La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

BESANÇON 20

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

LE FEUILLETON DU TRAM

Nouvelle campagne de communication

Prudence, prudence, prudence !

Un sentiment d’inquiétude s’est emparé des Bisontins depuis les deux accidents survenus sur la ligne du tram. Malgré l’émotion, le ministère du Développement durable rappelle que les accidents sont rares reportés aux nombres de kilomètres parcourus.

L e 6 septembre, un octogénaire a été mortellement fauché par le tramdans le secteur de Chamars. Deux jours plus tard, c’est un ado- lescent qui a été renversé par une rame, heureusement sans gravité. Ces deux événements survenus peu de temps après l’inauguration du tram ont jeté la consternation en ville. Aussitôt des critiques ont fusé autour de deux ques- tions. Un : le tram ne représente-t-il pas un danger pour les autres usagers de la voie publique ? Deux : les lignes sont-elles suffisamment sécurisées ? Il n’y a pas de réponse systématique à ces deux interrogations mais une volonté partagée par l’Agglo et l’exploitant du réseau Transdev d’agir pour éviter les accidents. “L’objectif numéro un pour nous tous est la sécurité” a insisté Jean- Louis Fousseret, le président de l’Agglo à l’ouverture du conseil communau- taire du 11 septembre. Et d’ajouter : “Je préfère pour démarrer la mise en service un manque de ponctualité des rames plutôt que la vitesse. Rien n’a été économisé sur la sécurité. S’il faut rajou- ter des choses, nous le ferons. Nous ne lésinerons pas sur les moyens même si

pelons que lorsque le tram roule à 30 km/h, il lui faut 25 mètres pour s’arrêter ! Autant dire qu’il est impos- sible à un chauffeur de tram d’éviter un cycliste ou un piéton qui déboule sans regarder, et ce malgré sa vigilan- ce. “On sait que la première année d’exploitation d’un tram, il y a deux fois plus d’accidents. Je ne pensais pas que nous y serions confrontés aussi tôt” déplo- re Laurent Gelhaye, directeur deTrans- dev Besançon Mobilités. Une analyse des causes des deux col- lisions est en cours. Des améliorations seront apportées en fonction des conclu- sions qui seront rendues dans deux mois, “afin d’éviter la récidive. Actuel- lement, on traite tous les “presque acci- dents”, des événements qui ont entraî- né par exemple un freinage d’urgence. On observe qu’il y a des comportements déviants de la part de piétons, d’automobilistes ou de cyclistes qui uti- lisent les voies du tram. Prochainement, nous aurons une idée plus précise des endroits où l’on peut observer ce genre de comportement” ajoute-t-il. L’accent sera mis sur la sécurité dans les secteurs sensibles.Transdev a d’ores et déjà identifié deux types de public qui vont faire l’objet d’une communi- cation ciblée : les personnes âgées qui “ne voient pas ou mal le tram” , et les jeunes de moins de vingt ans qui ont des écouteurs sur les oreilles et qui n’entendent pas l’avertisseur sonore de la machine. “Il y aura une troisième cible, ce sera sur le confort à l’intérieur des rames pour inviter les passagers à se tenir” annonceTransdev, et ainsi leur éviter de chuter en cas de freinage brusque. Car là aussi, ça peut fairemal. Leministère duDéveloppement durable, de l’Écologie et de l’Énergie, tient une comptabilité précise chaque année des accidents de tram en France. Les der- niers chiffres disponibles datent de 2012. Le service a analysé les incidents répertoriés dans les 25 agglomérations qui ont un tram en circulation cette année-là, soit 58 lignes dont 54 lignes de tram-fer et 4 lignes de tram-pneus. Les résultats indiquent que sur 1 832

Les personnes âgées et les jeunes qui se déplacent avec des écouteurs sur les oreilles sont les plus vulnérables face au tram.

accidents répertoriés, 1 207 concernent des collisions avec un tiers (tram contre voiture, piéton ou vélo) et 563 sont des accidents de voyageurs (chute dans une rame). On a eu à déplorer 897 blessés dont 31 graves et trois décès (2 tués en 2011). Les années précédentes, 6 à 8 personnes sont mortes dans un acci-

dent de tram. Il s’agit principalement de piétons et de cyclistes. Le bilan humain n’est pas anodin,mais il est inférieur à d’autres moyens de transport en commun. Dans son rap- port, leministère indique que le nombre d’accidents liés au tramest de 0,35 pour 10 000 kilomètres. C’est trois fois infé-

rieur que le bus. Depuis sa mise en service à Besançon, le tram transporte environ 30 000 voya- geurs par jour (sachant que l’objectif est de 40 000 en moyenne). Transdev doit encore affiner ce premier chiffre estimatif d’ici la mi-octobre. T.C.

on sait que le “sans-fau- te” n’existe pas.” Il n’y a pas de risque zéro. Le tram circule en site ouvert et à ce titre, tous les usagers de la voie publique doivent être prudents, qu’ils se dépla- cent en voiture, à vélo ou à pied. L’arrivée dans le paysa- ge urbain de ce nouveau moyen de transport a perturbé les habitudes et modifié les repères de circulation. Il y a donc un temps d’adaptation nécessaire durant lequel les piétons et les cyclistes, qui sont les plus vulné- rables, doivent faire preu- ve de vigilance comme ils en font vis-à-vis des voitures et des bus. Rap-

“On traite tous les “presque accidents.”

le dimanche

septembre

organisées à la Maison Familiale Rurale de Morre

de 9h à 18h

Animations - Spectacles Randonnées pédestres et VTT

Restauration

Buvette

2EPAS 9€50 sur ƌĠƐĞƌǀĂƟŽŶ

03 81 81 94 36

vaincrelamuco.org

Le premier accident est survenu moins d’une semaine après l’inauguration.

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