La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

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Chefs d’entreprise, Commerçants,

“Et après, les maires s’étonnent que le Tour ne passe plus chez eux…” Tour de France Comment le tracé est-il préparé ?

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Nouveau directeur technique des épreuves d’A.S.O., l’ancien cycliste professionnel a pensé et tracé le parcours 2014 du Tour de France qui s’arrête à La Planche-des-Belles-Filles et passe à Besançon. Pourquoi a-t-il retenu notre région ? Il évoque les nouvelles contraintes liées aux aménagements routiers.

“regoudronner”. On ne peut pas envoyer les coureurs n’importe où. L.P.B. : Justement, vous êtes le garant de la sécurité des coureurs et aussi des specta- teurs. N’est-il pas devenu problématique d’or- ganiser des courses cyclistes alors que le mobilier urbain ne cesse d’exploser ? T.G. : En Haute-Saône, il n’y a pas de problème mais à Besançon, c’est plus critique ! C’est notre gros souci et nous avons dû chercher pour trouver les endroits les moins délicats. Les mobi- liers urbains (giratoires, îlots) aug- mentent et les maires s’étonnent que l’on ne vienne plus chez eux. C’est le paradoxe : on crée des pistes cyclables mais les routes pour les coureurs devien- nent plus dangereuses. C’est aména- gé pour le cyclotou- riste.

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L a Presse Bisontine :Vous avez la lour- de responsabilité de dessiner le par- cours du Tour de France après avoir succédé à Jean-François Pescheux, le directeur historique. N’est-ce pas trop de pression lorsque l’on sait que la plupart des grandes villes françaises réclament une arri- vée d’une étape ? Thierry Gouvenou : Cela fait déjà un moment que l’on prépare la transition et si j’ai besoin d’un conseil, Jean-Fran- çois est toujours là. On a déjà com- mencé à travailler sur le parcours 2015. L.P.B. : Le parcours 2014 revient en Franche- Comté et notamment à La Planche-des-Belles- Filles, seulement deux ans après sa premiè- re arrivée. Pourquoi revenir si vite ? Parce que le département de la Haute-Saône vous l’a demandé ? T.G. : Nous avions la volonté de trouver une montée finale dans unmassif inter- médiaire. La Haute-Saône a fait un gros effort pour nous accueillir en 2012. La victoire de Froome a eu un impact et ce nom de Planche-des-Belles-Filles accroche l’oreille. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance cette arrivée mais encore une fois, il y a eu des efforts de

“Peu de chance d’un contre-la- montre entre Besançon et la Suisse.”

L.P.B. :Justement,le mai- re de Besançon répète qu’il aimerait créer un contre-la-montre Besan- çon-La Chaux-de-Fonds voire Neuchâtel pour rendre hommage à la capitale du temps. Est- ce entendable pour A.S.O. ? T.G. : Les contre-la- montre, nous avons tendance à les rédui- re. Nous sommes par- tisans de ne pas aller

au-delà de 40 km. Cela évite de gros écarts. L.P.B. : Besançon accueille une étape de repos. C’est moins excitant… T.G. : C’est différent mais super pour les amateurs qui pourront voir les équipes voire rouler avec les profes- sionnels qui s’entraîneront ce jour-là. Ce n’est pas si mal… L.P.B. : Sur le plan sportif, que réservent ces deux étapes qui se disputeront sur le massif vosgien puis jurassien ? T.G. : Les coureurs auront droit à des

Vosges difficiles comme jamais. Quand ils vont arriver au pied de la Planche, ils auront les jambes bien attaquées. Pour Besançon, on peut dire qu’il y aura du plat jusqu’au Jura puis les plus costauds s’expliqueront en fin d’étape. L.P.B. : Votre pronostic pour la victoire finale sur les Champs-Élysées ? T.G. : C’est un coureur complet à ten- dance grimpeur qui gagnera. Il y aura un gros duel Froome-Contador. Propos recueillis par E.Ch.

Thierry Gouvenou est le Monsieur tracé du Tour de France, le 3 ème événement sportif au monde.

A.S.O. plante l’hôtel du Champ-Fleuri à Pugey Hôtellerie Colère La société qui organise le Tour de France avait réservé toutes les chambres de l’hôtel situé route de Levier à Pugey. À quelques semaines du départ, l’organisateur a tout annulé. Bertrand Sage, qui avait accueilli en 2012 l’équipe F.D.J., ne veut pas se laisser faire.

