La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

LE GRAND BESANÇON

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

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AUDEUX

Un maître international d’échecs Guillaume Sermier : l’âme du stratège Champion d’échecs installé

à Audeux, il est le leader de son club basé à Pontarlier. Guillaume Sermier, un des meilleurs francs-comtois,

nois régionaux. Il décroche alors sa pre- mière norme de maître international. Il lui en restera deux autres à conqué- rir pour valider cette référence. Ce qui suppose d’affronter des joueurs plus forts et des étrangers. La deuxième norme arrive en 2001 et la troisième deux ans plus tard. “Quand on est à ce niveau, on bénéficie de quelques avan- tages comme l’inscription gratuite dans les tournois. Ce qui n’est pas anodin. Et on peut parfois négocier l’hébergement aux frais de l’organisateur.” Guillaume ne se sent pas d’attaque pour briguer le titre de grand maître. “J’y crois assez peu car cela nécessite- rait beaucoup de travail avec des risques d’échec.” Car ce sport nourrit difficile- ment son homme. En France, ils sont tout au plus une dizaine à en vivre très bien. “En dessous de 2 600 “elo”, soit

clubs. Il adhère au club de Pontarlier le Pion-Tissalien Échecs depuis sep- tembre 2013. Ayant la double nationa- lité franco-suisse, Guillaume Sermier joue aussi dans les clubs de Neuchâtel et de Genève. De quoi multiplier les expériences. “Aujourd’hui, je suis ins- crit seulement sur la liste suisse. Com- me le niveau est beaucoup plus faible, cela me laisse plus de chance d’intégrer l’équipe nationale suisse pour disputer des grandes compétitions.” S’il accepte de ne pas avoir été retenu pour les olym- piades 2014 qui se tiendront en Nor- vège, il est franchement déçu d’avoir été écarté de la sélection qui s’alignera à la Mitrocopa-cup. “Je suis plus fort que certains sélectionnés” estime-t-il. Quand il ne joue par pour lui-même ou en équipe, Guillaume intervient de temps en temps dans l’encadrement de stages. Il donne aussi des cours sur Internet. Ces activités sont autant d’opportunités d’entraînement.Aujour- d’hui à 2 424 “elo”, il estime qu’il peut encore grignoter entre 30 et 40 points pour tutoyer la barre des 2 460 “elo”. “Ce niveau,c’est la quasi-certitude d’avoir une place indiscutable dans l’équipe suisse.” Entre la formation, la vie de famille et les tournois, le planning est encore copieusement rempli pour 2014. Le stratège des échiquiers n’aura que trop peu de temps pour s’adonner à une autre passion : la plongée subaqua- tique.

est toujours prêt aux joutes échiquéennes.

G uillaume Sermier a obtenu ses galons de maître international en 2003. “Un titre acquis à vie” , sourit l’intéressé. Originaire de Besançon, Guillaume Sermier qui vit aujourd’hui à Audeux est tombé dans la marmite échiquéenne à l’âge de 5 ans. D’abord une question de passion familiale puisqu’il a appris les bases en jouant notamment avec son père et son grand-père. “J’accrochais bien” dit- il. Le fiston a tout juste huit ans quand il entre au club bisontin de la Tour PrendGarde.Après les tournois internes, il s’aligne progressivement dans les championnats régionaux. L’enfant est doué, volontaire. Il progresse et rem- porte en 1990 le championnat de Fran- ce benjamin. Il a 12 ans et incarne de belles promesses. En grandissant, Guillaume Sermier monte aussi dans les classements. “J’ai vraiment explosé en 1993” , indique celui qui passera de 1 980 à 2 295 points “elo” en moins d’un an. Du nom de son inventeur, le système “elo” s’apparente dans l’esprit et à quelques nuances près au classementA.T.P. du tennis. En 1997, le futur bachelier rafle tous les tour-

ceux qui figurent entre les 30 et 50 meilleurs joueurs français, c’est beaucoup plus aléatoi- re.” Guillaume Sermier travaillait jusqu’à pré- sent comme agent d’accueil à Pôle Emploi. Il s’apprête à suivre une formation plus en rap- port avec sa formation universitaire de géologue. Le maître international présente aussi la parti- cularité de défendre les couleurs de plusieurs

Ce sport nourrit

difficilement son homme.

