La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

ÉCONOMIE 36

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

DOLE-TAVAUX

Le poids de l’aéroport “Notre aéroport offre des retombées économiques directes à la région”

Président de la Chambre de commerce et d’Industrie du Jura, Rémy Laurent évoque le positionnement de l’aéroport de Dole au moment où celui de Dijon ferme ses portes. Le site vise les 120 000 voyageurs par an. 25 % viennent du Doubs.

L a Presse Bisontine :L’aéroport de Dole- Jura (situé à Tavaux) est en croissan- ce avec 80 000 voyageurs accueillis en 2013, soit le double que 2012, et 100 000 sont attendus d’ici la fin d’année. Était- ce attendu ? Rémy Laurent (président de la Société d’Exploitation de l’Aéroport Dole Jura) : C’est une bonne nouvelle. Nous avions com- me objectif 75 000 passagers par an. Avec ce chiffre, nous sommes la 45 ème plateforme aéroportuaire de France. L.P.B. : Comment expliquer cette relative bon- ne santé dans un contexte économique diffi- cile ? R.L. : Notre projet de développement mené avec le Conseil général du Jura porte ses fruits avec la mise en place de destinations low-cost grâce à la com- pagnie Ryanair avec trois destinations clés qui ont été Marrakech, Porto et

Londres en 2012, et maintenant Lis- bonne. Nos billets vont de 30 à 120 euros. Nous avons su être attractifs. L.P.B. : La fusion des régions pourrait avoir un impact chez vous. François Patriat (président de la Bourgogne) a annoncé qu’il ne voulait

100 000 à 120 000 passagers et conti- nuons à gravir marche par marche. Nous ne souhaitons pas aller trop vite. Le Conseil général vient de lancer un appel d’offres pour créer un nouveau site de départ qui permettra à deux avions de décoller en même temps. L.P.B. :Pour autant,un deal vous liait avec Dijon. Vous vous partagiez le nord et le sud de l’Europe… R.L. : Nous n’avons pas abandonné l’idée de nous développer vers le Nord com- me nous l’avons fait pour Londres (des- tination aujourd’hui abandonnée). Ce sont les compagnies aériennes qui pren- nent les risques et choisissent d’ouvrir des vols, pas nous. L.P.B. :Justement,ont-elles envie de parier sur le Jura ? R.L. : Leur perception est bonne mais il faut admettre que l’activité aérienne est perturbée par le contexte écono- mique. Les compagnies regardent à court terme. Avec elles, on parle des futurs vols 2016. Nous lançons une nouvelle destination vers Istanbul. L.P.B. : La présidente de Région Marie-Guite Dufay a été irritée lorsque vous annoncez une nouvelle destination aérienne vers Paris…qui concurrençait leT.G.V. Qu’en est-il aujourd’hui ? R.L. : Cette piste est suspendue car en atterrissant à Orly, les durées de vols étaient trop longues. Pourtant, cela répondait à une vraie demande pour une clientèle d’affaires pour arriver dans la matinée dans la capitale et revenir le soir. L.P.B. : La présidente de Région avait émis quelques réserves pour vous aider financiè- rement. Le motif étant que vous n’êtes qu’un aéroport conduisant des touristes à l’étranger et non l’inverse.Avez-vous des chiffres à nous donner sur votre poids économique ? R.L. : Oui. Nous avons réalisé une étu- de d’impact. Sur 100 000 passagers (avril 2013-mars 2014), 12 % des pas- sagers viennent consommer ici, soit environ 6 000 personnes qui vont dépen- ser aux alentours de 340 euros en Franche-Comté. Au-delà du tourisme réceptif, nous avons du tourisme com- munautaire, c’est-à-dire des familles

plus qu’un aéroport pour les deux régions,scellant au pas- sage l’avenir de l’aéroport de Dijon qui fait concurrence. Le ciel est-il dégagé pour Dole ? R.L. : Pour l’instant, ce ne sont que des annonces politiques ! Nous pour- suivons notre modèle de développement sans se soucier de Dijon avec lequel nous n’avons jamais été en concur- rence. Nous adaptons notre taille pour

“Nous adaptons notre taille pour 120 000 passagers.”

