La Presse Bisontine 154 - Mai 2014

ÉCONOMIE

La Presse Bisontine n° 154 - Mai 2014

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CHÂTILLON-LE-DUC 3,5 millions d’euros de chiffre Adéco dans la cour des grands L’entreprise Adéco, spécialisée dans la menuiserie-

agencement, a bâti sa réputation dans la restauration de monuments historiques. Sa carte de visite est composée des clients les plus prestigieux comme le Conseil d’État, la Comédie française à Paris ou encore le château du Haut-Kœnigsbourg en Alsace. Visite.

Adéco emploie 33 salariés, pour l’essentiel des menuisiers- ébénistes. L’entreprise fait également de l’agencement pour les particuliers.

D errière les façades du bâti- ment discrètement caché au bout de la zone du Pré-Brenot à Châtillon-le-Duc, une par- tie du patrimoine historique français se refait une beauté. Ici, c’est la fenêtre d’un château. Plus loin, un meuble des- tiné à enrichir le décor du Conseil d’Etat. Là, plus émouvant encore, c’est la façade d’un des baraquements du camp d’extermination du Struthof. Les gestes sont précis, le bois est travaillé avec l’amour du travail bien fait. Tous ces objets précieux passent entre les mains des menuisiers-ébénistes de l’entreprise Adéco, dirigée par Félix Fernandez, pour une totale rénova- tion. Du grand art, où la notion de transmission des savoir-faire a toute sa place. Elles ne sont pas plus d’une vingtaine d’entreprises de menuise- rie-agencement en France à travailler sur ce créneau de la rénovation des monuments historiques. Adéco emploie aujourd’hui 33 salariés. Issue de la société Pateu-Robert, Adé- co est devenue une entité autonome en 1986 depuis son rachat par Daniel Saillard, l’ancien dirigeant aujourd’hui décédé. En 2000, Félix Fernandez intègre l’effectif en tant que conduc- teur de travaux, puis reprend les rênes deux ans plus tard. “Adéco comptait alors une quinzaine de salariés. Quand je suis arrivé, la partie monuments his- toriques était un peu en sommeil avec seulement quatre personnes. J’ai axé notre développement sur cette activi- té” résume Félix Fernandez. Après s’être séparée de son activité peintu- re et d’une dizaine de salariés, la socié- té de Châtillon-le-Duc a donc déployé ses efforts sur la partie restauration de monuments. Elle a fait ses armes en Franche-Comté en travaillant sur des monuments prestigieux comme la saline royale d’Arc-et-Senans, la col- légiale de Dole, l’église Saint-Georges de Vesoul ou encore la préfecture du Doubs dans laquelle ses équipes tra- vaillent encore. “Nous avons également travaillé sur les menuiseries extérieures de plusieurs bâtiments à la Citadelle,

ou encore dans les locaux de la D.R.A.C.” L’architecte en chef des monuments historiques parti à Strasbourg a ouvert aux équipes d’Adéco les portes d’autres chantiers de renom comme le château du Haut-Kœnigsbourg ou encore le Palais des Rohan dans la capitale alsa- cienne. Ce même architecte avec lequel Adéco a noué des relations de confian- ce est ensuite parti travailler à Paris dans le I er arrondissement. Nouvelles opportunités pour Adéco qui désor- mais a le privilège de travailler dans un des saints des saints du patrimoi- ne français : le Palais Royal, qui abri- te entre autres le Conseil d’État, la Comédie française, le ministère de la Culture et le Conseil Constitutionnel. “Cela fait deux ans qu’on travaille là- bas. Nous avons des équipes quasiment en permanence qui déposent les fenêtres, parquets ou meubles pour venir les res- taurer dans nos ateliers, et qui vont ensuite les reposer. Au Conseil Consti- tutionnel, nous sommes en train de réa- liser tout le mobilier de la nouvelle sal- le d’audience” illustre le patron bisontin qui a commencé sa carrière “à l’établi comme menuisier-ébéniste.” La liste des bâtiments pour lesquels travaille Adéco s’allonge au fil des appels d’offres favorables : la somp- tueuse Sainte-Chapelle à Paris, l’entrée du théâtre des Champs-Élysées, le châ- teau d’Asnières-sur-Seine, le Palais

Félix Fernandez a repris l’entreprise Adéco en 2002.

des Ducs à Dijon et nombre de demeures d’exception dans le Grand Est de la France. “Ce sont vraiment des chantiers intéressants pour nos équipes. Nous avons un bon carnet de commandes” reconnaît le dirigeant. À tel point que de nouvelles embauches sont pro- grammées cette année, “entre trois et cinq.” Adé- co réalise un chiffre d’affaires annuel de près de 3,5 millions d’euros. J.-F.H.

La Sainte- Chapelle à Paris, le théâtre des Champs- Élysées.

De nombreux apprentis et compagnons se forment chez Adéco.

Les pièces d’origine sont entièrement rénovées dans les ateliers de Châtillon-le-Duc. Ici, la porte en chêne d’un château.

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