Les animations DIMANCHE 13 JUILLET

de groupes de voyageurs voulant réserver des chambres. Il les a renvoyés vers Pontarlier. Pour lui, c’est un vrai manque à gagner. “Je les louerai mes chambres, rassure le gérant, mais à l’arrache. Et ce sont des personnes qui ne mangeront pas dans mon établissement contrairement aux équipes.” Il a déjà écrit àA.S.O. et ne compte pas en res- ter là. “Si j’avais fait l’inverse à A.S.O., que se serait-il passé ?” s’interroge-t-il. Je verrai si l’on va ou pas intenter un procès.” L’établisse- ment ne sentira pas l’huile de massage. Dom- mage, d’autant qu’à chaque fois qu’il a accueilli des équipes, un des cyclistes a gagné. C’était le cas avec Thibaut Pinot en 2012, Sergueï Iva- nov en 2009. “Ivanov avait remis le bouquet à ma fille Amélie. Vraiment de bons gars” dit-il. Tenu par sa famille depuis 1860, soit la cin- quième génération, le Champ-Fleuri restera un havre de paix pour cyclistes… mais se méfiera à l’avenir d’A.S.O. “Ce sera une répon- se négative pour eux s’il venait à demander des chambres…” La boucle est bouclée.

Feux dʼartifice de la Fête Nationale. Il sera tiré depuis la Tour Carrée des Glacis le 13 juillet, à lʼissue de la finale de la Coupe du monde de football, soit vers 23 heures sʼil nʼy a pas de prolongations… MARDI 15 À BESANÇON Montée de Gribaldy organisée par lʼAmicale Cyclis- te à partir de 17 h 30 entre La City et le Fort de Chaudanne. Émission “Village Départ” de France Télévisions, place de la Révolution, (12 h 50 à 13 h 50). Plu- sieurs sujets liés à notre région, choisis par la rédac- tion. Concert organisé par le Grand Besançon sur lʼÎle aux Moineaux en soirée. Visites guidées de la ville et-ou des “œuvres” de Biens Urbains en vélo. De 22 h à 23 h, émission en direct de la télévi- sion publique néerlandaise, depuis la cour de lʼhô- pital Saint-Jacques (émission suivie par près de 2 millions de téléspectateurs hollandais chaque soir). À 21 heures, les comédiens de la Compagnie de la Reine proposeront “Le Mariage Forcé” de Moliè- re, avec Gérard Holtz dans le rôle de Sganarelle. À la Citadelle ou au Kursaal en cas de pluie. MERCREDI 16 (DÉPART) : Départ de la caravane à 10 h 30. Village-départ pro- menade Micaud (ouverture à 9 h 30), émission “Vil- lage-départ” (parking Isenbart à 12 h 50). La ligne de départ sera tracée sur lʼavenue Droz au niveau de lʼécole Helvétie. Le public pourra accé- der librement à ce secteur pour voir les coureurs, le podium signature. Des pass à gagner. Juste avant le départ, 6 fans seront tirés au sort et pourront devenir caravaniers le temps d'une étape en participant à un jeu orga- nisé par une célèbre marque dʼeau minérale. Il est possible de les suivre sur cette étape, de découvrir lʼambiance en caravane.

C’ est un passionné de la Petite Rei- ne. Pour ne pas dire un amoureux. Depuis qu’il a repris l’affaire fami- liale à Pugey, Bertrand Sage a accueilli pas moins de 10 équipes cyclistes pro- fessionnelles engagées sur le Tour de France. Il y a eu Jean Delatour, la Saeco, Rabobank lors du Tour de l’Avenir, la Katusha pour le Tour 2009 et la F.D.J. en 2012, jour même de la victoire de Thibaut Pinot. Que de bons sou- venirs… gâchés par cette histoire, sorte de mauvais coup du sort de la part d’Amaury Sport Organisation, la société organisatrice de cet événement mondial. Il y a quelques semaines, elle lui a fait part que ce ne serait plus 40 chambres qu’elle réserverait… mais une seule ! C’est en effet cette société qui réserve pour le compte des équipes et de ses salariés (tech- niciens) des chambres dans chacune des villes françaises. “En septembre dernier (alors que le départ à Besançon n’était pas officiel), j’ai été contacté par A.S.O. qui me demandait des chambres. Ils ont bloqué une quarantaine de lits” rapporte le gérant. Habitué de travailler avec la firme, Bertrand ne se soucie de rien : “On ne demande jamais d’acomptes. On est payés à la fin” explique-t- il. Fin 2013, A.S.O. le rappelle pour lui dire qu’il n’aurait pas d’équipes logées dans son antre mais seulement des salariés. Bertrand, supporter et sponsor de l’Amicale cycliste bisontine est déçu. Mais il s’en contente. Puis,

en février, la société le recontacte à nouveau pour lui dire qu’elle réduit le nombre de ses réservations. La pilule passe. Puis, elle rap- pelle pour dire qu’elle n’aura finalement besoin que d’une chambre. Colère du gérant. Elle est d’autant plus compréhensible que des dizaines de coups de fil ont retenti lors de l’annonce officielle en fin d’année de la venue du Tour,

Bertrand Sage devait une nouvelle fois accueillir des équipes cyclistes… mais A.S.O. en a décidé autrement.

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