La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014 43

Croissance à deux chiffres pour Photline technologies BESANÇON Un bâtiment à Témis en 2015

L’entreprise installée rue Jouchoux fait partie des cinq leaders mondiaux de sa spécialité, très pointue : la fabrication de capteurs à fibre optique. D’ici deux ans, l’effectif devrait passer à 50 personnes, avec un nouveau site qui sera construit à Témis.

F aute de pouvoir pous- ser les murs de ses locaux situés rue Jou- choux, l’entreprise Photline Technologies va devoir déménager. Ce sera chose faite l’an prochain, pro- bablement sur un terrain de la zone technologique de Témis. Dans ses locaux actuels de la rue Jouchoux, l’entreprise bison- tine est bloquée dans son orga- nisation et le niveau de quali- té de ses salles blanches n’est plus optimal. L’entreprise créée en 2000 par Henri Porte, l’actuel P.D.G., Pas- cal Mollier et Jérôme Hauden, n’en finit pas d’innover, et donc de grandir. Actuellement riche de 40 collaborateurs, elle devrait atteindre un effectif de 50 per- sonnes d’ici deux à trois ans pour un chiffre d’affaires de 10 mil- lions d’euros, contre 6 aujour- d’hui. “Nous sommes sur une croissance à deux chiffres depuis plusieurs années” se félicite le dirigeant. Cette évolution la pla- ce désormais parmi les cinq lea- ders mondiaux de sa spéciali- té : la conception, le développement, la fabrication et la commercialisation de com- posants optoélectroniques, en particulier des modulateurs ultra-rapides pour systèmes à fibre optique. “Nous sommes sur le marché très pointu des cap- teurs à fibre optique qui sont installés sur des systèmes de navigation. Ces gyromètres per- mettent de vérifier avec la plus grande précision la rotation afin

Photline technologie fabrique des capteurs à fibre optique.

avec l’appui des banques. La recherche et développement représente en moyenne 20 % du chiffre d’affaires annuel de Phot- line. De quoi toujours innover et séduire les plus prestigieux donneurs d’ordres que sont le C.E.A.,Thalès, l’Agence spatiale européenne, le C.N.E.S. ou enco- re la N.A.S.A. Dans le cadre de la semaine de l’industrie organisée en Franche- Comté qui s’est déroulée du 7 au 13 avril, Photline technolo- gies a reçu la visite de plusieurs classes de lycéens qui ont décou- vert, un peu surpris, le monde industriel sous un autre jour. Ici, on est bien loin de l’image classique de l’industrie bruyan- te et sale. C’est aussi cela l’in- dustrie : la haute technologie et l’innovation permanente. Chaque année, une offre d’apprentissa- ge sur deux dans l’industrie res- te sans candidat. J.-F.H.

dial de façon beaucoup plus ambitieuse ajou- te Henri Porte. Le groupe iXBlue au total, c’est 500 personnes et 100millions d’eu- ros de chiffre d’af- faires, avec un réseau commer- cial très bien organisé. Désor- mais, nous dis-

de se positionnement précisé- ment dans l’espace. Nos gyro- mètres à fibre optique sont les meilleurs du marché” explique Henri Porte, l’ancien directeur d’équipe au laboratoire d’op- tique de l’Université, devenu chef d’entreprise. La petite entre- prise du début a vite grossi, avec au moins 4 ou 5 embauches par an ces dernières années. En 2008, Photline technologies a fusionné avec la sociétéAdligh- tec basée à Lannion en Bretagne, une petite start-up spécialisée dans les amplificateurs élec- troniques hyperfréquence, une technologie complémentaire à la sienne. Plus récemment, Phot- line a fusionné avec le groupe français iXBlue, le leader mon- dial des systèmes de navigation haute performance, client his- torique de Photline.À elles deux, ces sociétés franchissent un nou- veau cap. “Cette fusion nous per- met d’attaquer le marché mon-

Le résultat a atteint 800 000 euros.

posons d’un bureau à Boston et d’un autre à Singapour. Ce seront autant de têtes de pont supplé- mentaires pour Photline. Nous sommes dans une excellente dynamique.” Sur un chiffre d’affaires de 6mil- lions d’euros en 2008, le résul- tat a atteint 800 000 euros. Ces confortables marges permettent à l’entreprise bisontine de voir l’avenir avec sérénité et de pou- voir engager des investissements

Henri Porte, P.D.G. de Photline technologies, ouvrait les portes de son entreprise à l’occasion de la semaine de l’industrie.