Rémy Laurent, président de la Société d’Exploitation de l’Aéroport Dole Jura. (photo J.-M. Baudet).

R.L. : Pour le moment oui. Et s’il venait à être payant, cela resterait modeste. Nous l’avons d’ailleurs agrandi. L.P.B. : Quel est le taux de fiabilité des vols ? R.L. : Il est bon. Trois vols ont été annu- lés l’an dernier. Deux pour raison de brouillard et un à la suite d’une diffi- culté de la compagnie.Cela prouve notre capacité à nous développer. Nous avons de la crédibilité. L.P.B. :Votre développement pourrait-il être frei- né par les nuisances que génère un aéroport ? R.L. : Non.Il n’y a pas de nuisances recon- nues à Tavaux grâce à la localisation de la plate-forme. Propos recueillis par E.Ch.

qui partent mais aussi qui viennent retrouver leurs familles ici. Celamarche dans les deux sens. En outre, 64 équi- valents temps plein travaillent à la pla- te-forme entre l’effectif de la société d’exploitation, la direction de l’aviation civile, les douaniers, les compagnies d’affaires,deux sociétés aéronautiques… Notre aéroport offre des retombées directes et indirectes. L.P.B. : La clientèle d’affaires demeure néan- moins faible. R.L. : Oui, mais elle existe. Cette clien- tèle se rend à Nice ou à Lisbonne. L.P.B. : Un de vos atouts est d’offrir un parking gratuit pour stationner sa voiture. Le restera- t-il ?

VISITE

Embarquement pour Porto Pas de trous d’air et de nouvelles destinations Après Porto, Marrakech, Lisbonne, l’aéroport ouvre le 1 er juillet des vols pour Istanbul. Rapidité d’enregistrement, facilité d’accès, parking gratuit et prix de vols compétitifs séduisent des voyageurs toujours plus nombreux. I l est parti de loin, pour ne pas dire de rien. Trois ans après la mise en déléga- tion de service public par le Conseil général, lʼaéroport Dole-Jura a pris un bel envol. Les chiffres parlent dʼeux-mêmes : 80 000 passagers ont transité ici lʼannée dernière. Ils seront environ 100 000 cette année. Venus entre amis pour fêter lʼenterrement de vie de garçon de leur pote, ces Francs-Comtois résidant à Vesoul, Pontarlier ou Besançon, ont embarqué un jeudi soir à bord dʼun avion de la compagnie Ryanair pour prendre la direction de Porto, au Portugal. 3 heures de vol et ils seront à destination… pour 70 euros lʼaller-retour. “Ce nʼest pas la première fois que je prends ce vol, explique Raphaël Pinto. Pour nous, cʼest idéal : lʼaéroport est proche de chez nous et on ne paye pas de parkings. On rentre dimanche.” Les vols et les prix. Jusquʼau 25 octobre, la compagnie aérienne Ryanair opè- re la liaison Dole-Lisbonne à raison de trois vols hebdomadaires les mardis, jeu- dis et samedis (à partir de 19,99 euros). Des vols vers Nice (à partir de 69 euros), Bastia (à partir de 99 euros), Palma de Majorque (à partir de 149 euros), Mar- rakech (à partir de 41,99 euros), Barcelone (à partir de 109 euros), Rome (à par- tir de 59 euros). Les nouveautés. Entre le 1 er juillet et le 23 octobre, la compagnie aérienne Bora- jet opérera la liaison Dole-Istanbul (Sabiha Gökçen) à raison de trois vols heb- domadaires : les mardis, jeudis et dimanches à partir de 99 euros lʼaller simple.

Ce groupe d’amis a payé 70 euros l’aller- retour Dole- Porto.

Départ jeudi soir du vol pour

Porto depuis l’aéroport de Dole avec la compagnie

low-cost Ryanair.

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