La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

BESANÇON

16 La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

COMMERCE

EN BREF

Partage des savoirs Ce café a du sens pratique et citoyen

Noces d’Or La Ville de Besançon organise le 14 juillet à 11 heures, au Kursaal, son habituelle manifestation en l’honneur des couples comptant 50, 60 et 65 ans de mariage au cours de l’année 2014, résidant à Besançon. Les personnes remplissant ces conditions peuvent se faire inscrire sur présentation du livret de famille et d’un justificatif de domicile, à la Mairie, 2 rue Mégevand, entrée C, bureau des Relations Publiques n° 236, avant le 30 juin, dernier délai impératif. Laser Les équipes d’urologie de la Polyclinique de Franche-Comté viennent d’acquérir un laser dernière génération qui complète la gamme mise à la disposition des patients. L’arrivée récente sur le marché de nouveaux lasers pour le traitement de l’hypertrophie de la prostate défraie la chronique. Ce nouveau laser permet une coagulation immédiate des tissus et réduit donc le risque hémorragique avec un avantage pour les patients puisqu’il permet de réduire leur durée d’hospitalisation. Animaux L’association des chevaux de Colombey, association qui recueille des équidés maltraités, organise dimanche 29 juin, au Moulin, à Deluz, à partir de 12 heures, un repas champêtre dont le bénéfice sera entièrement consacré aux animaux. 22 euros, enfants jusqu’à 12 ans : 12 euros. Inscriptions et renseignements 06 85 05 20 53. Europa Park Le parc d’attraction allemand est devenu le second parc le plus fréquenté d’Europe, le plus fréquenté restant Disneyland Paris. En 2013, Europa Park a augmenté sa fréquentation de 6,5 % en accueillant près de 5 millions de visiteurs, dont 1,3 million de Français.

“Le Café des Pratiques” est un lieu atypique, quasiment un art de vivre. Rue de Belfort, petits et grands se retrouvent pour se poser, jouer, fabriquer, bricoler, jardiner, lire, boire un café, déjeuner. C’est une association qui a lancé cette idée “de culture commune” où chacun apporte son service sans stress et sans consommation à outrance.

13 h 30 un jeudi midi au Café des Pratiques, 105 bis, rue de Belfort à Besançon. Le service du déjeuner se ter- mine. Une vingtaine de personnes a dégusté la cuisine de Marie, une cuisi- ne végétarienne traditionnelle. Car s’il se nomme le “Café des Pratiques”, ce n’est pas pour rien. Que ce soit de la cui- sine, de la réparation d’objets, de la créa- tion d’art, de l’artisanat, de la musique, ce sont des hommes et des femmes qui proposent ici ce qu’ils savent faire le mieux. Les animations sont parfois gra- tuites, parfois payantes. Pour l’entrée du plat de “Marie” ce jeudi, c’est par exemple 3 euros le granité de carotte accompagné de sauce gingembre et 8,50 euros l’assiette “bio” avec pois chiches. Le lieu n’a rien d’un repère “bobo” ou encore d’illuminés. Les deux personnes à l’origine du projet croient au partage des savoirs sans en faire un lieu de la consommation. “Nous n’avons pas fait Le 28 juin, ils ouvrent leur jardin S amedi 28 juin, le Café fait décou- vrir son jardin, de 9 heures à 12 heures Découvrez, sur le terrain, comment chacun peut parti- ciper efficacement au maintien dʼune ville en bonne santé, grâce à une nature urbaine équilibrée, avec lʼassociation France Nature Envi- ronnement. Des animations se pour- suivent avec un repas afghan et des animations jusquʼau soir.

de business plan pour monter cette structure. L’idée de départ, c’était retrouver des personnes du quartier et partager des savoirs” , relate Éli- sabethGerl, l’une des fon- datrices de ce bar “asso- ciatif” accompagnée de Maki Ishii. Leur idée part du prin- cipe que tout le monde fabrique, les artisans

L’atelier Répartout, contre la surcon- -sommation.

Tenu par une association, le café est ouvert à tous du mercredi au smaedi.

notamment. Chacun aide l’autre, sans forcément de contrepartie. “Lorsque nous nous sommes créés en 2011, nous avons énoncé des valeurs. Dans une société stres- sée et sectorisée, dans laquelle le citoyen est plus souvent considéré comme consom- mateur que comme un acteur, le Café des Pratiques fait figure de radeau. On s’y installe un moment comme usager-asso- cié, pour faire le choix de la simplicité, développer ses facultés, s’épanouir. On souhaite développer l’enjeu du “bien vivre.” Patrick, bénévole, aime par exemple l’atelier “RéparTout”, un atelier où les participants mettent sur la table des objets électriques, du textile ou de bois cassés, qu’ils réparent ensuite avec l’aide de “pros”. Ici, les activités sont riches, variées et pas imposées. “Si je veux m’occuper du jardin (situé non loin du café), j’y vais, mais quand je veux. J’apprécie” dit Patrick, retraité et habi- tant de la rue des Cras. Depuis son ouverture, le lieu fonction- ne toutefois mieux l’automne et l’hiver que l’été. Ouvert du mercredi au same- di, avec des soirées à thème le vendre- di soir, le lieu offre un panel d’activités. Par exemple “un brin d’art” pour les 1- 3 ans (3 euros) le mercredi matin, les

