La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

POLITIQUE

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

35

SÉNATORIALES Tiraillements à droite Jacques Grosperrin est investi, Jean-François Longeot riposte L’annonce de l’investiture de l’U.M.P. Jacques Grosperrin pour les sénatoriales à la tête d’une liste d’union a ouvert les hostilités à droite. Jean-François Longeot le maire d’Ornans et Annick Jacquemet affichent leurs ambitions.

L e 17 juin, la commission nationale d’investiture de l’U.M.P. a entériné une liste d’union pour repré- senter la droite aux élections sénatoriales dans le Doubs. Sans surprise, la tête de liste est l’U.M.P. Jacques Grosperrin, ancien député de la deuxième circonscription et conseiller municipal d’opposition à Besan- çon depuis sa défaite honorable, en mars, face au maire socia- liste Jean-Louis Fousseret.

En deuxième position, la can- didate investie est Christine Bouquin, maire de Charque- mont et présidente de l’association des maires du Doubs. Détachée de l’U.M.P., elle est néanmoins d’un courant poli- tique divers droite. Le troisiè- me titulaire est l’U.D.I. Didier Klein, maire de Taillecourt. “Je suis le candidat de l’union” insiste Jacques Grosperrin. L’alliance est née lors des der- nières élections municipales de

Besançon où l’U.M.P. a fait lis- te commune avec l’U.D.I. et le MoDem. “L’idée est de conserver cette dynamique. Nous voulons continuer à travailler dans l’esprit de la campagne des muni- cipales à Besançon” ajoute-t-il. Christine Bouquin qui partici- pe pour la seconde fois aux séna- toriales se félicite que sa famil- le politique perçoive l’intérêt de se fédérer pour appréhender dans les meilleures conditions ces élections. “Je prône le ras-

semblement de toutes les forces républicaines de droite” dit-elle. Un vœu pieux car l’annonce de l’investiture de Jacques Gros- perrin et consorts a déclenché les hostilités à l’U.M.P. Dans la position du franc-tireur, il y a Jean-François Longeot, maire d’Ornans et leader de l’opposition au Conseil général. Sa candidature n’a pas été rete- nue par la commission d’investiture de l’U.M.P. Il prend acte mais n’en restera pas là :

Jacques Grosperrin avait promis à Jean-François Longeot de lui laisser le champ libre pour les sénatoriales.

il fera cavalier seul. “Je suis can- didat aux sénatoriales” annon- ce l’élu de terrain qui estime être “légitime” pour prétendre accéder à la fonction de séna- teur. “J’ai travaillé sur les pro- blématiques de territoire, je suis maire depuis 1995, les élus me connaissent, j’ai des choses à défendre. Je n’ai pas l’investiture, mais j’ai ma liberté de parole” affirme-t-il. La bataille qu’il s’apprête à mener n’aurait peut- être pas eu lieu à droite si Jacques Grosperrin avait tenu sa promesse de laisser le champ libre à Monsieur Longeot pour les sénatoriales. “Je m’interroge sur sa crédibilité. Comment peut- il faire croire aux gens qu’il a une parole lorsqu’il la renie ?”

suppléant aux législatives qui prétend qu’il n’a pas tenu sa promesse. Selon lui, ce sont les instances nationales de l’U.M.P. qui ont changé le scénario en cours de route. “J’ai défendu la place de Jean-François Longeot à Paris pour les sénatoriales. Mais au regard du travail que nous avons réalisé lors des élec- tions municipales à Besançon, l’U.M.P. souhaitait un homme fort sur la capitale régionale. On m’a fait comprendre que si ce n’était pas moi, ce ne serait pas non plus Jean-François Longeot. Je lui ai expliqué cela” raconte Jacques Grosperrin qui devra sans doute composer avec un deuxième adversaire à droite. Il s’agit d’Annick Jacquemet, conseillère générale U.M.P. du canton de Boussières qui affiche clairement la couleur. Le Sénat, elle y pense depuis 2012. Elle se gausse lorsqu’el- le apprend que l’U.M.P. a inves- ti Jacques Grosperrin. “Pour moi, un homme fort est un hom- me qui gagne ! Or, il n’est par- venu à se faire réélire dans aucu- ne de ses fonctions. Il saute d’un mandat à l’autre. Cela m’interpelle” annonce Annick Jacquemet. Elle envisage de monter sa propre liste à moins qu’elle ne trouve un accord avec Jean-François Longeot. En atten- dant, ces tirailleries participent à un climat nauséabond à droi- te qui en dit long sur les guerres d’ego qui rongent l’U.M.P., tout du moins ce qu’il en reste.

commente le mai- re d’Ornans. En consolation, l’U.M.P. lui pro- poserait, en cas de victoire en 2015, la prési- dence du Conseil général duDoubs. Un arrangement qui déplaît à l’intéressé. “Je trouve intolérable cette manière d’offrir des com- pensations. Si j’en suis arrivé là, c’est par mon travail et par honnêteté intellectuelle.” Jacques Grosper- rin réfute l’attaque de son

“J’ai défendu sa place à Paris.”

Made with FlippingBook Online newsletter