La Presse Bisontine 158 - Octobre 2014

BESANÇON

La Presse Bisontine n° 158 - Octobre 2014

13

BATTANT

Nuisances

Quai de Strasbourg : après le ras-le-bol, des mesures ? Victimes d’intrusions de personnes alcoolisées et droguées dans leur cour, des habitants du 25 et 27, quai de Strasbourg et de la rue Champrond ont manifesté leur mécontentement.

L e phénomène n’est pas nouveau. Sur le quai de Strasbourg, notam- ment à l’angle de la rue Cham- prond, des groupes de personnes squattent. Pour la plupart, ce sont des S.D.F. qui se rendent au S.A.A.S. ou pour certains des demandeurs d’asile. Mais, durant l’été, une affiche placar- dée sur la vitrine du centre d’accueil de jour, situé 3, rue Champrond a mis le feu aux poudres. “Cette affiche disait :

demandeurs d’asile qui se rendent au 27 le matin et en repartent le soir. De l’autre, des personnes sans domicile fixe, qui sont accueillies rue Cham- prond. Cette affiche placardée, sorte de sym- bole de la colère grandissante, a pous- sé le bailleur Habitat 25 à convoquer une réunion avec les habitants du 25 et 27, quai de Strasbourg. D’après une personne qui réside ici depuis deux ans, les incivilités n’ont cessé de croître : “verres brisés, porte d’entrée détério- rée, déjections, coups de sonnettes en pleine nuit” rapporte-t-il. Pire, un fla- con de méthadone aurait été retrouvé dans le couloir, près des boîtes à lettres. Les locataires demandent à leur bailleur des mesures, que la porte reste fermée. Cela semble paradoxal puisque la rési- dence est fermée de trois côtés par des grilles et une porte. Elle pourrait donc se prémunir de ces intrusions qui entre- tiennent un sentiment d’insécurité. Or, “certaines personnes qui étaient dans la rue ont retrouvé un logement ici et retrouvent leur groupe d’appartenance. Elles ouvrent donc la porte” témoigne un riverain. Difficile cohabitation entre deux mondes.

“en plus des fenêtres, va-t-il falloir vivre avec un fusil à portée de main ? ” rapporte le res- ponsable du centre d’accueil Philippe Petit- pain. Lui s’est senti visé. Or, son accueil de jour qui reçoit unique- ment des familles demandeurs d’asile (40 personnes) qui n’ont rien à voir dans cette affaire. Toujours selon lui, il faut faire la dif- férence entre les deux publics accueillis par la Boutique Jeanne- Antide : d’un côté, les

Les S.D.F. viennent notamment rue Champrond pour bénéficier au service d’accueil et d’accompagne ment social (S.A.A.S.) d’aide ou de soins.

“Porte d’entrée

détériorée, déjections.”

Entrepôts Pomona : enfin l’aboutissement ? Vivre aux Chaprais sera peut-être plus doux dans les mois à venir du fait de la fin du tunnel annoncée pour l’interminable dossier du devenir des anciens entrepôts Pomona. La verrue du quartier va-t-elle enfin bientôt disparaître ? QUARTIER VIOTTE Un dossier qui traîne depuis 15 ans

Squats, déchets, vandalisme… ces quinze années ont été longues pour les riverains.

V oilà déjà quinze longues années que le devenir des entrepôts de l’ancien grossiste en fruits et légumes Pomona pose questions. Inlassablement, les membres de l’association Vivre aux Chaprais, emmenés par leur président

Jean-Claude Goudot ont sollicité la vil- le et R.F.F. (Réseau Ferré de France), propriétaire des lieux, pour en savoir plus. “Il s’agit d’un terrain d’un hecta- re et demi avec des hangars désaffec- tés situés le long de la voie ferrée” dit M. Goudot. Squats, tas de détritus,

incendies… La vie n’a pas été un long fleuve tranquille pour les riverains tout au long de ces années. Riverains qui ont même dû s’opposer à l’implantation d’une boîte à rave-party. Embarrassé par ce patrimoine encom- brant, R.F.F. le sait en plus incons- tructible tant que le plan local d’urbanisme (P.L.U.) n’en a pas déci- dé autrement. Mais, enfin, du côté de la rue de la Rotonde et du quartier tout entier, l’espoir renaît de voir le site réhabilité. “Nous avons appris en juillet de la bouche même de l’adjoint à l’urbanisme que la ville ne s’est pas positionnée pour l’acquisition de ce terrain” explique Jean-Claude Goudot. Ce qui n’empêche pas l’actuel propriétaire d’accélérer le mouvement en vue sans doute d’un reclassement et d’une vente à un pro- moteur privé. “La société Yxime a été

vier 2015” se réjouit le président de Vivre aux Chaprais. Avec l’espoir que cette fois les choses iront à terme, les habitants savent qu’une autre bataille les attend quand le propriétaire deman- dera la révision du P.L.U. Il sera alors temps pour eux de faire valoir leurs craintes et attentes lors de l’enquête publique qui sera nécessairement lan- cée. “Nous avons à plusieurs reprises exprimé notre position quant à cet amé- nagement : dépollution exemplaire des terrains, application des règles du déve- loppement durable, mixité entre habi- tat, locaux d’activités et salles de réunion et implantation judicieuse des bâti- ments à construire afin de ne pas écra- ser les petites habitations situées en vis-à-vis rue de la Rotonde.” Comme le veut la formule consacrée applicable en l’espèce depuis quinze ans : affaire à suivre !

désignée par R.F.F. pour gérer ce bien en particulier. Elle a débuté des tra- vaux qui se poursuivent aujourd’hui.” La déconstruction des entrepôts avait reçu l’autorisation de la mairie il y a six mois. Les travaux ont commencé

par la pose d’une clô- ture de protection afin d’éviter les intru- sions, squats et acci- dents possibles. Or les entrepôts n’ont pas été démolis com- me annoncé avant l’été, mais murés. Ce qui semblait démon- trer qu’ils ne seront pas rasés avant un certain temps. “R.F.F. vient de nous informer que ce sera fait avant fin jan-

La démolition est programmée.

Les anciens entrepôts occupent un terrain d’un hectare et demi au cœur du quartier des Chaprais.

Made with FlippingBook - Online Brochure Maker