jeudis des tout-petits avec leurs assis- tantes maternelles (gratuit) où collage, sculpture et peinture sont proposés. Le vendredi soir, c’est souvent la soirée des parents avec les “tapas-concert”. C’est souvent complet. La population que le café a le moins réussi à capter : les ado- lescents. Mais petit à petit, le Café des Pratiques a trouvé ses “clients” et ses bénévoles qui se relaient pour ouvrir le lieu ou tenir des ateliers. Quatre salariés tra- vaillent ici, dont deux en contrat aidé. L’association, qui ne vit sans subven- tion, confesse que le modèle économique est encore difficile à trouver. La mon- naie ici, c’est le “pratique”, réservée aux adhérents de l’association (12 euros) où 1 pratique vaut 1 euro. Après une pau- se estivale, le lieu reprendra du servi- ce à la rentrée.

Le jeudi midi, Marie, bénévole spécialisée dans les produits bio, prépare des menus végétariens.

Café des Pratiques, 105 bis, rue de Belfort à Besançon www.lecafedespratiques.blogsport.com

INSERTION Un chèque de 15 000 euros La solidarité sans un pli

reçu 77 salariés, ils restent entre 6 mois et 24 mois, le temps de leur trou- ver une solution plus durable ailleurs. 65 % de nos salariés sont des deman- deurs d’emploi depuis plus d’un an et la plupart n’ont pas de formation ou de niveau professionnel. À travers l’activité, on parvient à les remettre sur les rails du travail, c’est un pre- mier pas pour eux. Tous les salariés ne ressortent pas d’ici avec un job en poche mais au moins avec un parte- naire identifié. On ne laisse jamais quelqu’un au bord de la route” note Mary Patton, la directrice de l’association qui gère la structure com- me une véritable entreprise.

La Blanchisserie du Refuge est la plus vieille entreprise d’insertion de Besançon. Depuis 128 ans, elle accueille des demandeurs d’emploi en difficulté. 5 salariés y travaillent en permanence, première marche vers l’insertion.

L es conditions de travail et d’encadrement ont bien chan- gé, mais la finalité reste la même qu’en 1886, date à laquel- le les religieuses du Refuge créaient la blanchisserie qui porte toujours leur nom, 128 ans plus tard. Le seul témoin de ce passé trône aujourd’hui encore à l’entrée des locaux que l’association occupe depuis 2008 au 101, rue de Vesoul à Besançon. C’est un ancien lavoir en pierre qui rap- pelle l’activité, inchangée. Ce chantier d’insertion basé sur le lavage, le repassage et la couture emploie tout au long de l’année 45 salariés sous contrat unique d’insertion, âgés de 20 à plus de 60 ans, dont les trois quarts viennent des quartiers dits prioritaires de la ville. Ils tra- vaillent ici à raison de 20 heures par semaine, pour un salaire proportion- nel au S.M.I.C., soit 830 euros bruts par mois. “L’an dernier, nous avons

de 950 000 euros. Sur cette somme, 43 %, soit 415 000 euros, proviennent directement du chiffre d’affaires engen- dré par l’activité, le reste, conformé- ment à la loi, provenant des subven- tions publiques. La Blanchisserie du Refuge poursuit son développement : outre la centai- ne de clients professionnels qu’elle compte à une trentaine de kilomètres à la ronde (hôtels, collectivités, entre- prises, etc.), de plus en plus de parti- culiers confient aux bons soins de la Blanchisserie leur lavage et leur repas- sage. “Nous avons plus de 500 clients particuliers par mois” confirme Mary Patton. Avec un point d’honneur mis dans la qualité de la prestation. Ici, la valeur travail a du sens. Comme le dit subtilement la directrice, si “tout travail mérite salaire, tout salaire mérite un vrai travail.” J.-F.H.

Fin mai, la Blanchis- serie du Refuge rece- vait un chèque de 15 000 euros du Fonds Agir pour l’emploi d’E.D.F. De quoi acqué- rir des machines et moderniser l’appareil de production de l’association. Une bouf- fée d’air bienvenue pour une association qui dis- pose d’un budget global

“Nous avons plus de 500 clients particuliers.”

Une grande partie des salariés de la Blanchisserie du Refuge, avec la directrice Mary Patton et un membre de l’encadrement.

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