La Presse Bisontine 157 - Septembre 2014
BESANÇON 10 La ruche, un circuit court local et connecté PALENTE Viande, fromage, confiture…
Déjà “reine” d’une ruche près de Gray, Delphine Bompy a décidé de tenter l’aventure dans la capitale régionale où très vite son idée a fait bourdonner dans les chaumières. Avec aujourd’hui 700 inscrits, la ruche du quartier Palente redonne vie chaque semaine aux anciens locaux de Lip, tout un symbole.
“O n note un véritable attachement aux produits locaux” note Delphine Bompy à l’origine de la création de cette ruche sur le modèle clé en main fourni par une entre- prise nationale qui compte déjà plus de 500 implantations par- tout en France, plus de 50 000 adeptes et pas moins de 2 500 producteurs impliqués. “C’est avant tout une belle aventure humaine et aussi profession- nelle” poursuit-elle. Car la créa- trice est bel et bien une entre- preneuse qui met ses convictions et ses réseaux au service d’un nouveau mode de consomma- tion et de distribution. Après s’être entourée de pro- ducteurs contactés dans un rayon géographique proche et trouvé un local pour accueillir tous ses inscrits, Delphine a pu lancer concrètement le concept à Besançon via un site Internet qui permet aux intéressés de
commander, s’ils le veulent seu- lement, et sans obligation d’un montant minimal à respecter : “Chaque semaine, je diffuse en ligne une sélection de produits fermiers aux membres de la Ruche.Au préalable, chaque pro- ducteur fixe librement le prix juste de ses produits et le mini- mum de commandes à atteindre pour les livrer. Puis les consom- mateurs ont 6 jours pour pas- ser commande sur le site.” Le web au service des circuits courts auxquels les créateurs de ruches entendent donner des ailes. Légumes, viande, fromages, confitures, miel, vin… Au-delà même des produits plébiscités pour leur traçabilité et leur qua- lité, la ruche se veut aussi un point de rencontre, un lien près de chez soi. Les arguments de la créatrice ne manquent pas : “La ruche est aussi un moyen de soutenir les agriculteurs et les artisans de la région, de per- mettre aux habitants de se pro-
Le jour de distribution est l’occasion pour les consommateurs de rencontrer les producteurs.
teurs eux-mêmes, mais aussi avec les producteurs : “Les ren- contrer pour parler avec eux de leur métier et de leurs produits est un élément important dans
commence tout juste à faire le buzz. D.A.
curer une meilleure alimenta- tion à un prix plus juste et donc aussi de recréer du lien social.” Un lien qui se noue au fil des semaines entre les consomma-
la démarche. C’est une vraie confiance qui s’installe” conclut Delphine Bompy dont l’initiative
Pour en savoir plus : http://www.laruchequiditoui.fr/4654
POLITIQUE
Jacques Grosperrin “Notre objectif est de faire élire deux sénateurs”
Candidat aux sénatoriales, l’U.M.P. Jacques Grosperrin est en campagne. Il sillonne le département pour rencontrer les grands électeurs. Il espère que sa liste d’union de la droite et des centres obtiendra assez de suffrages pour que Christine Bouquin, en deuxième position, soit également élue.
L P.B. : Dans le cadre de votre campagne, vous sillonnez le département pour rencontrer les grands électeurs qui vote- ront aux sénatoriales le 28 septembre. Que vous disent les maires que vous rencontrez ? J.G. : Les maires sont soucieux de la baisse des dotations ver- sées par l’État qui se désenga- ge. Enmême temps, celui-ci leur impose de mettre en place des réformes complexes et coûteuses comme celle des rythmes sco- laires. Beaucoup de maires me disent qu’ils ont le sentiment que l’État charge la barque d’un côté et de l’autre qu’il baisse les dotations aux collectivités tout en leur demandant de faire des économies. Les élus locaux ont véritablement l’impression que les grandes décisions sont prises à Paris, sans tenir compte des enjeux de territoire. J’ai souvent entendu : “Ce sont des trucs d’énarque.” L’autre sujet qui pré- occupe les maires est la réforme territoriale. Ils craignent que dans le cadre du rapprochement entre la Bourgogne et la Franche- Comté, tout se passe demain à Dijon.
