La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

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INTERVIEW Le nouveau président de l’Union des commerçants “Je veux que l’Union soit une force de proposition, pas d’opposition” Pierre Bouvier est le nouveau président de l’Union des commerçants de Besançon. Il remplace Jérôme Cart à ce poste et compte bien apporter au commerce de centre-ville un regain de dynamisme et réinstaurer l’apaisement dans les relations de l’Union avec la Ville.

L a Presse Bisontine : Jérôme Cart a démissionné de la présidence. Pourquoi avoir accepté de lui suc- céder ? Pierre Bouvier : D’abord j’en avais envie et ensui- te je ne souhaitais pas que cette place soit lais- sée vacante, il n’y aurait pas eu pire signal envoyé. Enfin, je n’aurais pas pu reprendre l’Union si sur le plan financier elle n’avait pas été saine. Sur ce point, on ne peut que saluer le travail effectué par Jérôme Cart pendant des années. Ce dernier est parti sans pour autant provoquer un grand règlement de comptes au sein de l’Union. Certains sont également partis, il reste une équi- pe soudée qui a envie d’avancer. L.P.B. : Quels sont vos projets pour l’Union ? P.B. : D’abord je veux donner envie, que ce soit aux adhérents ou aux clients de venir consom- mer en ville. Avec 197 adhérents, l’effectif de l’Union s’est érodé. Il faut convaincre tous les commerçants que plus on sera nombreux, plus on pourra mener des actions en faveur du com- merce. Je veux vraiment leur faire comprendre qu’au-dessus de l’expression Union des com- merçants il y a le mot “union”. Nous devons être une vraie force de proposition pour la mairie et les pouvoirs publics. L.P.B. : La présidence de Jérôme Cart a aussi été marquée par des difficultés latentes entre l’Union et la mairie. Com- ment vous positionnez-vous sur ce point ? P.B. : Je ne veux pas que l’Union soit une force d’opposition à la mairie, mais une force de pro- position. L’Union n’est ni l’amie, ni l’ennemie de la mairie, elle doit en être un partenaire. Moi, je ne suis encarté nulle part, je ne fais pas de politique. Chacun a le droit d’avoir ses engage- ments politiques mais l’Union n’a rien à avoir là-dedans. En ce qui me concerne, j’ai juste l’intention de donner envie également à la mai- rie d’aller de l’avant ensemble. Maintenant que je suis en place, il faut que je clarifie les rela- tions entre laVille, l’office du commerce et l’Union, le tout sans se tirer dans les pattes. Il faut cla-

rifier les attributions de chacun.

L.P.B. : Terminé donc les actions comme les affichettes noires qui avaient été placardées sur les commerces pour signifier le danger lié aux travaux du tram ? P.B. : Ces affichettes qui étaient un signal d’alerte ont eu le mérite d’exister, des commerces ont souffert. Mais personnellement, je dis qu’on a tous nos contraintes, mais c’est en communi- quant positivement qu’on va faire revenir les clients. Ici, ce n’est pas pire qu’à Dijon, c’est même mieux. Et il faut arrêter d’imaginer aus- si que tout va bien dans les grandes surfaces. Il faut maintenant que le commerce de centre-vil- le capitalise sur ses compétences. Il faut arrê- ter d’opposer le centre aux zones commerciales. On n’a pas les moyens de s’y opposer. La confi- guration du centre-ville est un des moyens de capitaliser sur nos forces. Le centre-ville a des commerces différenciants et à taille humaine. L.P.B. : Maintenant que le tram est terminé, ce sera un atout ? P.B. : J’ai toujours été favorable au tram, je l’ai toujours dit, et même si j’avais été sur le par-

sions, d’évolutions et de contretemps que j’attends de voir. Ceci dit, tout ce qui est fait pour dyna- miser le centre-ville est bon à prendre. L.P.B. : Dijon est la bête noire de Besançon en matière commerciale ? P.B. : J’ai des clients dijonnais comme moi je vais de temps en temps à Dijon. C’est à nous les com- merçants de Besançon de donner envie, d’être compétitifs et souriants. Si on fait la gueule dans nos magasins, c’est sûr que les clients ne revien- nent pas. Il faut arrêter de tout opposer : l’Union et a Ville, les associations entre elles, les villes entre elles…Dépensons plutôt de l’énergie pour nous battre ensemble et faire entendre nos dif- férences. . Propos recueillis par J.-F.H. Braderie d’été les 4 et 5 juillet Cʼest le rendez-vous de lʼannée pour lʼUnion des commerçants de Besançon qui accueillent entre 300 et 400 exposants, commerçants sédentaires ou non, pour ce grand rendez-vous commercial dans les rues du centre-ville qui connaît en géné- ral lʼaffluence des grands jours. Lʼoccasion pour les commerçants, qui seront rejoints par des commerçants non sédentaires, dʼattirer un maxi- mum dʼacheteurs au centre-ville, mais aussi pour les bars et restaurants de faire terrasses pleines.

