La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

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BESANÇON

Adjointe à la démocratie participative

Anne-Sophie Andriantavy, la bonne porte d’entrée en politique

Après avoir fait le porte-à-porte pour le candidat Fousseret lors des municipales, Anne-Sophie Andriantavy s’est vue proposer le fauteuil d’adjointe au maire. Un poste auquel elle ne s’attendait pas. Professeur d’histoire-géographie, la nouvelle “fem- me politique” n’est pas là pour donner la leçon…

E lle est née dans un mou- lin du Pas-de-Calais, là où son père travaillait comme vendeur d’aliments pour bétail. Mais n’y voyez pas un signe. Anne-Sophie Andriantavy ne brasse pas du vent et fonctionne encore moins comme une girouette. La nou- velle adjointe arrivée un peu par surprise à ce poste prisé par tant d’autres a su qu’elle est, et res- terait de gauche. Oui, elle a bel et bien un temps pensé que Gis- card-d’Estaing était “meilleur” que Mitterrand. Mais ça, c’était avant. “Ma mère l’aimait bien alors j’ai fait pareil. J’étais jeu- ne, à peine 16 ans, se souvient- elle. Puis, ma grande sœur m’a expliqué ce qu’étaient les valeurs de gauche.” Si elle admet avoir été déçue du renoncement de François Hol- lande quant au vote des étran-

gers, cette professeur d’histoire- géographie au collège des Clairs- Soleils de Besançon demeure une socialiste convaincue. Elle n’est pas “frondeuse” mais avoue qu’il faut les écouter ces frondeurs, au regard du malaise social que tra- verse la France. “Je suis une répu-

blicaine” avoue-t- elle. Arrivée à l’âge de 20 ans à Besançon, elle tes- tera l’expérience de caissière à Monoprix. Ce job la fait vivre mais ne la passionne pas.Anne-Sophie reprend les bancs de la fac, s’inscrit au C.A.P.E.S., qu’elle réussit. La voilà profes- seur d’histoire- géographie et

Pas frondeuse… mais elle les comprend.

Anne-Sophie Andriantavy a déjà rencontré la quasi-totalité des conseils consultatifs d’habitants (C.C.H.), conseils qu’elle doit repenser.

maman de deux filles “métisses” comme elle le précise. Mariée à unMalgache, elle mène de front ses deux vies et poursuit ses combats contre les inégalités en ne manquant pas de manifes- ter quand il le faut. Jeune, elle avait rejoint le M.L.A.C. (mou- vement pour la liberté de l’avortement et de la contra- ception) et ne manquait aucu- ne manifestation au point de délaisser ses études au lycée… Ce n’est finalement qu’en 2012 qu’elle se décide à se consacrer à l’une de ses passions : la poli- tique. Elle ne fait pas ça pour le côté pécuniaire. Encore moins pour se mettre en avant. “Je ne suis pas de nature à avoir confiance enmoi. Lorsque le mai- re m’a proposé le poste d’adjoint, je ne pensais pas avoir les capa- cités. Puis, je me suis dit que s’il me faisait confiance, c’est que je pouvais le faire” dit-elle hum- blement. Pourquoi le maire l’a- t-il recrutée ? “J’ai remarqué son engagement, son envie de travailler” répond Jean-Louis Fousseret. Il faut dire qu’Anne-Sophie a mis du cœur à l’ouvrage dans cette bataille des municipales. Et rien n’était calculé : “Si je me suis engagé en 2012 au P.S., c’était pour battre Nicolas Sar- kozy lors de la présidentielle. Puis quand certains m’ont dit que je faisais ça pour me placer pour les municipales, je n’ai pas compris.” Dans l’ombre avec Sébastien Coudry, elle a géré le porte-à-porte. L’appréhension de se rendre chez les Bisontins laissera très vite place à la moti- vation : “On était motivés.À deux jours du vote, on se rendait 5 fois par semaine dans les quartiers à la rencontre des personnes.

C’est là que j’ai pu les écouter. Il y avait une super-ambiance : on buvait le thé ensemble. Finale- ment, les Bisontins avaient envie de parler. On a essuyé peu de refus” explique la socialiste. L’élection actée, la voilà propulsée adjoin- te. Elle n’aurait pas voulu de l’urbanisme. Trop technique. Elle héritera lors du conseil munici- pal d’installation (où elle a été chaleureusement applaudie) de la démocratie participative. Un vaste chantier l’attend. Pas le plus facile. “Ce n’est pas comme créer un bâtiment, souffle l’adjointe. Je travaille avec l’humain. Il faut savoir être consensuel mais s’il faudra taper du poing sur la table pour l’intérêt des Bisontins, je le ferai” assume Anne-Sophie Andriantavy qui a déjà rencontré la quasi-totalité des représentants des conseils consultatifs d’habitants (C.C.H.) depuis son installation. Remplaçante de Didier Gendraud, elle doit repenser les C.C.H. et créer le conseil citoyen dans les quartiers dits “populaires”. Elle veut donner la parole à tous et notamment aux jeunes et aux étrangers, ceux qui n’ont pas le droit de vote. Risque-t-elle de s’attirer les foudres de l’opposition municipale ? La nouvelle politi- carde argumente : “Les étrangers n’ont pas le droit de vote mais ils ont le droit de parole ! En 2015, on veut donner la parole à ceux qui n’ont pas l’habitude de l’avoir. On a besoin de tout le monde.” Sa première véritable interven- tion au conseil municipal devrait arriver en novembre. En atten- dant, Anne-Sophie Andriantavy fera la leçon… à ses collégiens. L’histoire ne dit pas si sa classe est aussi dissipée que les rangs du conseil municipal bisontin ! E.Ch.

Bio express 53 ans. Née dans le Pas-de-Calais, elle est la dernière d’une famille de 7 enfants. À 16 ans, elle rejoint Aix-en-Provence avec ses parents. À 20 ans, elle arrive à Besançon. Elle y fera ses études Professeur d’histoire- géographie au collège des Clairs-Soleils depuis 2000 En 2012, elle rejoint le mouvement du Parti socialiste Elle participe à la campagne de Jean- Louis Fousseret 2014 : elle est élue adjointe au maire, chargée de la démocratie participative

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