La Presse Bisontine 157 - Septembre 2014
La Presse Bisontine n° 157 - Septembre 2014 L’ÉVÉNEMENT LE TRAM, ENFIN : ET APRÈS ?
Samedi 30 août, la première ligne de tram de Besançon est inaugurée, avec deux jours de gratuité pour les passagers. Restent les principales questions : la fréquentation sera-t-elle à la hauteur des espérances, et cette première ligne en appellera-t-elle une autre si le succès est au rendez-vous ?
Après l’inauguration Objectif 50 000 voyageurs par jour
Le tram doit réussir le pari de la fréquentation Alors qu’il entre en fonctionnement, le tram de Besançon doit parvenir à convaincre les usagers et générer ainsi des recettes.
L e tram est là, enfin ! Les tra- vaux nécessaires à sa construc- tion et la gêne qu’ils ont occa- sionnés pendant plus de deux ans appartiennent désormais au pas- sé. Les Bisontins redécouvrent leur ville changée par l’apparition dans le paysage urbain de ce nouveau moyen de transport. Piqué par la curiosité, on se retourne même sur le passage de ces rames bleues, plutôt silencieuses, qui circulent dans les rues de la capi- tale régionale. Le tram s’attire des sympathies et profite de l’effet sur- prise des premiers temps. Du côté des élus de la communauté de l’agglomération, le satisfecit est total. “Toucher au but dans un projet de cet- te envergure, oui, c’est agréable. C’est une satisfaction d’arriver au terme de ce chantier en sachant que sur un plan financier, il a été maîtrisé” remarque Gabriel Baulieu. Sur ce point, le pre- mier vice-président de la communau- té d’agglomération du Grand Besan- çon est encore régulièrement contesté par des associations de contribuables et des élus d’opposition qui affirment que le coût de 228 millions d’euros
(valeur 2008) est erroné, et que l’opé- ration est plutôt de 281 millions “si l’on ajoute les 20 millions d’euros de travaux supportés par la ville qui a versé en plus 20 millions d’euros de subventions” persiste et signe le conseiller municipal Philippe Gonon. Alors que chacun campe sur ses posi- tions, persuadé de détenir la vérité dans cette bataille de chiffres, un nou- veau défi s’ouvre pour le tram. Il doit réussir le pari de séduire les usagers à long terme. L’ambition est forte : transporter 50 000 passagers
Les Bisontins doivent maintenant s’approprier ce nouveau moyen de transport.
par jour. Il bénéficiera, c’est sûr, de l’effet décou- verte, au moins les pre- miers temps, le même que l’on a pu observer à Dijon. Lorsque la capi- tale bourguignonne a ouvert sa ligne de tram à l’automne 2012, elle comptabilisait 39 000 passagers au quotidien. À ce rythme, les élus esti- maient que l’objectif des 42 000 voyageurs serait rapidement atteint.
supplémentaires générées par le tram pour maintenir à flot le budget trans- port. Mais en cas de pépin sur la fré- quentation, ce n’est pas la collectivité qui supportera le déficit, mais le délé- gataire Transdev. “Il est prévu contrac- tuellement des engagements de fré- quentation et de recettes. Si nous n’atteignons pas l’objectif, nous sup- porterons la différence. En revanche, si nous sommes au-delà, le bénéfice des recettes complémentaires nous profi- tera” rappelle la direction bisontine de Transdev.
des abonnements et des tickets ?” inter- roge l’élu. L’avenir le dira. Monsieur Gonon pointe du doigt une autre fra- gilité dans le mode de financement du tram qui provient de la taxe versement transport versée par les entreprises. Or, “compte tenu de la crise, les recettes de la taxe versement transport passent de 31 millions d’euros à 28 millions d’euros.” Selon lui, l’Agglo n’aura pas d’autre choix que de recourir à l’impôt pour combler le déficit du poste trans- port. La C.A.G.B table en effet sur les recettes
Mais la gageure est maintenant de fai- re entrer le tram dans les habitudes de transport. Une fréquentation en hausse ou tout le moins qui tiendra ses objectifs, va générer des recettes, évitant ainsi de creuser un peu plus déficit du budget transport. “Je rap- pelle que le déficit de Ginko pour l’exer- cice 2014 passe de 10 à 14 millions d’euros annonce Philippe Gonon qui attend de voir la suite. Que se passe- ra-t-il si la fréquentation n’est pas de 50 000 mais 45 000 ou de 40 000 pas- sagers ? Devra-t-on augmenter le prix
“Le déficit de Ginko
passe de 10 à 14 millions d’euros.”
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