augé Découpage a encore en mémoi- re les années noires, celles où elle dut réduire les effectifs pour assurer “la survie de l’entreprise.” La cicatrice semble s’être - lentement - refermée même si la société spécia- lisée dans le découpage de pièces à destination de l’automobile, de

l’électronique ou de l’aéronautique civil et militaire reçoit le visiteur avec la plus grande prudence : “Depuis 4 ans, nous n’avons pas communiqué ni reçu la presse” lâche le président Thierry Lambert, échaudé. Lui n’a rien d’un financier venu pour maximiser le pro-

on peut dire que les salariés dessinent une nouvelle belle histoire…” 30 per- sonnes partiront avec le plan social. 25 retrouveront une activité. Installé le long du boulevard Chur- chill, en face d’une grande bijouterie, Diehl Augé Découpage brille donc à nouveau grâce à des marchés qu’elle a su reprendre, ou d’autres desquels elle a su se retirer faute de compétiti- vité. C’est notamment grâce aux sala- riés bisontins que la nouvelle BMW I3 (moteur électrique et thermique) fonctionne. “Notre chiffre d’affaires est en croissance : il est passé de 40 à 44mil- lions d’euros entre 2012 et 2013. Nous avons réalisé des bénéfices en 2013 et en ferons à nouveau cette année” com- plète Éric Devaux. Lorsque la société avait été reprise par le groupe allemand Diehl (2007), la det- te était colossale. Un mauvais souve- nir aujourd’hui. “Nous recrutons. Ce ne sont pas des embauchesmassives, admet Thierry Lambert, mais ce sont 12 nou- velles personnes depuis 2011.” Des régleurs et des outilleurs ainsi que des commerciaux sont arrivés en renfort dans une usine qui travaille en 2 x 8 et qui réfléchit à passer en 3 x 8. 90 % de la production part à l’export. De nou- veaux marchés sont visés. L’entreprise a investi dernièrement dans une pres- se à injecter visant à maîtriser une nouvelle étape de fabrication.

fit des actionnaires com- me certains auraient vou- lu le décrire. “Oui, nous avons eu avec les délégués syndicaux des débats durs en 2011 et 2012. Chacun défendait sonmorceau, c’est normal, dit-il. Aujourd’hui,

Bientôt une équipe en 3 x 8.

Elle veut aussi limiter encore un peu plus les gaspillages. Lorsqu’ils sont arrivés, les deux dirigeants ont iden- tifié des secteurs à améliorer. Fin 2010, la société jetait l’équivalent de 90 000 euros par mois de pièces défec- tueuses. Le “rebut” est aujourd’hui inférieur à 15 000 euros ! Idem pour les transports exceptionnels dont le montant a été divisé par 5. Les béné- fices sont revenus et les salariés ont touché, au titre de 2013, une prime de participation et d’intéressement, som- me qu’ils n’avaient plus empochée depuis belle lurette. Absent au dernier salon Micronora, Diehl Augé Découpage revient cette année. L’occasion de rappeler que la société existe, qu’elle va mieux, que le

climat social est apaisé. Pur hasard lors de notre visite, une jeune maman salariée de la société conduisait son petit Charles (2 mois et demi) à la rencontre de ses collègues. Diehl Augé Découpage veut à nouveau grandir… E.Ch. Zoom D.A.D. fabrique des produits complexes destinés à des applications mécatro- niques (environnemental, mécatro- nique, automobile, aéronautique). Ils sont réalisés grâce à des outillages issus du savoir-faire de lʼentreprise.

Diehl Augé Découpage a embauché 12 personnes en 3 ans.

PALENTE

Les bornes d’appel Europrodif maître dans sa niche Depuis ses débuts il y a 20 ans au sein de la pépinière

d’autres pays où nous allons être présents.” Ce développement géographique s’accompagne d’idées nouvelles pour équiper encore plus d’enseignes. Exemple avec un système de bornes d’appel spé- cifique aux magasins d’habillement. Les clients pour- ront solliciter la vendeuse depuis la cabinemême. Les écrans inter- actifs font aussi partie des pro- jets de l’entreprise tout comme la vitrine interactive : “Elle pour- ra atteindre 4 mètres sur 3 et servir de tablette géante avec des publicités et toutes sortes d’applications utiles.” L’avenir s’annonce donc radieux. D’autant que le gérant d’Europrodif a un autre chiffre en tête qui le conforte dans son ambitieuse ascension : “Aujour- d’hui, nous équipons seulement 5 % des magasins de plus de 2 000 m² qui sont au nombre de 100 000… en France.” Quand on sait que sonmarché est désor- mais à échelle européenne, on comprend son enthousiasme.

d’entreprises de Palente, Europrodif a bien grandi. Sur son marché de niches, les bornes d’appel vendeur, la société bisontine multiplie les contrats en Europe et n’entend pas s’arrêter là.

J acques Mege est un gérant comblé. À 20 ans, en plei- ne force de l’âge, sa socié- té affiche une santé qui pour- rait paraître insolente dans le contexte économique actuel. Rien d’anormal pour autant quand on sait les efforts accom- plis au fil des années : “Nous étions quatre au début, nous sommes maintenant 17 ici à Besançon et 50 au total répar- tis en Europe” se réjouit-il, conscient du chemin parcouru en deux décennies : “Nous avons toujours suivi et même devancé les évolutions technologiques tout en restant sur ce marché très spécifique.” Un marché qui grâce notamment à l’intervention de la B.P.I. (banque publique d’investissement) va pouvoir se développer encore, à

l’export, après avoir déjà posé de beaux jalons sur le territoi- re national. L’optimisation de la satisfaction des clients n’a en effet pas de frontière. Dans aucun pays l’acheteur n’aime attendre et le commerçant risquer de perdre du chiffre d’affaires. Et dans ce marché de niche économique où Europrodif n’a que peu de concurrents, l’horizon est clair et dégagé. “Nous équipons les leaders de la grande distribution comme Auchan, Leclerc, les Mousque- taires, Mr Bricolage, Décathlon, Colruyt et maintenant Auchan” poursuit Jacques Mege. Besoin d’un conseil ou d’information sur un produit en rayon, en appuyant sur le bouton d’appel, c’est une technologie mise au

point par Europrodif qui vient à votre secours. Un équipement qui permet également de diffu- ser des messages publicitaires, de la musique ou de lancer un appel dans le magasin. “Nous allons désormais sur des mar- chés comme l’Allemagne où on

vient de signer un contrat qui équi- vaut à 5 années de chiffre d’affaires.” Une aubaine qui per- met au chef d’entreprise une lisibilité à long terme que lui envient bien des patrons. “La Bel- gique, la Pologne, l’Espagne, l’Italie et le Portugal sont

Encore 95 % du marché à conquérir…

Jacques Mege a déjà beaucoup fait évoluer le matériel dans ce domaine, et ce n’est qu’un début.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker