La Presse Bisontine 157 - Septembre 2014

BESANÇON

16 La Presse Bisontine n° 157 - Septembre 2014

TOURISME Bilan Été pourri : ceux qui pleurent, ceux qui rient Le bilan de la saison estivale dans le Grand Besançon est à l’image du ciel : chaotique. La piscine plein air de Chalezeule a par exemple accueilli 27 300 visiteurs de moins que l’an dernier sur 40 jours. La Citadelle va, contre toute attente, dépasser ses objectifs d’août.

L e 28 juillet, quand Besan- çon battait son record de pluviométrie datant de 2007 avec 218millimètres tombés en 24 jours de pluie, la préfecture de Besançon envoyait dans le même temps un mes- sage levant les restrictions d’usage de l’eau dans certaines communes. Ça prête à sourire. Car s’il y a bien un point sur lequel on peut se réjouir de cet été maussade, c’est le niveau des nappes phréatiques, au top. Sans surprise, les activités de plein air ont bu la tasse cet été. La Ville de Besançon qui gère la piscine couverte de Chale- zeule enregistre l’un de ses pires étés. Du 28 juin au 17 août, la structure a accueilli 15 454 visi- teurs contre 42 848 l’année der- nière sur lamême période.Même constat du côté de la baignade

à la plage d’Osselle : “En juillet, j’ai fermé durant 14 jours car personne ne venait, explique le directeur de la plage Frédéric Michel. Août a été meilleur notamment après le 15. Je suis encore confiant car si la météo est clémente, nous pourrons enco- re accueillir des clients en quê- te de soleil, et ce jusqu’au 28 sep- tembre.”

tembre ses quatre comités (Doubs, Jura, Haute-Saône,Ter- ritoire-de-Belfort) pour mesu- rer le bilan des hôtels, gîtes et campings. Si la Citadelle de Besançon affiche logiquement une baisse de 5 % de ses visites avec 34 500 personnes en juillet, elle enre- gistre au premier semestre 2014 sameilleure fréquentation depuis 4 ans avec 177 055 visiteurs contre 148 612 en 2013 (+ 19 %) et va dépasser chez chiffres du mois d’août. “Nous allons effec- tivement conforter notre avance avec 42 000 visiteurs contre 40 000 en moyenne, même si le mois d’août fut assez déprimant sur le plan de la météo”, résume le directeur de la Citadelle Patrick Porte qui explique cet- te bonne tenue par les nouvelles et nombreuses animations pro-

Malgré une baisse de 5 % de visiteurs en juillet, la Citadelle a réalisé un mois d’août honorable qui s’explique par les nombreuses animations proposées.

Même constat du côté du tourisme fluvial où les plai- sanciers ont été moins nombreux à accoster, notam- ment à la halte du Moulin Saint-Paul. Il faudra attendre les chiffres publiés par le comité régio- nal du tourisme, qui réunit le 4 sep-

posées. “L’offre en direction des jeunes enfants a très bien fonc- tionné et nous avons même inci- té des visiteurs à revenir” dit-il. Le haut lieu touristique bison-

tin note toutefois des change- ments dans la typologie de sa clientèle. Les visiteurs sont davantage des personnes qui résident à moins d’une heure de

la Citadelle que de vrais tou- ristes. Un simple constat qui devrait se refléter dans les chiffres mitigés des hôtels et campings du secteur.

La Citadelle s’en sort grâce à ses animations.

