La Presse Bisontine 156 - Juillet-Août 2014

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 156 - Juillet-août 2014

L e c h if f re

Et les femmes Les 57 communes de l’Agglo ENQUÊTE

399 420 euros

dans tout ça !

U n outil qu’on a payé près de 50 millions d’euros, il faut désormais le faire vivre. La Cité des arts abrite le conservatoire de musique (géré par la C.A.G.B.) et le Fonds régional d’art contemporain (ani- mé par la Région). Ses initiateurs ambitionnent de positionner le vaisseau posé au bord du Doubs sur une nouvelle offre touristique baptisée “le tourisme créa- tif”. En résumé, que la Cité des arts devienne un but de visite à part entière pour les touristes qui sillon- nent Besançon. Pour ce faire, la C.A.G.B. lance la cava- lerie lourde. Lors du conseil d’agglomération du 26 juin, les élus du Grand Besançon ont confirmé leur inten- tion de consacrer une enveloppe de 399 420 euros sur trois ans à la valorisation touristique de cette Cité des arts. Parmi ces dépenses, pas moins de 28 200 euros pour créer et faire vivre un site Internet dédié, 72 000 euros pour la création d’outils de visite (film, roll’ups, audioguides…) ou encore 11 480 euros pour des produits dérivés : T-shirts, tablettes de cho- colat, gommes, stylos et autres porte-clés. Un coût proportionnel à celui de ce bâtiment démesuré.

D ans la continuité des élections municipales, la section locale du par- ti communiste a mené sa petite enquête dans le Grand Besançon pour rendre compte de la place des femmes en poli- tique locale. Si la parité est stric- tement respectée dans les com- munes de 1 000 habitants et plus comme l’oblige désormais la loi, dans le cadre de la réfor- me du scrutin, la situation est moins harmonieuse en dessous de ce seuil. Entre le conseil municipal d’Arguel auquel ne siège aucu- ne femme (c’est le seul dans cet- te catégorie), celui de Vaire-le- Petit où il y en a cinq sur les 11 membres qui composent l’assemblée, et la commune de Fontain où c’est une femme qui est maire dans une majorité d’hommes, on recense presque tous les cas de figure dans le Grand Besançon. À 8 contre 7, les femmes sont même majori- taires au conseil municipal de Vorges-les-Pins. Preuve que les mentalités évoluent. Mais la mutation est longue parti communiste a mené l’enquête. Dans les communes de moins de 1 000 habitants, peu de femmes osent s’engager dans la vie municipale pour diverses raisons. Dans beaucoup de conseils, on est loin de la parité. Le

s’attendre à une inflexion de la courbe statistique à la faveur des dames, sous l’effet du débat sur la parité. Niet ! Pour le man- dat 2014-2020, il y a toujours 7 femmes (pas forcément dans les mêmes communes) et 52 hommes. “Par comparaison, en

sont des femmes (soit 31,2 %). Le décalage est plus flagrant encore au bureau de l’Agglo où les hommes restent de loinmajo- ritaires. Ils sont 22 (11 vice-pré- sidents et autant de conseillers communautaires délégués) et les femmes 7 (4 vice-présidentes et 3 conseillères communau- taires). “Pourtant, nous repré- sentons 51 % des Français” iro- nise Solange Joly qui estime que “seul le passage par la loi per- met l’égal accès aux fonctions électives.” C’est pour cela que le prochain bureau de l’Agglo sera paritaire. Mais cette légis- lation ne séduit pas Martine Doney. “À mon sens, cette loi sur la parité laisse entendre que les femmes ne sont pas capables toutes seules de trouver leur pla- ce en politique et de prendre le pouvoir. J’estime que si nous sommes égaux, alors jugeons sur les compétences et pas sur le sexe.” T.C.

France, en 2008, il y avait 14 % de femmes maires. Nous sommes en dessous à l’Agglo” observe Solange Joly, adjointe com- muniste en charge des relations inter- nationales à la Vil- le de Besançon. Dans les 31 com- munes de la C.A.G.B. de moins de 1 000 habitants, sur les 381 conseillers munici- paux et maires, 262 sont des hommes (soit 68,8 %) et 117 ‘

Solange Joly observe que les mentalités évoluent en politique à la faveur des femmes.