Guillaume Sermier est devenu maître international d’échecs en 2003.

AMAGNEY

Un projet à 1,2 million d’euros Quand un nouveau cœur de village bat

Amagney est en mutation. En juillet, le village inaugure un espace où sont rassemblées dans un même bâtiment la mairie et une salle socio-culturelle. À l’extérieur, terrain et aire de jeux pour les enfants ont été créés. Tout cela avec un budget tenu.

A magney fait peu parler d’elle. Et ça lui va bien. Et pourtant, cette bour- gade de 735 âmes reti- rée de la route nationale vit une profonde mutation. Scindée en deux entre haut et bas du vil- lage, la municipalité a choisi de repenser son cœur en centrali- sant au sein d’un même bâti-

Thomas Javaux (à gauche), maire d’Amagney, et Dominique Ducassé (premier adjoint), pré- sentent la nouvelle pla- ce du village.

ment la mairie, une salle socio- culturelle pour les associations, ainsi qu’une “vraie” place de vil- lage où les jeunes ou moins jeunes pourront se retrouver ou jouer. Cette place, les habitants l’ont déjà adoptée, notamment le 21 juin, jour de la fête commu- nale. De quoi ravir le maire Tho-

mas Javaux : “Il y avait un grand terrain d’environ 1 hectare en réserve foncière, inutilisé, que nous avons pu acheter à un pro- priétaire (N.D.L.R. : la mairie a fait valoir son droit de préemp- tion). Compte tenu de l’obligation de mettre aux normes l’ancienne mairie (accessibilité et thermique) et le fait que nous ne possédions pas d’aire de jeux, nous avons choisi de créer ce projet” dit l’édile qui coupera le ruban inaugural courant juillet. Il doit attendre le passage de la commission de sécurité pour ouvrir officielle- ment les portes du lieu. Réélu avec toute son équipe alors qu’une liste opposante s’était présentée, le premier magistrat, plutôt efficace, a su montrer le bienfait du projet à l’heure où les budgets sont contraints. “L’ancienne mairie, nous la trans- formerons en logements que nous louerons. Quant au projet, il coû- te 1,2 million d’euros financé par les fonds propres de la com- mune et les subventions (Conseil général à hauteur de 275 000 euros, C.A.G.B. à 60 000, C.A.F. pour 5 500 et la réserve du sénateur Humbert). Les 750 000 euros restants sont finan- cés par un prêt. On a toujours

commune qui par le passé s’était déchirée sur divers projets fon- ciers. L’investissement, d’avenir,

aux morts, mal placé au bord de la départementale, a été déplacé devant ce nouvel espa- ce… qui n’a pas encore de nom. Avec une école (en regroupe- ment avecVaire), et 25 nouveaux permis de construire lancés cet- te année,Amagney, l’ancien pays de la vigne devenu pays de la mirabelle, prend des couleurs. Son extension s’arrêtera là. Pas les projets. La municipalité pré- voit de créer une maison des seniors derrière la nouvelle mai- rie. Ce sera le “grand” projet de ce mandat. E.Ch.

fait attention aux deniers publics. C’est un investissement d’avenir” dit lemaire. Son premier adjoint, Dominique Ducassé ajoute “qu’il n’y aura pas de surprises de sur- coût lié au chantier. Cet un inves- tissement qui se voit et qui ser- vira à la population car les associations pourront l’utiliser.” La vie s’articulera autour du “city stade”, terrain de pétanque et des espaces verts. Quid des impôts ? “Cela s’est fait sans augmentation d’impôts (N.D.L.R. : il y a deux hausses de 1 % en 6 ans)” relate Thomas Javaux qui a su apaiser une

aura néan- moins un coût de fonctionne- ment que la municipalité dit avoir anti- cipé en créant un bâtiment qui se chauffe l’hiver et se refroidit l’été grâce à la géo- thermie. Le monument

“Sans augmentation d’impôts.”

Situés au premier étage du bâtiment, les nouveaux bureaux de la mairie offrent une vue sur l’église et son clocher comtois.

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