Le décolletage passe au XXI ème siècle INDUSTRIE Entreprise Camelin Plus que centenaire, l’entreprise Camelin décolletage termine la création d’une extension de 3 500 m 2

France est à 1,8 million de véhicules, contre 5,8 en Allemagne.” Pour pour- suivre sa croissance à l’export, Came- lin est sur le point de se doter de l’exi- geante norme allemandeV.D.A. 6, grâce notamment aux nouvelles machines et à la future organisation du travail qui sera mise en place dès que le nou- veau bâtiment sera opérationnel. “Un de nos clients allemands nous a d’ores et déjà annoncés que dès que nous aurons cette fameuse norme, on aura 2 à 3 millions d’euros de commandes en plus” ajoute le patron. Le résultat se fait immédiatement res- sentir sur le front de l’emploi. Came- lin (95 salariés aujourd’hui) a prévu d’embaucher 27 nouvelles personnes d’ici trois ans. Le 4 avril dernier, 8 C.D.I., un contrat d’avenir et 4 contrats de génération ont été signés en pré- sence du préfet du Doubs Stéphane Fratacci. L’entreprise peut aussi se targuer de n’avoir procédé à aucun licenciement économique depuis 10 ans, et aucun chômage partiel. Assez rare pour être souligné. Créée par la famille Camelin en 1913, l’entreprise est restée dans le giron familial jusqu’en 1979, avant de chan- ger plusieurs fois de main, et d’être

supplémentaires pour accueillir de nouvelles machines. Un bond en avant technologique.

“A vec ces travaux, nous sau- tons directement du XIX è- me siècle au XXI ème siècle” lance en souriant Chris- tian Arnaud, le P.D.G. de l’entreprise bisontine Camelin installée sur la zone des Tilleroyes. Il faut reconnaître que le contraste est saisissant entre les ate- liers actuels de la rue Thomas-Edison et l’extension en cours de finition qui accueillera dans quelques semaines les nouvellesmachines à commande numé- rique destinées à usiner les piècesmétal- liques de 3 à 60 mm de diamètre. Ce nouvel investissement est destiné à ren- forcer encore la position de Camelin sur le marché de l’automobile pour lequel l’entreprise bisontine travaille désor- mais à près de 100 %.Aujourd’hui, une voiture sur deux qui roule en Europe est équipée d’un système de freinage sorti des ateliers bisontins de Camelin. Depuis sa reprise en 2003 par Chris- tian Arnaud, le chiffre d’affaires de

Camelin croît régulièrement : 9,8 mil- lions d’euros en 2008, 17 millions en 2008, 18 millions en 2013, il sera à près de 20 millions pour l’exercice 2014 et “l’objectif est de 25 à 30 millions d’ici 2016” note confiant le P.D.G. La stra- tégie actuelle de Camelin est de “déve- lopper sur nos sites français les pro- duits à haute valeur ajoutée et sur notre site ukrainien ceux à plus faible valeur ajoutée.”

L’autre tendance de Camelin, c’est l’évolu- tion de son activité à l’export, qui représen- te plus de 70 % aujour- d’hui. “Logique, quand on sait qu’il y a dix ans on produisait environ 2 millions de voitures par an en France et la même chose en Alle- magne et que mainte- nant, la production en

Aucun licenciement économique depuis 10 ans.

Le 4 avril dernier, l’entreprise Camelin signait plusieurs nouvelles embauches en C.D.I., un contrat d’avenir et plusieurs contrats de génération.

pression de ses donneurs d’ordres, Camelin a également installé un site de production dans l’Ouest de l’Ukrai- ne. J.-F.H.

finalement rachetée en 2003 par Chris- tianArnaud. En 2005, Camelin a rache- té l’entreprise Gay Décolletage (Ardèche) puis l’entreprise haut- savoyarde Gradel. En 2009, sous la

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