La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

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SAINT-VIT

Les difficultés financières des communes “On a divisé pas trois notre capacité d’investissement” Dotations allégées, charges amplifiées, la marge de manœuvre des communes se réduit. Plus question de se faire plaisir, on rationalise en attendant des jours meilleurs.

E n figeant la population saint-vitoise sous le seuil des 5 000 habitants, l’I.N.S.E.E. n’a pas rendu service à l’équipe municipale. Sans contester la méthode de calcul, Pascal Routhier le maire s’étonne de l’écart existant avec les comptes communaux. “On est au-dessus des 5 000 habitants. Résultat, on perd en dotation alors qu’on a des charges de cen- tralité plus importantes. On fait partie des riches parmi les pauvres.” Saint-Vit n’est pas la seule com- mune à subir cet effet seuil.L’État réduit depuis plusieurs années son soutien aux collectivités tout en lui déléguant de nouvelles charges. La dernière en date étant la très décriée réforme des rythmes scolaires. “Il faut arrê- ter d’assécher les communes, ton-

me Saint-Vit” ajoute le maire. Le marasme actuel ne signifie pas, pour autant, la fin de l’investissement communal. Ce qui change, c’est la durée d’amortissement. “On est contraint d’étaler les projets en plusieurs tranches” ,poursuit l’élu, inquiet à l’idée qu’une entrepri- se ne mette la clé sous la porte. La création de la zone indus- trielle n’est pas remise en cau- se. Seule différence avec le pas-

sé, sa réalisation se fera en fonc- tion des investisseurs. On serre la vis. “Toutes les actions d’investissement et les dépenses de fonctionnement sont revues. Si l’on veut garder une capacité d’action, il faut faire des écono- mies et automatiquement, on rogne sur le fonctionnement.” Bref, les communes font le dos rond en attendant des jours meilleurs. F.C.

cinq ans, on a divisé par trois notre capacité d’investissement. Elle varie aujourd’hui entre 1,5 et 2 millions d’euros alors qu’on était entre 3 et 6 millions.” Saint-Vit n’a guère bénéficié de l’effet mutualisation induit par la création de la communauté de communes du val Saint-Vitois. La différence de taille entre Saint- Vit et les 14 autres communes n’a pas favorisé la mise au pot commun des compétences. “Le transfert est peu engagé” , recon- naît Pascal Routhier heureux de voir que les choses tendent à s’arranger de ce côté-là. Ces freins se répercutent dans la programmation des projets. Oubliées la salle de spectacle, la piscine. “Ces réalisations reste- ront dans les cartons.On vadevoir faire des choix en privilégiant notamment la rénovation des écoles ou de la mairie. On se fera plaisir plus tard.” La crise n’encourage pas non plus la via- bilisation de nouveaux lotisse- ments. Le nombre de permis de construire délivrés chaque année est passé d’une cinquantaine à une poignée. “On est passé sous le seuil de viabilité démographique qui se situe autour de 70 à 80 nouveaux habitants par an pour assurer le renouvellement de popu- lation dans une commune com-

“On va devoir faire des choix”, observe Pascal Routhier, le maire de Saint-Vit.

Le carrefour pour retrouver le chemin de l’investissement

vieillissement.” Ce carrefour permet aussi dʼaborder lʼaspect technique des choses avec des débats sur les nouveaux produits, les matériaux, la ges- tion des réseaux, de lʼinvestissement public. À signaler parmi les conférenciers, lʼintervention dʼYves Thréard, éditorialiste au Figaro qui sʼexprimera sur les consé- quences et les enjeux de la réforme territo- riale. 1 200 visiteurs sont attendus. CARREFOUR DES MAIRES ET DES ÉLUS LOCAUX Jeudi 23 octobre de 10 h à 18 h Vendredi 24 octobre de 10 h à 17 h Renseignements au 03 81 41 16 16

Le prochain carrefour des maires se déroule les 23 et 24 octobre à Micropolis. Le blues du B.T.P.

“O n a rarement connu des périodes aussi tendues. On enregistre une baisse dʼactivité de 25 % depuis un an” , déplore Sébastien Perrin, le direc- teur du cluster Éco-chantier, organisateur de lʼévénement. Ce ralentissement sʼexplique en grande par- tie par le net fléchissement de la comman- de publique. De quoi mettre en péril lʼemploi et lʼavenir dʼune filière qui compte 4 500 per- sonnes en Franche-Comté. “En temps nor- mal, le B.T.P. mobilise plus de 700 intéri- maires et aujourdʼhui le compteur est pratiquement à zéro.” Tout le monde souffre.

Cette troisième édition du carrefour des maires sʼinscrit donc dans un climat parti- culièrement morose. Lʼoccasion aussi pour les entrepreneurs de rencontrer et dʼéchanger avec les nouveaux élus. De leur faire com- prendre lʼutilité, même en temps de crise, de renouveler des installations existantes, dʼaméliorer le rendement des réseaux, de sʼengager dans les liaisons douces. Autant de sources dʼéconomies à court ou moyen terme. “Il y a encore du travail. On estime, par exemple, quʼil faudrait 130 ans pour renouveler lʼensemble des réseaux. On ne va pas assez vite par rapport au rythme de

ne le m aire. À ce rythme-là, d’ici 2017-2018, toutes les ressources des communes seront consacrées au fonc- tionnement et il n’y aura plus rien dans l’investissement.Ici, les recettes sont gelées depuis la réforme de la taxe professionnelle. En

Oubliées la salle de spectacle, la piscine.

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