La Presse Bisontine 155 - Juin 2014

BESANÇON 12

La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014

L’H u m e ur

“À terme, on sera moins cher qu’Amazon” COMMERCE Rue des Granges Les travaux d’aménagement de la future grande librairie de centre-ville ont démarré. L’Intranquille-Plazza ouvrira ses portes à l’automne. Son directeur Michel Méchiet croit plus que jamais à l’avenir du livre.

L e Bisonteint est sur la réserve. Mais pas encore en cage, ni en prison. L’animal promettait des coups de tête. Il en a mis, des sévères, avec sa plume, son blog. Tantôt une ruade contre le tram et ses pavés chi- nois (novembre 2013), tantôt un coup de sabot contre la politique politicienne locale… et puis plus rien. Depuis “l’affaire” du Bisonpeint en janvier dernier, le blog du Bisonteint sommeille. Le troupeau que nous sommes attendait de lui des ruades durant les municipales. Rien. Dure réalité. Ses billets, bien écrits, souvent piquants, se sont fait piétiner par la déferlante médiatico-judiciaire désormais appelée l’affaire Bisonpeint, un blog version copié-collé du bison- teint.net qui tapait sur la “droite”. Le vrai “Bison” avoue ne plus publier “par lassitude.” Rien à voir avec d’éventuelles “pressions suite à l’affaire bisonpeint, si ce n’est l’écran de fumée judiciaire agité” par la partie adver- se dit-il. Annoncé comme le pourfendeur de la vie loca- le, sorte de cavalier des temps modernes, le Bison a le mérite d’avoir fait bouger les lignes. Futé, le Bison a vu rouge. Le voilà menacé d’extinction. Le Bison menacé d’extinction

L a Presse Bisontine : Enfin, les travaux d’aménagement démarrent dans l’ancien Plaz- za. En quoi consistent-ils ? Michel Méchiet : Les discussions avec le groupe Eurinvest ont abouti, toutes les démarches administratives sont terminées. J’ai donc acquis le bâtiment et les travaux d’aménagement ont démarré début mai. La première phase de travaux consistera à réhabiliter l’extérieur au titre des monuments historiques. Ces travaux sont à ma charge mais je bénéficierai d’une bonne sub- vention de la D.R.A.C. Des tra- vaux sur l’enveloppe extérieu- re du bâtiment seront réalisés de telle sorte qu’on aura une vue directe sur la coupole. Le petit édifice qui la cache en par- tie actuellement sera démoli. La construction de ce bâtiment historique qui abritait l’église des Dames de Battant a démar- ré en 1714, il y a donc tout jus- te 300 ans. On pourra dire que 300 plus tard, ce bâtiment va renaître (rires). À l’intérieur, on ne sait pas enco- re ce qu’on va trouver. Les tra- vaux démarrent. Et si on n’a pas de mauvaise surprise, on pourra alors établir un rétro- planning précis. Pour l’instant, je peux dire que cette nouvelle librairie ouvrira ses portes cet automne. L.P.B. :Vous avez dû vendre votre librai- rie L’Intranquille de Pontarlier pour assumer ce gros investissement à Besançon ? M.M. : Je l’ai transmise à Emma- nuel Vandelle, un éditeur régio- nal que je connais bien. Je l’ai vendue car au départ, je ne devais pas devenir propriétai- re des murs à Besançon puis les

livre aujourd’hui en France. Même si ça continue à gagner un peu du terrain, ça ne décol- le pas. D’ailleurs nous aurons une offre numérique via notre site Internet, mais je suis per- suadé que le livre papier demeu- rera encore longtemps. L.P.B. : Et la concurrence avec des mastodontes comme Amazon ? M.M. : Je crois qu’il y a une vraie prise de conscience du public concernant les pratiques d’Amazon, d’évasion fiscale, d’exil de ses bénéfices au Luxembourg, etc. En Angleterre, le débat est très vif sur le sujet, il arrive en France. D’ailleurs avec les évo- lutions législatives, Amazon n’aura plus le droit d’offrir le port. Et donc à terme, on sera de fait, moins cher qu’Amazon. Les gens auront tout intérêt à continuer à venir chez leurs libraires indépendants. L.P.B. : Votre arrivée ne risque-t-elle pas d’être fatale aux autres “petites” librairies du centre-ville ? M.M. : Ces “petites” librairies existaient déjà du temps de Cam- Michel Méchiet est l’investisseur et le futur responsable de la librairie L’Intranquille-Plazza. ‘

po et des autres.Avec notre arri- vée, on va juste retrouver le pay- sage des librairies de centre-vil- le d’avant. L’offre en matière de librairies est comme une chai- se à quatre pieds. Il y a la lit- térature un peu élitiste avec les Sandales d’Empédocle, le grou- pe Albin-Michel avec Chapitre qui représente l’offre grand public et numérique avec les C.D. et D.V.D. Puis les librairies spécialisées avec leur créneau à elles (religieux ou autre) et enfin nous avec des espaces com- parables avec ce qui existait du temps de Camponovo. Nous serons la librairie la plus com- plète de Besançon. L.P.B. :Pourquoi avoir appelé vos librai- ries L’Intranquille ? M.M. : Je cherchais un nom qui parle et qui ne fasse pas trop “commercial”. C’est juste un hommage au grand écrivain por- tugais Fernando Pessoa dont l’ouvrage “Le livre de l’intranquillité” a longtemps été un de mes livres de chevet pré- férés. Un de ses chefs-d’œuvre. Propos recueillis par J.-F.H.

