La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

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L’export, particularité de l’économie franc-comtoise INDUSTRIE Filière automobile L’industrie est le carburant de l’économie d’une région. La preuve en Franche-Comté, un territoire qui affiche un excédent commercial de 2,2 milliards d’euros. Un résultat exceptionnel dans le contexte français où la question de la réindustrialisation s’impose enfin comme une nécessité.

L a Franche-Comté exporte, mais à la différence de beaucoup d’autres régions françaises, sa balance commerciale est excé- dentaire. Cela signifie qu’elle exporte plus qu’elle n’importe. “Si toutes les régions de France étaient dans la même situation, notre pays n’aurait pas de déficit commercial” observe avec un trait d’humour Gilles Curtit, président de la Chambre Régionale de Commerce et de l’Industrie (N.D.L.R. : le déficit commercial français a atteint 61,2 mil- liards d’euros en 2013). L’Allemagne, la Suisse et l’Espagne sont les trois principaux clients des entreprises exportatrices régionales. Si le bulletin de santé économique de la Franche-Comté est plutôt bon, il s’est néanmoins dégradé en un an. Le solde de la balance commerciale a recu- lé d’1,4 milliard d’euros. L’excédent est passé de 3,6 milliards d’euros en 2012 permettant à la Franche-Comté de se hisser à la seconde place des régions de France, à + 2,2 milliards d’euros en 2013. “Le solde diminue car nous avons moins exporté mais également moins importé. Les échanges sont donc en recul mais le solde est toujours posi-

tif” poursuit Gilles Curtit. La raison principale à cette dégradation est liée aux difficultés rencontrées par le sec- teur automobile, une filière industrielle très ancrée en Franche-Comté. Avec la construction électrique, elle repré- sente plus de 40 % des exportations régionales. Le commerce extérieur est le carbu- rant de l’économie locale. Les soubre- sauts de la conjoncture ne sont pas de nature à faire douter de la nécessité de poursuivre une stratégie de déve- loppement tournée vers l’extérieur.Au contraire, selon le président de la

Gilles Curtit, président de la Chambre Régionale de Commerce et de l’Industrie.

L’industrie en Franche-Comté Le secteur industriel en Franche-Com- té compte 3 500 établissements qui emploient 85 000 salariés. Il repré- sente 23,8 % de lʼemploi et 22 % de la valeur ajoutée. Ce qui place la région dans les premiers rangs fran- çais. “La Franche-Comté est propor- tionnellement à sa population une des premières régions industrielles de France. Sa main-dʼœuvre représen- te près de 3 % de lʼeffectif national.”

C.R.C.I., il faudrait que l’export entre dans la cul- ture de toutes les entre- prises de taille intermé- diaire (250 salariés et plus). 25 personnes à la Chambre Régionale du Commerce et de l’Industrie de Franche- Comté font du prosély- tisme auprès des E.T.I. (entreprises de taille inter- médiaire) dans le but de les amener progressive- ment à se développer à

“Semer les graines de l’export.”

l’export. “La période est difficile et nous avons à nous adapter. L’export peut être un vecteur de progression pour les entre- prises. C’est aussi une forme de diver- sification. Il faut continuer de semer le plus possible la graine de l’export.” L’atout de la Franche-Comté est que son tissu économique a une sensibili- té à cela. L’export est une valeur intrin- sèque à l’industrie, qu’il s’agisse d’automobile ou d’agroalimentaire. “Une région industrielle est par natu-

re exportatrice. C’est en vendant à l’extérieur que l’on parvient à tirer son épingle du jeu et à mesurer par ailleurs sa compétitivité. C’est grâce à l‘export que l’on parvient à se situer par rap- port à nos concurrents” poursuit Gilles Curtit qui relaie tant qu’il peut ce dis- cours d’ouverture. Face à cette néces- sité, la C.R.C.I. a mis en place plu- sieurs actions pour accompagner les entreprises régionales afin qu’elle deviennent exportatrices.

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