“Tout dépend de qui nous accom- pagne.”

dans une société qui a installé les hommes au pouvoir politique et dévolu les femmes à la famil- le. Combien sont-elles encore à hésiter à rejoindre une liste élec- torale parce qu’elles veulent, par précaution, demander l’accord à leur mari ? Beaucoup disent non, tout net, parce qu’elles savent à l’avance que la charge d’élue sera incompa- tible avec leur charge de travail qui s’ajoute à leur charge fami-

liale, même si sur ce point les hommes commencent à prendre leur part de responsabilités. “Il y a une question personnelle. À l’évidence, entre le métier, les enfants, la vie de couple, des femmes n’osent pas s’engager. Il faut que l’entourage accepte leur décision de se lancer dans la vie municipale et au-delà, valide la nouvelle organisation familia- le qu’elle implique. Lorsqu’on est une femme, tout dépend de

qui nous accompagne” remarque Martine Doney, la mairesse de Fontain. Si elles s’y intéressent, les femmes hésitent encore à s’engager en politique locale- ment. Pour le mandat 2008- 2014, l’enquête du P.C. indique que sur l’ensemble de la C.A.G.B., on recensait 7 femmes maires pour 52 hommes, soit 11,8 % de femmes. Lors des der- nières élections, on pouvait

SPORT

Un jeune pilote prometteur Ça gaze pour Tom Berçot Actuellement 6 ème du championnat Minibike Trophy, Tom Berçot est un des jeunes pilotes français les plus prometteurs. Il n’a que neuf ans et son talent décoiffe.

I l n’a que 9 ans, mais Tom Berçot est déjà de la grai- ne de champion. Le jeune pilote demoto évolue actuel- lement dans le championnat Minibike Trophy qui réunit sur les circuits français 17 pilotes de diverses nationalités euro- péennes âgés de 8 à 15 ans. La compétition se déroule en six manches. Au terme des deux premières courses,Tom est sixiè- me du classement. “Ça va super bien pour lui. Ceux qui sont devant ont 13-14 ans. Il est à une seconde du premier qui est un Allemand de 13 ans” s’enthousiasme son père Pier- re Berçot, lui-même amateur de moto, une passion qu’il parta-

ge en famille et avec ses clients dans son magasin à Besançon Pro Bike 25. Ce papa a des raisons d’être heu- reux. Car en marge du Minibi-

remarquée. “Il n’y a pas de pilo- te qui roule plus vite que lui dans sa catégorie.” Mais s’il devait continuer à évo- luer dans cette activité et pour- quoi pas envisager à terme une carrière professionnelle, son par- cours passerait forcément par l’Espagne, un pays où ce sport mécanique est à la fois plus populaire et mieux reconnu qu’en France où il suscite peu d’engouement. L’Espagne est le pays européen qui accueille et forme les pilotes dès leur plus jeune âge. “La culture est très différente là-bas. Ils regardent les courses de moto comme nous les matchs de foot” observe Pier- re Berçot.

ke Trophy, Tom a gagné récemment à Septfontaine les deux manches du championnat de France en pré- sence du pilote Christian Sarron venu détecter les talents français les plus promet- teurs de la disci- pline. La presta- tion de Tom Berçot a été

Un parcours qui passera par l’Espagne.

À 9 ans, Tom Berçot est le pilote français le plus rapide dans sa catégorie.

Tom aura l’occasion de goûter à la ferveur espagnole au mois de septembre. Il est invité par la fédération catalane qui convie les meilleurs des jeunes pilotes européens à participer à une course du championnat cata- lan. Une opportunité pour Tom qui peut espérer se faire remar-

quer à cette occasion. Cela ne peut être que positif pour son avenir sur les circuits. “Que Tom fasse des tours à Septfon- taine, c’est très bien. Mais c’est encore mieux d’en faire à Bar- celone car au bord du circuit il y a des spécialistes qui ont les moyens d’emmener des

pilotes au plus haut niveau mondial” poursuit Pierre Ber- çot, dont le deuxième fils, Jules, 5 ans, marche dans les pas de son grand frère. Tom n’en est pas encore là.Mais alors qu’il termine son CE2 à l’école d’Auxon, il a bien le droit de rêver.

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