la mairie pour ne pas faire doublon. Je souhai- terais par exemple que la place Granvelle res- pire mieux dans la période de Noël, qu’elle soit plus animée et je crois que c’est aussi un sou- hait de nombreux clients. L.P.B. : Que manque-t-il au commerce de centre-ville ? P.B. : Il manque à mon sens de la diversité de pro- duits. On aura une belle librairie, c’est très bien, mais il manque de vrais magasins de sport par exemple ou des choses plus spécifiques qu’on voit dans d’autres centre-ville comme un maga- sin de chapeaux, ou autres magasins de niche qui font la spécificité d’un centre-ville par rap- port à une périphérie. Un magasin de cycle s’est installé place Victor-Hugo, une droguerie à Bat- tant, tout cela va dans le bon sens. C’est comme si ici dans mon magasin La Paillotte je me met- tais à faire du Jouetland, je serais mort. J’ai choi- si le créneau du jouet en bois et c’est pour ça que ça marche. Il ne faut pas vouloir faire comme, mais faire différent. L.P.B. : Un mot sur les Passages Pasteur, futur centre com- mercial de centre-ville ? P.B. : J’attends de voir. C’est le serpent de mer depuis 15 ans. C’est un projet intéressant pour le centre-ville mais il y a tellement eu de ver- Pierre Bouvier a repris les rênes de l’Union des commerçants mi-mai.

cours. D’ailleurs, des travaux, j’en ai eu pendant six mois devant ma boutique. Durant cet- te période, j’ai modifié mes horaires, j’ai offert à mes clients la livraison, etc. Il faut savoir s’adapter. Le tram est un enjeu qui nous dépasse, il faut faire avec. Maintenant, je suis per- suadé que sur le moyen et le long terme, le commerce de centre-ville bénéficiera du tram. L.P.B. : Vous réfléchissez déjà à ins- taurer de nouvelles animations ? P.B. : Une chose est déjà actée, c’est le maintien des deux bra- deries, d’été et d’automne. Pour Noël, il faut se coordonner avec

“Je veux donner envie aux

adhérents et aux clients.”

BESANÇON 35 millions de chiffre d’affaires Mantion très bien Le spécialiste des systèmes coulissants emploie 110 personnes à Besançon. L’équipementier termine une grande phase de modernisation de ses installations rue Gay-Lussac qui s’étalent sur plus de 20 000 m 2 .

Denis Schnoebelen, président de Mantion, avait organisé une manifestation le 6 juin dernier pour marquer la fin de ces travaux de restructuration.

E ncore une nouvelle étape dans la longue vie d’une entreprise presque cen- tenaire qui a traversé les modes et les technologies com- me ont su le faire quelques pépites du patrimoine indus- triel bisontin. L’entreprise Man- tion, dont les grands bâtiments blancs dominent largement la rue Gay-Lussac dans le quar- tier Trépillot à Besançon, vient de terminer une vaste restruc- turation de son site de fabrica- tion. “Nous avons profondément restructuré et réorganiser nos bâtiments dont la surface utile passe de 16 500 à 20 500 m 2

indique Denis Schnoebelen, le président de la S.A.S. Mantion, société dont l’histoire remonte à 1920. La capacité de stockage passe de 5 000 à 10 000 équi- valents palettes.” La réorgani- sation de l’immense site de Tré-

arriver dans nos productions mi-2015. Nous avons optimisé nos outils, travaillé l’organisation afin d’augmenter la producti- vité” ajoute le responsable. Mantion confirme ses bonnes performances et son dévelop- pement : en dix ans, l’effectif a grimpé de 75 à 110 salariés. Avec ses filiales en Pologne, en Allemagne et des bureaux de représentation à Bombay et à Dubaï (un projet est en cours à Djakarta), Mantion distribue ses produits dans plus de 60 pays. L’entreprise bisontine réa- lise un chiffre d’affaires de 35millions d’euros par an. “Nous

pillot permet aussi de “dégager des surfaces pour développer de nou- velles activités comme les portes “à galandage” (entre cloisons) et le cloisonnement en verre, une autre nouveauté qui va

Mantion distribue ses produits dans plus de 60 pays.

fils de Raymond, Gérard, qui n’a pas voulu reprendre les rênes de l’entreprise s’est tourné vers l’horlogerie, il créera une autre saga bisontine : Maty. L’entreprise Mantion est ensui- te développée par Daniel Verhey-

de qui est allé chercher les pre- miers clients à l’étranger. Jean- Pierre Essert reprendra les des- tinées de Mantion avant que Denis Schnoebelen prenne les commandes en 2000. J.-F.H.

réalisons 80 % de notre activité en France” ajoute M. Schnoe- belen. La sagaMantion débute en 1920 par Alexandre Mantion. Son fils Raymond développe la fabrica- tion de ferrures de portes. Le

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