actuel localement.À travers cet- te nouvelle librairie, je veux jus- tement retrouver ces belles années où les librairies indé- pendantes marchaient très bien au centre-ville. Je pense que ça manque vraiment aux Bison- tins. D’ailleurs, les grandes librai- ries n’ont pas fermé pour des raisons économiques : Campo- novo, je ne reviendrai pas sur son ancien propriétaire, Cêtre avait décidé de se recentrer sur l’édition et Cart a eu l’opportunité qu’on lui fasse un beau chèque pour reprendre ses locaux. Et Forum a été confron- tée à une gestion chaotique.Mais la plupart de ces librairies tour- naient bien. Le public est là et les chiffres le montrent : en centre-ville, les commerces qui s’en tirent le mieux sont les librairies indépendantes. L.P.B. : Vous croyez donc toujours au livre papier ? M.M. : Le numérique ne repré- sente que 0,8 % du marché du

choses ont évolué, et également parce que de toute façon je n’aurais pas pu être sur tous les fronts en même temps. L’idée est de consacrer tout le temps que j’aurai à L’Intranquille-Plaz- za. J’espère y faire un chiffre d’affaires suffisant pour hono- rer les lourdes traites et après, ce ne sera que du bonheur. L.P.B. : À quoi ressemblera cette librai- rie ? M.M. : Elle sera aménagée sur 5 niveaux, avec escalier et ascen- seur, sur une surface globale de 1 000 m 2 . On monte à l’intérieur une structure autoportée, afin qu’elle soit démontable si un jour c’est nécessaire. L’Intranquille-Plazza sera une librairie généraliste, universi- taire, une papeterie et dispose- ra d’un rayon beaux-arts. À l’arrière, il y aura deux ou trois baies vitrées pour faire entrer la lumière.

vailleront ? M.M. : Dès le démarrage, ce sera entre 15 et 20 personnes et l’équipe s’étoffera en fonction de l’activité et du chiffre d’affaires. Le recrutement vient de démarrer. Il y aura certai- nement quelques anciens de chez Camponovo par- mi les salariés. En tout cas, nous

“Nous serons la librairie la plus complète de Besançon.”

n’embaucherons que des libraires aguerris chacun dans sa spé- cialité. L.P.B. :Comment se situera cette librai- rie dans le paysage actuel des librai- ries à Besançon qui s’est lentement étiolé ? M.M. : J’ai dirigé Camponovo pen- dant quatre ans. Entre-temps, Cultura s’est installé et est deve- nu le premier chiffre d’affaires

L.P.B. : Combien de personnes y tra-

COMMERCE

Vente aux enchères La Ville vend ses “bijoux” de famille La vente aux enchères publiques du matériel de la Ville de Besançon se déroule samedi 31 mai au Centre technique municipal. Des véhicules (souvent anciens), de l’outillage, des appareils électriques, des équipements pour enfants ou des vélos sont à saisir. Il y a même une benne à ordures à acquérir…

L e matériel qui servait jadis aux employés de la Ville de Besançon est mis aux enchères. Au total, la collecti- vité propose samedi 31 mai (à partir de 8 heures), au Centre technique municipal (avenue Clemenceau à Besançon), la ven- te de 73 lots de véhicules, engins et petits matériels. Il y aura éga- lement 35 lots en outillage, appa- reil électrique et 101 lots divers (retrouvez la liste sur le site de la Ville de Besançon). Ce n’est pas la première fois que la Ville de Besançon procède à cette vente aux enchères. En 2011 et 2013, les biens muni-

cipaux étaient passés sous le marteau d’un commissaire-pri- seur. Cette année, Maître Dufrêche mettra en vente des berlines comme cette Peugeot

neaux solaires, des magnéto- scopes, des lecteurs D.V.D., des trottinettes électriques, etc. Ces objets trouveront une seconde vie. Attention, certains engins sont vétustes voire hors-servi- ce. “Je ne conseillerai pas à une personne qui ne bricole pas d’acheter une voiture. Elles sont souvent en bout de course. Il nous coûterait plus cher de les gar- der” rapporte le responsable du Parc automobile de la Ville. Pour devenir propriétaire d’un des objets mis en vente, il faut se munir de pièces. “Le règle- ment des achats se fera au comp- tant, en espèces ou par chèque

avec présentation de deux pièces d’identité. Les frais légaux sont en sus (17 %)” rappelle la mai- rie. Le matériel acquis sera impé- rativement enlevé le jour même avant 18 heures par les moyens propres de l’acquéreur. L’argent récolté ira au budget général de la Ville. La Ville de Besançon organise une vente aux enchères de véhicules et d’objets divers qui sont vétustes ou hors d’usage.

106 (électrique - 80 000 km, année 1998), fourgon- nettes (Ford Cour- rier année 2000), un camion vide- ordures, des ton- deuses, des débroussailleuses, des bicyclettes, des pneus, des auto- radios, des lumi- naires, des pan-

“Cela coûterait plus cher de les garder.”

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