La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

LE PORTRAIT

47 La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

BESANÇON Passionné de maths et entrepreneur L’homme aux visages multiples

D ans sa vie comme dans sa tête, tout va très vite chez Maxime Bros. “Voilà trois ans que l’on me prédit un burn out … je suis encore là” s’amuse-t-il.À 21 ans, ce Bisontin peut aussi bien parler de cryptanalyse, la sci- ence qui consiste à déchiffrer des codes secrets, qu’évoquer les axes du discours de politique générale du Premier ministre Manuel Valls. Il faut le suivre. S’il pos- sède l’audace de la jeunesse, Maxime a l’acuité pour flairer les coups. Lorsqu’il décroche à 17 ans le Bac avec mention très bien accompagné des félic- itations du jury avec 18 de moyenne générale, les portes des grandes écoles s’ouvrent à lui. Surprise, il préfère rejoin- dre la “fac” au grand désespoir de ses pro- fesseurs. Deux ans plus tard, il sort major de sa promotion en informatique et décide, seul, de candidater à l’École normale supérieure de Paris. Certains de ses pro- fesseurs à la faculté comme Pierre-Alain Masson (Maître de conférences à l’université) le recommandent à Normal Sup’ en le présentant comme “un étudi- ant sérieux, volontaire, déterminé, curieux d’aller au-delà du périmètre des compé- tences à acquérir” dit son ancien prof. Les statistiques sont claires : logiquement, Norma’Sup se décroche après deux années de “prépa”. Maxime décroche l’oral, le pré- pare, le réussit ! “C’était au-delà de mes espérances. En plus, je reçois une bourse qui me paye mes études à Normal’Sup” lâche le jeune homme qui suit les cours rue d’Ulm à Paris. Mais après six mois, il déchante : “Même si tout allait bien au niveau des cours, j’ai tout plaqué car je ne pouvais plus me consacrer à mes passions : la politique et mon entreprise. J’ai eu un coup de blues. J’ai pris un billet T.G.V. et je suis revenu à Besançon en janvier après 6 mois” relate-t-il. Sans regret ? “J’ai peut- “grande gueule”. Lui a les pieds sur terre. Il projette de créer un “supercalculateur” capable de protéger les données sur le net. Maxime Bros est à la fois un génie des maths, le fondateur d’une entreprise web, un politicien en devenir et un ancien élève de l’École Normale supérieure. À seulement 21 ans, il bouillonne de projets, quitte parfois à passer pour une

Quand il a quelques minutes devant lui, Maxime “s’amuse” à déchiffrer des codes informatiques ou résout des équations mathématiques.

Bio express Naissance le 3 octobre 1992 à Besançon À 17 ans, il obtient le bac avec mention très bien et félicitations du jury. 2012, il est major de promo en Licence 2 d’informatique. normale supérieure de Paris. Il est retenu. Après six mois, il quitte l’école. 2013, création (statut d’auto-entrepreneur) d’une société spécialisée dans le web. 2014, il s’engage en politique, mène la campagne pour Jean- Louis Fousseret lors des municipales, poursuit des études en informatique à Dijon. Maxime passe le concours à l’École

sation de données, il veut créer un “super- calculateur”. “J’ai acquis un ordinateur de 64 gigas de R.A.M. Mon but : casser des données officielles qui ne l’ont jamais été. L’objectif n’est pas de récupérer des informations officielles mais de sensibiliser les personnes aux données qu’elles lais- sent sur Internet.” Pour cela, il a lancé un jeu (www.crackme-bros.fr) sur lequel il invite les personnes à tenter de déchiffr- er des codes et cadeaux à la clé. Ce pro- gramme est destiné à tester les capacités en rétro-ingénierie d’un programmeur. Initié par son père aux mathématiques dès son plus jeune âge, le jeune homme a résolu l’équation que beaucoup se posent : que faire de sa vie ? Maxime veut diriger sa société, s’engager en politique, et enseign- er les mathématiques à la faculté. Sa voie est tracée… E.Ch.

être fait une erreur de quitter la plus belle école mais je peux encore y retourner” assure-t-il. Ce départ précipité, accepté par ses par- ents, le fait rebondir à Dijon où il s’inscrit à la faculté pour suivre une licence 3 d’informatique. Il retrouve sa compagne, prépare la création de son entreprise d’informatique sous le statut d’auto- entrepreneur et embrasse la politique, ses premières amours. Il s’engage auprès de Jean-Louis Fousseret. Si sa famille est plutôt “Centre droit”, il roule pour le P.S., s’encarte, participe aux réunions et se mobilise sur les réseaux sociaux pour JLF2014. Il ne compte pas les heures mais sa fougue l’emporte. Lors d’un tweet malen- contreux à l’encontre de la droite, il se fait recadrer par des camarades du parti. Maxime Bros s’excuse : “Cette erreur m’a fait grandir (il avait stipulé que la droite

draguait les voix du F.N.) contrairement à l’insulte publique qui n’était pas con- structive. Du coup, je relis toujours à tête reposée maintenant.” Une erreur qu’il assume. Pas de quoi le dévier de sa pas- sion pour le politique : le Bisontin sera l’un des animateurs des réseaux sociaux

pour la campagne du P.S. aux Européennes de mai. Du travail en perspective qui ne semble pas l’effrayer : “Lors de la semaine de l’entre-deux tours des munic- ipales, j’ai fait 117 heures de travail entre mon entreprise et la campagne. Je n’ai besoin de dormir que 5 heures par nuit.” Du temps, Maxime en aura pourtant besoin. Outre sa société de sites internet et de sécuri-

Du temps, Maxime en aura pourtant besoin.

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