La Presse Bisontine 157 - Septembre 2014

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 157 - Septembre 2014

SPORTS

Du nouveau pour le rugby L’O.B. prend ses nouveaux quartiers

Essai transformé pour le club de rugby de Besançon qui troque ses vétustes installations de Montrapon pour un stade flambant neuf aux Orchamps. La Ville a investi 4,25 millions euros dans l’équipement. Visite avant le premier match, le 14 septembre.

A uparavant, les repas de troisième mi-temps étaient préparés dans des casseroles posées sur des trépieds à même le sol. Les tables, elles, reposaient sur des tréteaux en bois. Les vestiaires, trop exigus pour une équipe à 15, obligeaient les joueurs à se contorsionner ou à jouer des coudes pour trouver de la pla- ce avant d’enfiler leur maillot. Quant aux spectateurs, leur nombre était limité et la tribu- ne presque dangereuse pour y poser ses fesses. D’un coup, d’un seul, l’Olympique rugby grâce à son nouveau sta- de situé dans le quartier des Orchamps à Besançon passe de la simplicité, pour ne pas dire le dénuement, au “luxe”. C’est aussi la fin d’une histoire àMon- trapon. Ce n’est pas pour déplai- re au président Émile Viennet qui a suivi avec Bernard Roland, les travaux du nouveau stade : “On passe du Moyen Âge à une structure aux normes actuelles” rappelle le représentant de l’Olympique Besançon (500 licen- ciés) qui fut joueur en dans les années soixante-dix, époque fas- te pour le club qui atteignit la

Division 1 en 1972. “On vise cet- te année la montée en fédérale 2 (le club est en fédérale 3)” pour- suit Émile Viennet. Joueurs et entraîneurs auront les moyens pour bien faire ! “Le stade de Montrapon avait vécu, explique Abdel Ghezali, adjoint aux sports. Le nouveau complexe sportif des Orchamps représen- te un investissement de 4,25 mil- lions euros” dit ce dernier. Le nouveau stade pourra accueillir davantage de spectateurs : 800 places sont couvertes plus un parking de 110 places. “Et nous pourrons jouer en nocturne grâ- ce aux projecteurs” dit un diri- geant. Une

rugbymen, qui savent très bien accueillir, dégusteront toujours les plats d’après-match prépa- rés par le cuisinier bénévole Jean-Pierre Le Cousturier grâ- ce à une cuisine digne de ce nom. Au-delà cela, le bâtiment neuf créé par la Ville de Besançon est idéal : 6 vestiaires, une sal- le de musculation, des espaces pour les arbitres, la pharmacie, un ascenseur. À l’étage, les bureaux de l’O.B. et une gran- de salle de réception. Si le club en a profité pour se séparer de certaines vieilles reliques qu’il amises à la déchet- terie, elle a démonté et remon- té dans le nouveau stade la tri- bune Belzung, du nomd’un jeune joueur décédé. “On souhaitait qu’elle nous suive. C’était senti- mental. La famille a même par- ticipé financièrement au mon- tage” tient à rappeler le président. Fort de 500 licenciés, d’un bud- get raisonnable (350 000 euros environ dont 60 000 euros de subventions de la Ville), l’Olympique écrit une nouvelle page de son histoire. Le 14 sep- tembre, le club sera attendu : son premier match à domicile E lle est là depuis si long- temps qu’on finit par ne plus y prêter attention. La Tour du Saint-Esprit fait partie du paysage bisontin. Elle est pourtant la plus ancien- ne maison de la ville. Dominant le quai Vauban, à deux pas du marché, elle jouxte le Temple Protestant. Cette tour carrée de trois étages telle qu’on la connaît aujourd’hui date de 1443, année de sa reconstruc- tion. Mais ses fondations sont beaucoup plus anciennes, puis- qu’elles remontent à 1220 ! À l’origine, ce bâtiment a été édi- fié pour l’Hôpital du Saint-Esprit qui était à l’époque le plus grand établissement de l’ordre hospi- talier de l’Est de la France. “Les déshérités de la vie” étaient accueillis dans cet établisse- ment. Désormais, tant son histoire que son architecture en font un monument remarquable, pro- priété de l’association de l’Église Réformée de Besançon et envi- rons. “Sa charpente exception- nelle de 14 mètres de hauteur est une des plus grandes d’Europe datée de ces années- là” précise le pasteur Pierre- Emmanuel Panis qui s’intéresse depuis longtemps cette maison (dite aussi “la tour carrée”). À l’intérieur, on découvre un escalier à vis, en pierre, sculp- té, daté de 1443 qui est un des plus anciens de ce type-là. “Il y a beaucoup d’études scientifiques

condition néces- saire pour atti- rer encore plus de supporters mais aussi les partenaires. “Nous allons bénéficier d’une salleV.I.P. digne de ce nom : nous pourrons accueillir nos 200 parte- naires, au chaud.” Les

“La tribune Belzung, c’était sentimental.”

devrait se dérouler dans cette nouvelle enceinte. Les dirigeants attendaient l’avis de la com- mission de sécurité de passage le 9 septembre pour officialiser le premier match ici. En cas de retard, un repli pourrait être assuré à Léo-Lagrange. Après avoir attendu de longues années ce nouveau stade, le XV bison- tin n’en est plus à quelques jours… E.Ch.

De gauche à droite : Jean-Pierre Le Cousturier (dirigeant), Bernard Roland (dirigeant), Philippe Fresnay (secrétaire), Titi Cabezas (dirigeant) et Émile Viennet (président) posent devant le nouveau complexe. Appelez le stade Maurice Jabry Cʼest après un vote sur leur site Internet que les membres du club de rugby ont choisi de baptiser leur nouveau stade du nom de Maurice-Jabry, ancien joueur durant lʼaprès-guerre et fonda- teur de lʼO.B.

PATRIMOINE

Au centre de la Boucle La Tour du Saint-Esprit, un édifice à sauvegarder

C’est la plus ancienne maison de Besançon. Reconnaissable à sa base carrée et sa haute toiture, la tour de l’ancien hôpital Saint-Esprit a des fondations qui datent de 1220. Elle doit faire l’objet d’un programme de rénovation.

La charpente de 14 m de hauteur est une des dernières datées de cette époque en Europe.

tribue chaque année 43 tonnes de denrées aux plus démunis. Mais ce bâtiment précieux par ce qu’il livre comme témoigna- ge du passé a besoin d’être réno- vé. L’escalier à vis, par exemple, est mal en point. L’association de l’Église Réformée s’est enga- gée à restaurer ce patrimoine commun. En septembre 2012, elle a signé avec la Fondation du Patrimoine une convention de souscription afin de récolter des fonds pour consolider, notam-

ment, des fondations et la char- pente, restaurer l’escalier à vis, les planchers et les plafonds. L’État, le Conseil général et la Ville de Besançon apporteront leur concours à ce projet esti- mé en 2008 à 1,3 million d’euros. “Mais nous serons plutôt aux alentours de 2 millions d’euros” remarque Pierre-Emmanuel Panis. L’association maître d’ouvrage de l’opération escomp- te récolter 260 000 euros de dons par la souscription.

sur cette maison du fait de ses caractéristiques” rappelle le Pas- teur Panis. La tour est la mai- son paroissiale protestante

“Il y a beaucoup d’études

depuis 1950. Elle est un des dix lieux de dis- tribution de l’aide alimen- taire à Besan- çon via l’Entraide Pro- testante qui dis-

scienti- fiques.”

L’escalier à vis en pierre, partiellement suspendu, est mal en point. Soutenu par des étais, il a besoin d’être rénové.

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