La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

LE DOSSIER

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LES TRÉSORS CACHÉS DES ÉGLISES BISONTINES

Besançon, vu depuis ses lieux de culte : c’est la balade originale - et rafraîchissante à laquelle vous convie La Presse Bisontine cet été. (photos J.-C. Sexe - Ville de Besançon).

Le patrimoine religieux se dévoile Découverte Une des plus belles coupoles de France Besançon est riche de son patrimoine bâti et notamment religieux. Dans la chaleur de l’été, La Presse Bisontine invite le visiteur à pousser la porte des églises et autres lieux de culte bisontins à la découverte des plus belles richesses artistiques qu’elles recèlent.

L e tourisme urbain a la cote. À Besançon, ville d’art et d’histoire, l’office de tourisme en a d’ailleurs fait un de ses points forts avec les visites gui- dées thématiques qu’il organise tout au long de l’année. Pour le visiteur qui sou- haite flâner le nez au vent en toute liber- té, le petit dépliant “Laissez-vous conter Besançon au fil des siècles, parcours urbain” lui donne une soixantaine de curiosités à découvrir à travers la ville, balayant enquelques centaines demètres une période allant de l’Antiquité auXX è- me siècle, de la Porte Noire récemment rénovée aux tours bastionnées, en pas- sant par les palais, hôtels particuliers et bien sûr les églises. Il y a les plus connues comme le phare du quartier Saint-Jean, la cathédrale, ou encore la Madeleine et Saint-Pierre (voir en pages suivantes). Il y a aussi les moins courues, comme Saint-Maurice par exemple, et celles que le visiteur n’a l’occasion de découvrir qu’en de rares occasions (journées dupatrimoinenotam- ment) car elles sont désaffectées :Notre- Dame ou Saint-Paul. La plupart de ces églises (et tout lemobilier qu’elles contien- nent) appartiennent à laVille de Besan-

çon car elles ont été bâties avant 1905, date de la loi de séparation de l’Église et de l’État. “Nous avons par exemple Saint-Paul, en face de la caserne de la rue Bersot, qui est désaffectée depuis la Révolution.C’est une très belle église qui nous sert de réserve pour nos collections de lapidaires” observe Lionel Estavoyer, chargé de mission patrimoine à la Vil- le. Il y a aussi l’église Saint-François- Xavier rue du Lycée, très belle égale- ment, mais dont laVille ne sait pas quoi faire. Elle a longtemps abrité la classe d’orgue du conservatoire avant que ce dernier ne déménage à la Cité des arts. Parmi les joyeux méconnus et fermés au public sauf exception, il y a l’église Notre-Dame rueMégevand, à côté de la faculté des lettres. “Nous avons le pro- jet de l’ouvrir à la belle saison pour y organiser des expositions et des mani- festations. Cela nécessitera quelques tra- vaux de sécurisation au préalable.” Elle sert actuellement aumusicien bisontin Arthur Schoonderwoerd qui y enregistre l’intégrale de Mozart. Cette église ren- ferme un exceptionnel ensemble de pein- tures intitulé “Le cortège de la Vierge”, signé du peintre Joseph Aubert : une véritable fresque de vingt-neuf toiles

illustrant la vie de laVierge pour laquel- le il consacra dix-huit de sa vie. Le long de murs de la nef, deux longues frises déroulent une procession triomphale animée d’une centaine de figures. La Madeleine réserve également bien des surprises picturales (voir page 24), tout comme la cathédrale Saint-Jean et son trésor. Cathédrale qui présente la particularité de posséder deux absides : le chœur roman et le contre- chœur du XVIII ème siècle richement orné. Parmi le mobilier de grande valeur, se distingue tout particulièrement l’autel circulaire enmarbre blanc, seul exemple français de ce type, ou le célébrissime tableau de “La Vierge aux Saints” peint en 1512 par Fra Bartolomeo. Moins connue mais tout aussi riche, on peut citer aussi la chapelle du Refuge qui a la particularité d’appartenir au C.H.U. puisqu’elle se situe dans le péri- mètre de l’ex-hôpital Saint-Jacques au centre-ville. Construite de 1739 à 1745, elle est l’œuvre de l’architecte bisontin Nicolas Nicole. On peut affirmer sans forfanterie que cette chapelle comprend la plus belle coupole de Franche-Com- té et sans doute une des plus belles de France, comprenant médaillons peints,

Le Cortège de la Vierge, une fresque éblouissante sur les murs de l’église Notre-Dame, rue Mégevand, hélas ouverte seulement à certaines occasions.

tableaux de maître et sculpture. L’associationquilagèreorga- nise régulièrement des visites.

Saint-Ferjeux. Les autres religions ont également leur “pépite”, que ce soit le temple duSaint-Esprit pour le culte pro- testant, la magnifique synagogue bâtie quai deStrasbourg ouencore lamosquée El-Sounna dont on vient de fêter le ving- tième anniversaire de la construction. L’art religieux a décidément une pla- ce de choix dans la ville de Victor Hugo et des utopistes Proudhon et Fourier, pas franchement portés vers la chose sacrée. L’histoire fait parfois de beaux clins d’œil. J.-F.H.

Le circuit vaut à lui seul une bonne journée de visite.

Le circuit des églises de Besançonvautàluiseulune bonne journée de visite. Le patrimoine religieux de Besançon, c’est aussi la découverted’autres lieuxde cultecatholiquessituésdans les quartiers périphériques, et notamment l’incontournable basilique

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