J.G. : Notre objectif en effet est de faire élire deux sénateurs. On mobilise toute notre énergie dans cette campagne afin que Chris- tine Bouquin soit élue elle aus- si. Dans le cadre de la défense des territoires, elle représente- rait le Doubs rural et moi le Doubs urbain. C'est un enjeu fort qui contribuera également à faire basculer le Sénat à droi- te. L.P.B. : Ne redoutez-vous pas que ce plan soit contrecarré par une disper- sion des voix à droite dans le Doubs comme en 2008, avec la candidature du maire d’Ornans Jean-François Lon- geot ? J.G. : Tout d’abord, pour éviter
sont légitimistes. Ils veulent contribuer à la bascule du Sénat. Ils seront dans une démarche de vote légaliste en faveur de cette liste officielle. Ils n’aiment pas le désordre. J’ai pris acte de la dissidence de Jean-François Longeot, point. L.P.B. : Si vous êtes élu, vous resterez conseiller municipal d’opposition à Besançon, en revanche vous démis- sionnerez au Conseil régional. Il semble que l’opposition municipale ait déci- dé de boycotter l’inauguration duTram. Ce sera le cas ? J.G. : Il n’y a pas de consigne. Chaque élu d’opposition fera ce que bon lui semble. Personnel- lement, je n’irai pas car je trou- ve scandaleux que dans le contex- te actuel, on fasse une telle fête avec un feu d’artifice pour la mise en service du Tram. Que va-t-on fêter, l’inaccessibilité de Besançon ? Lamort du commerce de proximité ? Les emplois détruits pendant les travaux ? Jean-Louis Fousseret se pren- drait-il pour Jules César en offrant au peuple du pain et des jeux ? Je trouve cela indécent. J’aurais préféré que l’argent dépensé dans l’inauguration soit employé différemment et contri- bue à redonner du dynamisme au commerce local qui en a besoin. Propos recueillis par T.C.
L.P.B. : Que répondez aux maires face à leur désarroi ? J.G. : Nous voulons être la paro- le et la voix de tous les élus de base qui sont confrontés à des difficultés financières, et qui ont le sentiment qu’on leur retire petit à petit des compétences. Nous voulons agir pour réhabi- liter cette fonction de maire en aidant ces élus au quotidien. Si nous sommes élus, nous irons vers eux ! Avant qu’une loi soit faite, nous les rencontrerons pour recueillir leurs avis, et faire état de leurs remarques à Paris. L.P.B. : Que vous disent les élus locaux à propos des“affaires”qui enveniment l’U.M.P. depuis quelques mois ? J.G. : Les maires de droite veu- lent de la transparence, de l’honnêteté, et surtout que ces- sent les guerres d’ego. Beaucoup souhaitent aussi que le prési- dent de l’U.M.P. soit issu d’une nouvelle génération d’élus. L.P.B. : Vous dites “si nous sommes élus.” Faut-il comprendre qu’en plus de vous,vous espérez obtenir l’élection de Christine Bouquin qui est deuxiè- me sur votre liste ?
les problèmes de 2008, vous remar- querez que chacun des cinq candidats de ma liste repré- sente une circons- cription du Doubs. C’est une liste terri- toriale, une liste d’union de la droite républicaine et des centres qui a été investie, je le rap- pelle, par une com- mission nationale présidée par Alain Juppé. Les grands électeurs et les maires en particulier
“Faire basculer le Sénat à droite.”
Jacques Grosperrin est à la tête d’une liste composée de Christine Bouquin, Didier Klein, Florence Rogeboz et Christian Retornaz. Ils représentent chacun une circonscription du Doubs.
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