La Presse Bisontine 157 - Septembre 2014

DOSSIER

La Presse Bisontine n° 157 - Septembre 2014

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Histoire Besançon ville militaire Depuis la défaite militaire face aux Prussiens en 1870, les frontières du pays se sont resserrées et sont en l’occurrence proches de Belfort depuis la perte de l’Alsace-Lorraine. La Franche-Comté est donc sur ses gardes et a de fait renforcer sa défense notamment autour de Besançon.

Les manœuvres se sont multipliées à l’approche du conflit.

S’ il est d’usage de dire que Pontar- lier, ville productrice d’absinthe, saoule la France, il est plus répan- du encore de dire que Besançon donne l’heure au pays grâce à une industrie horlogère en plein développement au début du XX ème siècle. La ville se porte donc bien, les activités économiques et de loisirs y sont nombreuses. La vie mondaine y est active. En grande partie aussi grâce à une présen- ce accrue des institutions militaires et des administrations publiques. Ce qui n’est pas un hasard. Pas moins de 14 forts et quelques autres enceintes de moindre importance sont construits autour de la capitale régionale.

Cet engouement et le rapprochement des frontières ennemies depuis quelques décen- nies ne vont faire qu’amplifier l’esprit patrio- tique et faire de la région une zone de grandes levées des troupes avec par exemple 80 % de la classe 1915 (donc les hommes nés en 1895) mobilisés ici contre 70 % sur l’ensemble du territoire national. Après quatre années de cette Grande Guerre, 30 000 Francs-Com- tois ne reviendront jamais et des milliers seront marqués dans leur esprit et dans leur chair. C réé dès 1905 et inauguré deux ans plus tard, ce vaste camp est desti- né à accueillir les troupes pour les entraînements et manœuvres. Avant le déclenchement du conflit, beaucoup des soldats francs-comtois notamment sont passés par là et devant ce développement dʼactivité, le camp va devoir sʼagrandir. Dès 1913, les autorités envisagent dʼexproprier purement et simplement le vil- lage voisin de La Villedieu. Mais la guer- re va arriver trop vite et ce projet ne sera finalement effectif que douze ans plus tard. Le camp du Valdahon Zoom

Dans les villes franc-comtoises, les casernes se développent et se renforcent de Dole à Lons en passant par Lure, Vesoul, Belfort ou encore Pontarlier, Valdahon et bien sûr Besan- çon. Les effectifs croissent rapi- dement au début du siècle, ali- mentés en partie par les conscrits venus y effectuer leur service militaire durant deux années puis trois dès 1913. Ce recrutement de proximité ne fait d’ailleurs que consolider l’attachement des Francs-Com- tois pour leurs régiments où se retrouvent les conscrits des villages et des environs.

30 000 Francs-

Comtois ne reviendront jamais.

Les soldats francs-comtois étaient en majorité regroupés à Besançon avant de partir au front.

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