Les phrases-clés des élus Conseil municipal du 10 juillet 2014 Le replay du conseil Jacques Grosperrin, le leader de l’opposition, véhément et un brin péremptoire à l’encontre du maire : “Je vous enjoins de respecter les prises de parole des conseillers municipaux de droite. En ce qui nous concerne, jamais nous ne ferons d’attaque personnelle contre vous. Je vous demanderai donc de ne pas nous couper la parole avec des paroles désobligeantes ou déplacées. Je vous demande de vous montrer digne de la fonction que vous occupez.” Et juste après, d’ajouter : “À la fin de ce mandat, vous serez élu depuis près de 40 ans !” Du respect avait-il demandé… Jean-Louis Fousseret du tac au tac : “Et voilà le petit numéro de Grosperrin. Vous ne pourrez pas faire que ça durant le mandat ! En terme de respect, vous n’avez aucun conseil à me donner ! La parole à M. Bonnet.” Et il ajoute à l’intention de ce dernier : “Si c’est pour me faire la leçon, ce n’est pas la peine !” Pascal Bonnet, taquin : “Vous n’allez quand même pas me couper la parole avant même que je la prenne !” À Laurent Croizier (opposition) qui demande si la gratuité des activités périscolaires sera ou non maintenue l’an prochain, le maire répond : “Notre objectif est bien de maintenir la gratuité. Mais je ne lis pas dans le marc de café…” Michel Omouri à propos des travaux à l’école Dürer et de la présence ou non d’une caméra de vidéo-protection : “Si dans votre majorité on estime qu’il vaut mieux mettre de la vidéo-surveillance dans les déchetteries plutôt que de sécuriser les écoles, alors il y a du souci à se faire !” Désapprobation générale des élus de la majorité. Pascal Bonnet au sujet de la contribution financière de la Ville à la campagne de communication “Originale Franche-Comté” : “Il faudrait mettre l’argent ailleurs que dans cette campagne de pub qui n’a rien rapporté à notre région et qui ne rapportera rien.” Réponse de M. Fousseret : “Certains disent que cette campagne est géniale, d’autres disent qu’elle est nulle. La vérité est sûrement entre les deux…” Philippe Gonon (U.D.I.) commente le projet de fusion entre la Franche- Comté et la Bourgogne : “Marie-Guite Dufay a dit oui à une coquille vide de sens, de fonctionnement et de financement. Les citoyens ne sont pas écoutés. En ce moment, ce sont des personnes extérieures à notre région qui parlent de son avenir.” Sur le même suje t, Pascal Bonnet, pour une fois sur la même longueur d’onde que le maire, presque flagorneur : “Si certains sont naïfs dans votre parti, vous, vous êtes attentifs aux intérêts de Besançon, et nous vous soutiendrons dans cette démarche.” Ludovic Fagaut (U.M.P.) au maire à propos des subventions aux clubs sportifs de haut niveau : “La parité de subventions pour les clubs d’élite n’était déjà pas respectée lors de la précédente majorité. Quel sport de haut niveau voulez-vous à Besançon M. le maire ? Vous reléguez le sport de haut niveau au second plan dans cette ville.”

COMMERCE Des bâtons dans les roues du halal Besançon a-t-elle les moyens de choisir ses enseignes ? Dans deux quartiers bisontins, certaines cellules commerciales sont vides. Une enseigne s’est positionnée, spécialisée sur le “halal”, elle a été écon- duite. Le promoteur, qui emploie 15 personnes, ne comprend pas.

L e bruit avait circulé dans le quartier Île- de-France à Planoise : le magasin “Super- marché Planoise” ex-Coccinelle devait fai- re ses valises et baisser rideau en 2014. Pour l’heure, il est toujours en place.Au bonheur des habitants qui peuvent y faire leurs courses sans avoir besoin de prendre un moyen de trans- port. Puis, ce fut au tour d’un autre bruit de se répandre : le local serait repris par un commer- çant spécialisé dans l’épicerie halal. Une pétition fut alors déposée par une habitante du quartier pour son maintien et éviter l’arrivée d’un maga- sin halal. “Et si je faisais la pétition contraire, c’est-à-dire “pour le marché halal”, je ramasserais 3 000 signatures. Mais je ne veux pas de bras de fer. Cela fait deux ans que je suis en discussion avec Coccinelle, mais je ne signerai pas de com- promis puisque la Ville menace de préempter” résume l’investisseur. Déjà propriétaire d’un magasin qui ne vend ni alcool ni porc dans le quartier des 408 à Besan- çon, employant 15 personnes, cet homme (qui pré- fère ne pas apparaître) ne com-

prend pas pourquoi on lui refuse une installation. “Je ne demande pas que l’on me déroule le tapis rouge et je ne demande aucune subvention pour m’installer. Je ne l’ai pas fait aux 408” dit-il. Sa vision économique est toutefois recevable : “Je suis sur un marché de niche, ce n’est pas du pro- sélytisme. Et non, comme certains auraient pu le dire, le halal n’est pas synonyme de ghetto mais c’est seulement la loi de l’offre et de la demande. Des enseignes nationales ont fait des études ici : elles ne sont pas venues parce que la demande n’est pas là. Qu’on veuille interpréter ce que je vends, je ne peux pas l’empêcher mais je répète que ce sont des produits venus du monde entier qui sont mis en vente chez moi. ” De son côté, l’adjoint bisontin au commerce est clair : “Nous donnons la priorité à une enseigne généraliste. Nous avons reçu plusieurs propositions. Il n’y a pas d’urgence pour se positionner” commente Thierry Mor- ton.Pendant ce temps, des cellules commerciales créées par la S.E.D.D. ans le cadre du program- me de rénovation urbaine demeurent vides : c’est le cas aux Clairs-Soleils.

Le halal fait débat… mais il reste porteur d’emplois à Besançon.

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